Lutte contre le changement climatique et emplois : une équation positive

Lutte contre le changement climatique et emplois : une équation positive

La lutte contre le changement climatique pourrait créer 18 millions d’emplois, soit quatre fois plus qu’elle n’en détruirait.

Dans un rapport intitulé « Emploi et questions sociales dans le monde 2018 : une économie verte et créatrice d’emploi » publié en mai dernier, l’Organisation internationale du travail (OIT), agence tripartite des Nations unies regroupant des représentants des gouvernements, des employeurs et des salariés de 187 États membres, révèle que, selon ses estimations, 24 millions de nouveaux postes pourraient voir le jour dans le cadre de la transition verte, alors que seulement 6 millions seraient voués à disparaître, soit un solde positif.

D’un point de vue géographique, les grandes gagnantes seraient l’Asie et la zone Pacifique avec 14 millions d’emplois supplémentaires, suivies par l’Europe et l’Amérique avec respectivement 12 et 3 millions d’emplois. Le Moyen-Orient et l’Afrique en perdraient en revanche respectivement environ 300 000 et 350 000 à cause de leur dépendance à l’égard des énergies fossiles pour le premier et des mines pour la seconde.

Les secteurs de l’extraction pétrolière et du raffinage seraient fortement impactés avec des pertes supérieures à un million d’emplois. Mais dans l’électricité, la création de 2,5 millions de postes dans les énergies renouvelables compenserait la destruction de 400 000 emplois dans les énergies fossiles. L’économie circulaire offrirait un potentiel de 6 millions d’emplois dans les activités de recyclage, tri, réparation, location et réutilisation d’objets. L’agriculture bio et de conservation (qui permet de maintenir et d’augmenter le potentiel agronomique des sols) devrait aussi permettre d’embaucher : en Europe, l’emploi agricole a déjà augmenté de 1,1 % avec les conversions d’exploitations en bio. Dans ce domaine, le réchauffement se traduirait aussi par des épuisements et des pertes sèches, d’où l’intérêt de le limiter. De plus, le stress thermique pourrait provoquer une perte de 2 % des heures travaillées d’ici à 2030 pour cause de maladie au niveau mondial.

Attention toutefois à accompagner cette mutation avec des politiques appropriées en termes de revenus des travailleurs, d’assurance sociale et de formation, souligne OIT.

Mélanie Trélat

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Publié le mardi 18 septembre 2018
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