Les mutilations génitales féminines : un combat toujours d'actualité

Les mutilations génitales féminines : un combat toujours d’actualité

Dans le cadre de la Journée Mondiale de la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines qui aura lieu le mardi 6 février, PADEM et la Ville de Luxembourg organisent une exposition de panneaux explicatifs place de Strasbourg.

PADEM est une ONG de solidarité internationale créée en 2002, basée à Dudelange, et agréée par le ministère des Affaires Étrangères et Européennes (www.padem.org). Nous menons actuellement plus de 25 projets destinés aux enfants et aux femmes vulnérables en Afrique (Sénégal, Madagascar, Kenya, Togo), en Asie (Mongolie, Inde, Sri Lanka), en Amérique Latine (Pérou, Bolivie) et en Europe (Kosovo), afin d’améliorer de façon durable leur qualité de vie ainsi que celle de leurs familles.

Depuis 2017, PADEM a réalisé 2 projets pour lutter contre les mutilations génitales féminines avec l’aide du ministère des Affaires Étrangères et Européennes. Ces projets ont permis une prise en charge des victimes (par le biais d’une aide psychologique et/ ou d’un suivi médical) et une sensibilisation à ce sujet (grâce à un travail de prévention à destination des parents de filles non excisées entre autres).

Les mutilations féminines, qu’est-ce que c’est ?

Les mutilations génitales féminines désignent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes pour des raisons non médicales. Ces pratiques existent dans 30 pays à travers le monde ; principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Ces mutilations sont le plus souvent pratiquées sur des jeunes filles dès leur plus jeune âge jusqu’à 15 ans, et ce, sans anesthésie.

Les mutilations génitales féminines, dont l’excision fait partie, ne présentent aucun bienfait sur la santé, bien au contraire, elles entrainent de multiples dangers à court terme (état de choc, saignements, douleurs violentes, infections, anxiété et dépression, décès, etc…) et également à long terme (stress post-traumatique, risques lors de futurs accouchements, problèmes urinaires, vaginaux, menstruels, sexuels etc…).


« Les mutilations sexuelles féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes. Elles sont le reflet d’une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l’égard des femmes. »

La situation mondiale actuelle

Dans une étude parue en 2016, l’UNICEF dénombre 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, victimes de mutilations sexuelles. Ces pratiques sont encore courantes dans 27 pays africains, auxquels se sont ajoutés le Yémen, l’Irak et l’Indonésie.

Si de nombreux acteurs sont aujourd’hui engagés dans la lutte contre ces mutilations, l’étude démontre que la pratique est encore très présente dans les mœurs. La persistance de cette pratique dans certains pays est liée aux croyances profondes des populations (idéaux de féminité, réduction de la libido féminine…). Si les tendances actuelles se maintiennent, les Mutilations génitales féminines toucheront encore au moins 1 fille sur 5 au Sénégal en 2030.

Et en Europe ?

Selon les estimations, rien que dans 13 pays européens, 180 000 filles courent le risque d’être mutilées, tandis que 600 000 femmes subissent des conséquences de mutilations génitales féminines en Europe. Ce risque est notamment élevé lors de retours dans leur pays d’origine où cette pratique subsiste.


En ce qui concerne le Luxembourg, en 2019, l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) estime que 12 à 17% des filles (entre 0 et 18 ans), originaires de pays où les mutilations génitales féminines sont des pratiques communes, seraient menacées par l’excision.

Comment lutter contre l’excision ?

Chaque année, le 6 février marque la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines. Aujourd’hui, de nombreux acteurs institutionnels et associatifs se mobilisent pour condamner cette pratique, accompagner les victimes, et leur permettre de ne pas subir ces violences.

Au Luxembourg, des mesures ont été mises en place dans un cadre légal et politique. Le Grand-Duché a introduit, par la loi du 20 juillet 2018, l’incrimination spécifique de mutilations génitales féminines dans le Code pénal et a approuvé la convention d’Istanbul, première convention de genre juridiquement contraignante, qui condamne et interdit la violence domestique et les violences fondées sur le sexe à l’égard des femmes et des filles et par conséquent les MGF. À côté des travaux législatifs, le gouvernement emprunte une approche proactive pour sensibiliser les personnes concernées, enfants, parents et communautés, ainsi que le personnel encadrant sur l’impact des MGF.

La lutte contre les mutilations génitales au Luxembourg est également alimentée par un fort réseau associatif et institutionnel capable d’accompagner les victimes, former les professionnels et interpeler le grand public. Nous pouvons citer entre autres le Planning familial luxembourgeois, la fédération GAMS, les site internet www.excisionparlonsen.org ; alerte-excision.org et de nombreuses ressources à disposition.

L’association PADEM, quant à elle, participe depuis 2017 à la lutte contre les mutilations génitales féminines au Sénégal. Notre projet « Disons stop à l’excision et Non aux violences faites aux jeunes filles » a permis de mettre en place 25 points d’écoute et 25 comités de veille et de protection de l’enfance dans 25 villages. 390 leaders communautaires et 300 autorités locales ont été formés aux droits des enfants ; et 80 exciseuses se sont reconverties dans le but de l’abandon total de la pratique. Enfin, 105.000 jeunes filles ont été sensibilisées, soutenues et accompagnées.

Ce projet est toujours en cours, et permet aux victimes d’être prises en charge par le biais d’une aide psychologique, d’un suivi médical, ou encore par une éducation sur ces pratiques (sensibilisation). Pour consolider ces avancées, un travail de prévention est mis en place avec les parents de jeunes filles non excisées.

A l’occasion de cette journée mondiale, PADEM et la ville de Luxembourg s’associent dans la lutte contre les mutilations génitales féminines ! Retrouvez nos panneaux d’exposition place de Strasbourg à partir du 6 février jusqu’à la fin mars.

Vous pouvez agir : PARLER c’est déjà AGIR !

Un communiqué de l’association PADEM
Photo : ©PADEM

Communiqué
Publié le mercredi 31 janvier 2024
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