• Accueil
  • > Actualités
  • > Construction
  • > « Le Luxembourg peut jouer un rôle d’initiateur concernant la santé dans le secteur de la construction »
« Le Luxembourg peut jouer un rôle d'initiateur concernant la santé dans le secteur de la construction »

« Le Luxembourg peut jouer un rôle d’initiateur concernant la santé dans le secteur de la construction »

Carole Dieschbourg et Claude Turmes présentent les textes et outils existants pour encadrer la santé dans la construction au Luxembourg et font l’état des lieux des prochaines étapes à mettre en place.

Quelle est la situation actuelle du Luxembourg en matière de santé dans les bâtiments ? Existe-t-il une législation de référence et des outils qui peuvent appuyer le travail des architectes, ingénieurs, entreprises de construction, etc. sur le choix des matériaux ou l’emploi de certains équipements ?

Claude Turmes : Le Luxembourg a développé au fil des années une riche expérience en matière de diagnostic dans le bâti existant, qui est unique en Europe.

Le moment semble opportun pour transférer toute cette expérience cumulée vers le préventif, donc la construction. D’ailleurs, des projets pilotes ont démontré que c’est parfaitement possible et réalisable.

Comment les ministères concernés prévoient-ils de mettre en place les conditions nécessaires à la construction de bâtiments plus sains ?

Carole Dieschbourg : La santé dans le bâtiment est un sujet interministériel qui fait appel aux compétences et aux ressources du ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire (MEA), de l’Administration des bâtiments publics, du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (MECDD) et du ministère du Logement (MinLog). C’est à travers une collaboration transversale qu’il convient de traiter cette matière.

C’est un sujet qui est également interdisciplinaire. Il ne peut être dissocié du bien-être de l’habitant et de la réduction de l’indoor pollution dans les critères écologiques, énergétiques, économiques, de déconstruction et autres, donc dans une approche circulaire ; tous ces critères définissent ensemble la construction durable. Nous sommes en train d’harmoniser toutes ces dimensions dans un document unique qui servira de base à toutes les actions et instruments.

Nous veillerons à utiliser et à améliorer les instruments déjà existants tels que la PrimeHouse, la certification LENOZ et le guide de la construction développé par le CRTI-B. Nous intégrerons également le Pacte Logement et le Pacte Climat en les synchronisant, en les complétant au niveau de la santé et éventuellement en créant des instruments complémentaires.

Il faudra surtout veiller à faciliter et à simplifier l’accès à l’ensemble de ces instruments pour le maître d’ouvrage ou tout autre professionnel de la construction.

Le critère sanitaire occupe-t-il une place dans la certification LENOZ ? Sinon, est-il prévu de l’intégrer ou d’en faire l’objet d’une autre certification ?

Carole Dieschbourg : La certification LENOZ est sous tutelle du ministère du Logement et ne concerne que les logements. Néanmoins, nous sommes en train d’y intégrer, à travers un groupe interministériel (MinLog, MECDD, MEA), les critères « santé » et nous élaborons diverses pistes qui permettront d’intégrer au mieux tous les aspects d’une construction durable.

Nous devons en parallèle définir les mêmes critères de durabilité et de santé pour les autres types de bâtiments, qu’ils soient fonctionnels, administratifs, etc. Cela nécessitera la création de nouveaux instruments.

Bâtiments sains et bâtiments passifs sont-ils compatibles ?

Claude Turmes : Des projets pilotes réalisés par nos experts dans le passé ont clairement montré que les deux sont parfaitement compatibles et que nombre de préjugés concernant la santé dans les bâtiments passifs sont erronés.

À côté des certifications, cadres légaux ou autres, nous tenons à accompagner des projets pilotes à différents niveaux, qui permettent d’élargir notre travail quotidien par l’expérience sur le terrain pour assurer une cohérence entre théorie et pratique. Ainsi, différents projets pilotes de maisons, résidences, écoquartiers et écoles sont en cours et accompagnés en matière de santé.

Marie-Astrid Heyde et Mélanie Trélat

NEOMAG#25
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
© NEOMAG - Toute reproduction interdite sans autorisation préalable de l’éditeur

Article
Publié le jeudi 26 septembre 2019
Partager sur
Avec nos partenaires
Institut de Formation sectoriel du Bâtiment (IFSB)
NEOMAG
Nos partenaires