L'or bleu – un véritable enjeu

L’or bleu – un véritable enjeu

Depuis juin, l’Inde doit faire face à de très fortes températures, qui grimpent jusqu’à 50°C dans certaines régions du pays. La situation ne fait qu’empirer à cause du retard de la mousson censée débuter en juin, provoquant ainsi une pénurie de l’eau.

L’agriculture représente la principale source de subsistance pour environ 65% de la population de l’État du Maharashtra et est pour l’essentiel dominée par une agriculture pluviale (deux-tiers des terres cultivées ne sont pas irriguées et dépendent entièrement de la pluie). Après plusieurs faibles moussons suivies par des périodes de sécheresses, les paysans, privés d’eau potable, ruinés par la mort du bétail et le dépérissement des cultures qui les menacent de famine, sont contraints de migrer vers les grandes villes de la région.

Outre la faiblesse des précipitations, l’épuisement des nappes phréatiques et le choix des cultures fortement consommatrices en eau, le manque d’infrastructures d’irrigation et une mauvaise gouvernance sont aussi largement responsables de l’effondrement des niveaux de production et des revenus des paysans.

Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal (AEIN) finance depuis mars 2013 un projet dans les districts de Latur et de Solapur de l’État du Maharashtra, qui vise à renforcer la résilience des communautés locales à la sécheresse récurrente.

Plusieurs centaines de familles dans les villages cibles ont bénéficié en 2018 de la mise en place de 4 bassins de retenue d’eau de type Doha. Le ruisseau naturel est élargi et approfondi sur des tronçons de 300m environ. Grâce aux pluies en 2018, les bassins ont été remplis d’eau et ont augmenté le niveau des nappes phréatiques dans les villages cibles. Cela a résolu le problème de la pénurie d’eau dans les villages pendant au moins trois mois supplémentaires.

Dans le cas où ces systèmes de retenue d’eau ne peuvent pas être mis en place dans les régions cibles, des puits individuels ont été forés. 60 puits forés ont pu être rechargés et les arpents de terres arables ont été irrigués autour des puits, bénéficiant à 700 familles. En outre, 20 petites retenues d’eau ont été mises en place pour 300 familles.

De plus, des semences locales ont été distribuées aux fermiers qui apportent une plus grande variété de légumes, donc une meilleure alimentation pour leurs familles. Pour combler les périodes de pénurie, le surplus de semences est stocké dans des banques de semences au niveau du village. Des formations sont organisées sur les méthodes d’une agriculture organique, et les paysans réorientent une partie de leur production vers l’agriculture biologique et utilisent des pesticides naturels.

Les agriculteurs ont appris à connaître l’importance des structures de retenues d’eau pour faire face à la sécheresse et d’une gestion intelligente des ressources en eau pour pouvoir irriguer leurs champs d’une saison à l’autre. De plus, avec les sécheresses empirant d’année en année, ils ont mis la pression sur les représentants gouvernementaux pour accélérer la mise en place des plans prévus par les autorités gouvernementales.

Les villageois ont constaté que le passage à une agriculture plus diversifiée (au lieu d’une monoculture) les rend plus indépendants des multinationales et leur permet d’avoir une alimentation plus équilibrée (donc plus saine) et un revenu supplémentaire par la vente des produits excédants la consommation propre de leur famille.

Plus d’informations sur le projet sous https://www.aein.lu/mesures-de-deve...
Actualité de notre partenaire AEIN

Article
Article
Publié le jeudi 4 juillet 2019
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires