Le PIBien-être dans le Programme national de Réforme

Le PIBien-être dans le Programme national de Réforme

Le gouvernement a transmis à la Commission européenne et au Conseil de l’UE l’édition 2021 du Programme national de réforme (PNR). Lors d’un débat à ce sujet devant la Chambre des Députés, le ministre de l’Économie Franz Fayot est revenu sur la notion de « croissance qualitative » et a confirmé que le « PIBien-être » est désormais totalement intégré dans un PNR tourné vers les objectifs du développement durable.

Le programme gouvernemental 2009-2014 mentionnait déjà la création d’un indice composite destiné à mesurer le progrès de la société et du bien-être avec vue à long terme. Depuis 10 ans, on trouve sur la table du Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD), du Conseil économique et social (CES) et de l’Observatoire de la compétitivité (ODC), le développement d’un indicateur, baptisé PIBien-être, qui aille bien au-delà du sacro-saint PIB/habitant (dont le Luxembourg est champion du monde). Ce PIBien-être tient compte des développements internationaux, de notions de pouvoir d’achat comparé avec des indices de durabilité, de qualité de vie…

Le STATEC, fournisseur de données statistiques officielles en la matière, est aussi parmi les acteurs-clés d’une réforme en marche, en particulier Francesco Sarracino, économiste adepte de la croissance quantitative, qui analyse les conditions qui font (ou peuvent faire) que la croissance économique et la qualité de vie évoluent en parallèle, pour le bien-être de chacun. (Relire ici son grand entretien avec 4x3)

Dans toutes ses dimensions

Si ce débat de la croissance qualitative (un débat mondial, soutenu notamment par Bertrand Piccard) revient dans l’actualité luxembourgeoise, c’est parce qu’on a reparlé du PIBien-être à la Chambre des Députés.

Le ministre de l’Économie Franz Fayot a ainsi pu confirmer que cette notion est totalement intégrée dans le PNR, le Programme national de Réforme, tel que transmis aux autorités européennes. « Le bien-être des citoyens est au centre de la politique gouvernementale. Partant, les différentes actions du gouvernement prises dans le cadre du PNR ont été résumées dans le document sous l’angle des différentes dimensions du PIBien-être : revenu, patrimoine, éducation, développement de compétences, logement, système de santé, équilibre vie privée-vie professionnelle… »

Pour Franz Fayot, la transmission de l’édition 2021 du PNR à la Commission européenne et au Conseil de l’UE est une étape importante du « semestre européen » faisant suite au dialogue social national et aux différents débats parlementaires.

Un engagement durable

Comme précisé par le ministère, ce PNR « assure la mise en œuvre des recommandations adressées au Luxembourg par le Conseil des ministres de l’UE (pour 2019-2020 et 2020-2021) et il résume les réponses politiques aux défis économiques majeurs identifiés, comme la lutte contre la pandémie, la politique budgétaire, le système de santé, les effets de la crise sur l’emploi, la viabilité à long terme du système de pension, la liquidité des entreprises et la politique économique liée à l’investissement ».

Et, pour la première fois, ce PNR fait référence explicite aux Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations unies. Le PNR inclut de facto la notion de croissance qualitative et d’un indicateur socioéconomique centré sur le bien-être des habitants. Et il montre l’engagement d’un gouvernement qui entend que les mesures prises, notamment pour la relance du pays et sa résilience, soient bien en accord avec les ODD.

C’est, assurément, à suivre de près dans la mise en œuvre des programmes.

Alain Ducat

Photo (MECO/SIP) : le ministre Fayot, ici aux côtés de Serge Allegrezza, directeur du Statec et de l’Observatoire de la Compétitivité

Plus d’infos ici sur le PNR
et sur le PIBienêtre

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Publié le mercredi 5 mai 2021
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