La Global March for Palestine mobilise le Luxembourg ce dimanche

La Global March for Palestine mobilise le Luxembourg ce dimanche

Le 28 septembre, à 15h00, la capitale luxembourgeoise accueillera la Global March for Palestine, un appel citoyen et international pour dénoncer le génocide à Gaza et exiger la justice. Une mobilisation portée par des syndicats, ONG et citoyens, soutenue par le témoignage de Caroline Willemen de Médecins Sans Frontières.

Alors que de nombreux dirigeants européens étaient présents dernièrement à l’ONU pour reconnaître l’État de Palestine, des ONG et associations estiment qu’ « ils continuent de fermer les yeux sur la situation dramatique à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés. » Face à ce constat, une vaste mobilisation internationale s’organise. Le 28 septembre, Luxembourg accueillera la Global March for Palestine, un « carton rouge pour le génocide à Gaza », symbole fort pour dénoncer les crimes de guerre et appeler à un cessez-le-feu immédiat.

Cette marche, dont le départ est fixé à 15h00 depuis la Place de l’Europe (Luxembourg-Ville), rassemblera syndicats, ONG, associations culturelles, universitaires et simples citoyens. « Tous ont un rôle essentiel à jouer dans la défense de la dignité humaine, et l’histoire montre que lorsque les peuples se mobilisent, un véritable changement peut naître. Les organisateurs insistent : il est temps que l’Union européenne, et le Luxembourg en particulier, reconnaissent la gravité des crimes commis et agissent sans délai », peut-on lire sur le site de Luxembourg Coalition for Palestine.

- © Luxembourg Coalition for Palestine

Un mouvement mondial de solidarité

Pour Médecins Sans Frontières, la Global March for Palestine s’inscrit dans une dynamique internationale. « D’innombrables rassemblements ont déjà eu lieu à travers le monde pour exiger la fin du blocus de Gaza, la levée des restrictions humanitaires et la reconnaissance du droit du peuple palestinien à vivre en sécurité et en dignité.

L’objectif n’est pas seulement de dénoncer : il s’agit aussi de créer une pression politique concrète sur les institutions européennes et nationales. À Luxembourg, le choix du lieu de départ — la Place de l’Europe, au pied du Parlement européen — est un signal fort adressé aux décideurs. En portant du rouge, les participants formeront une ligne visible de solidarité et de résistance, rappelant que la communauté internationale ne peut pas rester passive face à ce que beaucoup qualifient de génocide. »

Caroline Willemen témoigne

MSF estime que « pour comprendre l’urgence de cette mobilisation, il suffit d’écouter le témoignage de Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique de Médecins Sans Frontières dans la ville de Gaza. De retour au Luxembourg fin août, après deux mois passés sur place, elle a livré un récit glaçant de la réalité quotidienne des habitants et des soignants. »


« Je suis revenue de Gaza il y a un peu plus de trois semaines. Je savais, avant même d’y entrer, que je serais témoin d’un génocide. Dès mon arrivée, j’ai décrit la situation comme dystopique et apocalyptique. Ce qui m’a le plus choquée, c’est que, pendant ces deux mois, la situation n’a fait qu’empirer. »

Caroline Willemen

Caroline Willemen
Caroline Willemen - © MSF

Elle décrit une population accablée par la faim et la malnutrition, touchant particulièrement les enfants et les femmes enceintes. Ses propres collègues, médecins et infirmiers de MSF, arrivaient travailler sans avoir mangé depuis 24 ou 48 heures, faute de nourriture disponible. Même ceux disposant d’un salaire ne pouvaient plus nourrir leurs familles.

Les blessures causées par les bombardements, les brûlures et les fractures s’aggravaient faute de soins et d’alimentation suffisante. Dans leur centre, les équipes recevaient chaque jour jusqu’à 600 patients, contraints d’en refuser 200 faute de moyens.


« Aujourd’hui, à Gaza, il est malheureusement probable que les soins cessent dans les prochains jours. Mes collègues sont encore là, mais chaque jour, il devient plus difficile, voire impossible, de continuer. »

Caroline Willemen

Caroline Willemen raconte des scènes insoutenables : des familles fuyant leurs maisons bombardées en pleine nuit, pieds nus, avec leurs enfants ; des soignants eux-mêmes réduits à dormir sous des tentes et à faire la queue pour un peu d’eau potable.

Elle évoque aussi les personnes désespérées qui, pour obtenir de la nourriture au point de passage de Zikim, ont été abattues. Elle se souvient de ce jeune père de deux enfants, amputé du bras après avoir tenté de récupérer de la farine pour nourrir sa famille, ou encore du petit Abdallah, sept ans, brûlé lors d’un bombardement qui a tué toute sa famille.


« Nous assistons à une destruction systématique de la vie palestinienne, à la destruction systématique des conditions mêmes qui permettent de vivre. »

Caroline Willemen

Son message est aussi politique : « Ne croyez surtout pas qu’un petit pays ne puisse pas agir. Un petit pays peut aussi agir. »

Enfin, elle rappelle les mots du poète et soignant palestinien Mahmoud M. Al-Shaer : « Votre solidarité n’est pas seulement un acte d’amour, c’est un acte de survie. »

Un appel à la solidarité

Selon Médecins Sans Frontières, ce témoignage illustre l’importance de la mobilisation prévue au Luxembourg. « La Global March for Palestine n’est pas seulement un acte symbolique : c’est un cri collectif pour rappeler que la vie des Palestiniens a une valeur universelle. Par cette marche, citoyens et organisations souhaitent affirmer que la solidarité internationale est non seulement nécessaire, mais vitale. »

Sébastien Yernaux
Photos : © MSF et © Luxembourg Coalition for Palestine

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Publié le vendredi 26 septembre 2025
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