Les lignes de force de citoyens impliqués

Les lignes de force de citoyens impliqués

Luxembourg in Transition est en marche. Le Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050 émet constats critiques et propositions.

« Le Luxembourg a besoin d’une population engagée ! Ce n’est que lorsque tout le monde aura pris conscience que notre business-as-usual n’est pas viable qu’il y aura des changements individuels dans la vie quotidienne. » (Sue, citoyenne-membre du Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050)

Cette déclaration figure, parmi quelques autres, en exergue du rapport du comité citoyen mis en place pour tracer l’avenir du pays. Pour rappel, la consultation Luxembourg in Transition a été lancée en juin 2020 pour imaginer comment le Luxembourg et les territoires frontaliers pourraient atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Des experts, un comité

Le ministre Turmes a souhaité intégrer les citoyens aux travaux des équipes internationales d’architectes et d’urbanistes. Le Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050 (alias BK2050) est composé, selon un échantillon élaboré par TNS-Ilres, de 30 participants. Soit 25 résidents + 5 frontaliers ; 16 femmes + 14 hommes, jeunes et moins jeunes.

Après d’intenses discussions internes, le BK2050 a pu aligner 44 recommandations dans une série de domaines - gouvernance, aménagement du territoire et développement urbain, mobilité, protection des sols, architecture, protection des eaux, agriculture durable et biodiversité, économie et information aux citoyens.
Encadré par des experts, ce comité citoyen trace ses propres lignes, en marge du travail prospectif mené par Luxembourg in Transition. Rappelons qu’une équipe luxembourgeoise participe à ce processus d’envergure internationale : le consortium Luxembourg 2050 – Prospects for a Regenerative City-Landscape est emmené par l’Université du Luxembourg, avec le LIST, CELL, l’IBLA et OLM - Office for Landscape Morphology Co. Ltd. (France).

Quelques volées de bois vert

Et les citoyens ont le sens de la formule, parfois très politique et critique, voire décapante. La société luxembourgeoise « traditionnelle » y prend quelques volées de bois vert… La « résolution » numéro 1 donne déjà le ton : « Le temps des projets pilotes et des discours du dimanche est révolu. Le gouvernement, les députés, les échevins, les partis et les administrations doivent enfin accepter l’urgence de la question climatique ».

Le BK2050, pour une politique transversale, suggère notamment de « reformuler les objectifs » de tous les ministères, notamment ceux de l’Agriculture, de l’Intérieur et de l’Économie, pour « orienter vers la durabilité et la neutralité carbone ». Ou « rendre incompatibles mandats politiques nationaux et locaux (…), manière efficace de briser les multiples blocages et de répartir plus clairement les responsabilités ».
Ou encore la coopération transfrontalière qui « doit être renforcée et ne pas servir uniquement les intérêts immédiats du Luxembourg », ainsi que l’implication de la société civile « pour pallier les déficits du système électoral ». Mais aussi impliquer le secteur social dans les instances consultatives et faire en sorte que le Klima-Biergerrot reçoive un mandat clair, pour « ne pas servir d’alibi ».

Alain Ducat
Photos : © SIP - Uli Fielitz / MEA-Luxembourg in Transition
Article paru dans le dossier du mois « Transmission en mouvement »

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Publié le mercredi 16 mars 2022
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