La solidarité en action depuis 50 ans !

La solidarité en action depuis 50 ans !

À l’occasion de son 50e anniversaire, l’ASTM revient sur son rôle de pionnier qui ne se limite pas aux questions de coopération au développement : les conséquences du changement climatique, l’impunité des multinationales, les défenseurs de droits humains ou la sécurité alimentaire.

Retour sur les débuts – Regard sur les défis

Chaque fois qu’il est question de l’interdépendance entre les pays du sud et du nord, l’ASTM a marqué et marque sa présence, guidée par un principe de solidarité et d’engagement. Elle agit depuis 50 ans par le soutien de ses organisations partenaires dans les pays du Sud, la sensibilisation et la formation ainsi que l’analyse et le travail politique.

Fondée en 1969 à la sortie de l’ère de la colonisation par un groupe d’étudiants luxembourgeois bénévoles, l’ASTM s’engage dès ses débuts et en tant que premier mouvement non purement caritatif au Luxembourg dans le soutien de partenariats de solidarité – en Inde d’abord et puis au Bénin. Elle démarre son travail politique à travers son magazine critique sur le développement, le Brennpunkt Drëtt Welt, lorsqu’en 1973 elle se retrouve face à un refus de certains médias de publier une série d’articles sur son analyse des dépendances Nord-Sud et notamment sur la crise pétrolière. Menée par la conviction qu’il faut changer les comportements dans les pays du Nord, elle entame également un vaste travail de sensibilisation au Luxembourg.

Par ailleurs, l’ASTM a aussi mené la bataille pour une politique de coopération au développement plus cohérente de notre pays. Quasi inexistante jusqu’à la fin des années 1970. L’ASTM revendiquait, après que les premiers partenariats ne se concrétisent, un modèle de cofinancement du travail des ONG de développement, à l’instar du programme mis en place par la Commission européenne dès 1976 et auquel l’ASTM a participé dès la première année.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, Action Solidarité Tiers Monde est une ONG de développement luxembourgeoise ancrée dans le paysage luxembourgeois et international.

Projets de solidarité : vers l’autonomisation des plus démunis

L’ASTM travaille actuellement avec plus de 30 organisations partenaires en Afrique, Amérique latine, Asie et Moyen-Orient. « La présence dans ces différentes zones depuis toutes ces années a renforcé nos expériences, expertises et, surtout, notre connaissance de ces régions et pays. Notre capacité pour un meilleur ciblage des problématiques et des actions a donc progressé sensiblement au fil des années », explique Monique Langevin, co-présidente et référente des projets de solidarité.

Consciente qu’aujourd’hui plus que jamais, les problèmes et les solutions à caractère structurel prennent une forme globale, l’ASTM continue d’agir dans les quatre régions les plus affectées par la crise sociale et environnementale. Elle reste convaincue que les problèmes socio-politiques qui minent les populations du Sud sont une conséquence de la globalisation avec toutes ses dérives environnementales et sociales. D’où le choix stratégique de renforcer les populations démunies à faire valoir leurs droits.

« Nous considérons les individus et les collectivités comme des acteurs majeurs plutôt que comme des bénéficiaires. Pour cette raison, nos actions favorisent depuis toujours l’autonomisation et la responsabilisation des individus », déclare la co-présidente. Cet axe de travail basé sur les droits fondamentaux a porté ses fruits. « Les dernières évaluations externes ont montré que notre approche a eu un impact positif sur les populations bénéficiaires : un meilleur exercice des droits individuels et collectifs, la mise en place des mobilisations plus importantes et plus visibles pour la défense de leurs droits, la prévention de la violence, l’impulsion de processus nationaux favorables aux droits de l’homme, l’amélioration des conditions de vie, en matière de santé, d’éducation, d’accès à l’eau. »

À l’aube de 2020, l’ASTM entame une nouvelle étape dans le cadre de ses projets de solidarité et souhaite optimiser son impact. Suite à l’analyse ainsi qu’eu égard à toute l’expérience de ses partenaires et la sienne, l’ONG a décidé de cibler à partir de 2020 trois groupes finaux : les paysannes et paysans, les peuples autochtones et les femmes. Seront concernés trois secteurs des droits de la personne : le droit à la terre, les droits des femmes et le droit à défendre des droits.

Travail politique : Pour une société basée sur la solidarité internationale

Dans le cadre de son travail politique, l’ASTM suit depuis toujours l’actualité internationale et les politiques de coopération au développement, les analyse, mobilise et interpelle si nécessaire les décideurs politiques au niveau local, national et européen. Elle agit au sein de différents réseaux nationaux dont elle a été, pour certains, cofondateur sinon l’initiateur, comme le Cercle des ONGD qui vient de fêter ses 40 ans, Klima-Bündnis Lëtzebuerg, Votum Klima et plus récemment l‘Initiative pour un devoir de vigilance au Luxembourg. Se sentant dans un rôle de pionner, l’ASTM a aussi contribué à lancer des initiatives comme Fairtrade Lëtzebuerg (Transfair Minka en ses débuts) ou Etika. Dès que ces structures se sentaient à même de voler de leurs propres ailes, l’ASTM, tout en restant membre et en intégrant les instances dirigeantes, s’est alors lancée dans d’autres initiatives.

