Les dangers de notre alimentation

Les dangers de notre alimentation

Maladies de civilisation, explosion des allergies… Rencontre avec Nadia Terki, spécialiste en médecine nutritionnelle, préventive et thérapeutique.

Dr Nadia Terki s’est spécialisée en immuno-allergologie et en nutrition à l’issue de son cursus de médecine générale. Elle a rapidement développé un intérêt pour les allergies, les intolérances alimentaires et la nutrition et les a étudiées à Genève, Londres, Bruxelles et Paris. Actuellement installée au Gesondheets Zentrum (Zithaklinik), elle est également coauteur de « N’acceptez plus n’importe quoi dans votre assiette », livre nourri de résultats d’études cliniques sérieuses qui donne une foison de conseils pour une alimentation saine et goûteuse. Infogreen est allé à sa rencontre (partie I).

Dr Terki, quels sont les grands dangers de l’alimentation à l’heure actuelle ?

Nous consommons actuellement trop de calories et ce surplus est principalement composé de calories vides ou creuses : une nourriture qui n’apporte pas de nutriments indispensables à notre santé. Généralement, ces aliments sont riches en sucres raffinés, en acides gras trans, avec absence de vitamines, de minéraux, de fibres. Les conséquences, nous les connaissons tous, ce sont les maladies dites de civilisation : surpoids, obésité, diabète, NASH (stéatose hépatique non alcoolique ou maladie du foie gras humain), etc.

À cela s’ajoutent les additifs – dont certains très décriés par les scientifiques pour leur aspect très néfaste sur la santé – ainsi que les matériaux de contact des aliments (les huiles minérales) qui sont génotoxiques et s’attaquent à l’ADN, à notre patrimoine génétique.

L’association française Générations Futures a analysé la quantité de produits ingérés en une journée chez des enfants de 10 ans et a comptabilisé pas moins de 128 résidus chimiques ingérés chaque jour. Imaginez cela tous les jours sur plusieurs années !

On a remarqué également que dans les cantines scolaires, notamment, on utilise trop de plastique. Ces sacs de cuisson, barquettes, etc. contaminent la nourriture des enfants. Lorsque ce plastique fond en réchauffant les plats, il est ingéré et joue le rôle de perturbateur endocrinien. Ces enfants sont en pleine croissance et ce n’est pas le moment de perturber leur système endocrinien. Si les enfants sont les plus vulnérables – au même titre que les adolescents et les femmes enceintes -, les adultes ne sont pas pour autant épargnés. Même à froid, le contact du gras (l’huile, le beurre) avec le plastique n’est pas bon non plus : il y a une migration de substances toxiques dans les aliments.

Il y a de nos jours une explosion des allergies. Qu’est-ce qu’une allergie ? C’est une réaction anormale de notre système immunitaire qui est perturbé, désorienté. Il se met alors à lutter contre des aliments, des acariens, des pollens ou des phanères d’animaux. La première cause : c’est l’environnement aseptisé. Les enfants des campagnes développent moins d’allergies que les enfants des villes, car ils sont tout le temps au contact de la terre, des animaux de la ferme, etc. Manger toute l’année les mêmes fruits et légumes est également un facteur qui augmente le risque de développer des allergies. Il existe un rythme des saisons et c’est à nous de le respecter.

La pollution intérieure et extérieure de l’air, les substances toxiques, les perturbateurs endocriniens, la baisse de l’allaitement maternel et l’augmentation massive des antibiotiques – surtout ceux qui se trouvent dans la viande non bio et qu’on ignore – contribuent également au développement des allergies. Cette liste n’est certainement pas exhaustive. L’OMS anticipe qu’en 2020, une personne sur deux aura au moins une allergie.

Tous ces facteurs contribuent à perturber notre microbiote intestinal et à arriver à un dysfonctionnement de notre système immunitaire.

Quelle(s) solutions face à ces indications alarmistes ? Découvrez la réponse de Dr Terki dans la suite du dossier « De la Terre à l’assiette ».

Marie-Astrid Heyde
Dossier du mois Infogreen « De la Terre à l’assiette »

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Publié le lundi 7 janvier 2019
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