Dans sa lutte pour une transition vers une société basée sur la solidarité, la justice sociale et la gestion responsable des ressources naturelles, l’ASTM préconise le cas échéant un chemin qui passe par des changements politiques structurels, un travail de longue haleine et de réseautage. « Parfois c’est très long et cela demande de la persévérance, comme ce fut le cas pour la ratification de la Convention ILO 169. Il a fallu 7 ans à l’ASTM et aux communes du Klima-Bündnis ainsi qu’à d’autres organisations pour convaincre le gouvernement et finalement le parlement à la ratifier. Dans le cas de notre récente campagne sur l’impunité des multinationales, le sujet semble avoir été entendu plus rapidement. Là aussi un réseau s’est créé et quelques mois après son lancement, lors de l’élaboration du premier Plan d’Action National (PAN) sur les entreprises et les droits humains au Luxembourg, certains
des principes mis en avant par la campagne ont été repris – même si le principe de légiférer en la matière n’a pas encore été reconnu
 », constate Richard Graf, coprésident de l’ASTM.

Sensibilisation et formation : pour une action citoyenne

Le domaine de la sensibilisation et formation a pris une vitesse de croisière et continue d’évoluer. Depuis sa création l’ASTM accorde une importance majeure à ses actions d’information, de sensibilisation et d’éducation à l’égard du public luxembourgeois.

« Plus les partenariats entre les organisations du Sud et l’ASTM se développaient dans les années 70-80, plus des questionnements sur le processus et l’objectif du ‘développement’ émergeaient. Renforcer la solidarité entre les organisations du Nord et du Sud, dénoncer les inégalités et proposer des alternatives implique une compréhension et une critique des mécanismes qui créent des injustices, notamment l’essor du capitalisme, où le marché dicte ses lois sur les autres sphères de la société. À cela s’ajoute la place importante des images et des messages véhiculés par les médias sur les pays du Tiers Monde, ainsi que le paternalisme et la charité ancrés dans nos sociétés. La complexité du monde génère des angoisses, perte de repère, difficulté à trouver sa place, à se référer à des normes communes et met en péril la citoyenneté, la démocratie et la solidarité », explique Nicole Ikuku, coordinatrice générale de l’ASTM. Les offres pédagogiques se sont diversifiés au fil des années pour mieux répondre aux besoins de différents groupes cibles : ateliers pédagogiques pour enfants et jeunes, formations pour les adultes, l’offre du CITIM, le centre d’information de l’ASTM, avec sa bibliothèque spécialisée Nord-Sud et ses offres dans le domaines de l’éducation à la citoyenneté mondiale utilisées par les professionnels de l’éducation. « Le défi de notre travail d’éducation à la citoyenneté mondiale est triple, d’une part, continuer à capter l’intérêt du public - surtout les personnes que nous touchons peu habituellement - et à les sensibiliser, d’autre part, trouver de nouvelles voies de mobilisation qui amèneraient le public intéressé à s’impliquer dans l’action et enfin, pérenniser cet engagement pour aboutir à de vrais changements », conclut la coordinatrice générale de l’ASTM.

À l’aube de 2020

L’ONG de développement luxembourgeoise, qui compte aujourd’hui 19 permanents appuyés par une vingtaine de bénévoles, entame sa 50e année dans un contexte de mise à mal de la société civile sur de multiples plans, allant de la répression des défenseurs de droits humains et environnementaux et des conditions d’insécurité jusqu’à l’élimination physique des responsables de ses organisations partenaires dans les pays du sud. Pour relever les nombreux défis à venir avec ses partenaires du Sud, l’ASTM espère pouvoir continuer à compter sur l’appui de ses donateurs et des co financements publics. Pour fin 2020 elle devra également trouver un nouvel espace fonctionnel qui abritera son Centre de documentation et d’animations ainsi que ses bureaux.

Pour célébrer ses 50 ans, l’ASTM organise une série d’évènements au mois de novembre et début décembre : des moments de réflexion à des moments plus conviviaux. Voir agenda 50 ans

Nouveautés

Nouveau site astm.lu

Pour mieux rendre compte de ses activités et rendre plus visible l’engagement des ses organisations partenaires, le site astm.lu fait peau neuve avec un accès plus direct aux informations. Le site prend en compte l’évolution des contenus digitaux et sera bientôt disponible en plusieurs langues.

Le journal des 50 ans “Stand up for solidarity !” revient sur les 50 ans d’existence avec des articles et des témoignages de bénévoles de la première heure, des interviews et reportage photo.

Dr. à g. : Nicole Ikuku, coordinatrice générale, Richard Graf, co-président, Monique Langevin, co-présidente, Katrin Mockel, responsable communication
Article de notre partenaire ASTM

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Publié le vendredi 25 octobre 2019
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