L'ESS, levier pour l'économie circulaire en Grande Région

L’ESS, levier pour l’économie circulaire en Grande Région

Une étude met en évidence des opportunités de diversification d’activités pour l’économie sociale et solidaire, et ce en lien avec l’économie circulaire qui fait partie des axes stratégiques de résilience et de développement.

« Afin de garantir la résilience dans un contexte de crise, nous devons absolument accélérer le changement vers une économie plus sociale et circulaire, qui saura répondre aux défis sociaux et sociétaux actuels et futurs » précise Dan Kersch, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire dans la préface du « Livre blanc » qui a été récemment publié et qui a fait l’objet d’une journée d’échange le 17 novembre 2021.

On y définit des concepts-clés et des actions concrètes à moyen et long terme sont proposées pour promouvoir l’économie sociale et solidaire (ESS) en Grande Région. Le but était d’identifier des axes stratégiques de développement du secteur de l’ESS, au Luxembourg et au-delà des frontières.

Le livret présente les principaux résultats et conclusions de l’étude « L’économie sociale et solidaire comme levier pour l’économie circulaire en Grande Région », financée par le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire. Dan Kersch se dit persuadé « que cette étude permet d’identifier des outils innovants, facilitant la transition vers une économie à la fois sociale et circulaire ».

Un rôle essentiel

« Les résultats mettent en évidence des opportunités de diversification d’activités pour l’économie sociale et solidaire, et ce en lien avec l’économie circulaire qui fait partie des axes stratégiques de résilience et de développement », notent ensemble le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire le Ministère de l’Économie.

Le lien entre ESS et économie circulaire est bien établi. L’ESS a même été pionnière dans ce domaine (que l’on pense seulement à la communauté Emmaüs créée dans la France des années 1970). Les entreprises sociales restent bien actives dans les modèles circulaires et leur rôle est essentiel pour l’emploi, l’insertion ou/et la qualification de publics moins avantagés. « Leur présence locale, leur forme organisationnelle et leur propension à innover leur permettent d’identifier des besoins sociétaux et d’y répondre de manière efficace ».

Changer d’échelle

L’étude menée auprès des acteurs de la Grande Région permet d’identifier le potentiel de filières porteuses que des coopérations nationales et transfrontalières peuvent mettre en œuvre et développer. Ces filières sont classées en trois groupes (de complexité croissante selon les niveaux de coopération requis) : réseaux de coopération, outil de massification de filière et structuration d’écosystèmes en Grande Région, en lien avec les objectifs de développement durable (ODD). Ces secteurs et ces activités sont également évalués, selon leur impact social, leur temps de préparation ou leur facilité de mise en place, leur dimension transfrontalière, leur gisement d’emploi et, bien sûr, leur impact circulaire.

Par exemple une activité de consigne et de lavage de contenants en verre (bouteilles, bocaux, etc), de réutilisation d’appareils électroménager, ou encore de matériaux de réemploi dans la déconstruction-construction… Quantité d’autres pistes sont soulevées, dans la transformation alimentaire de surplus, le second-hand, la construction circulaire, la logistique et ses sous-produits d’emballage à valoriser…

Il y a donc du pain sur la planche et, avant cela, du grain à moudre. Un des constats de l’étude est que le potentiel économique et d’innovation est encore peu reconnu au Luxembourg, alors que l’ESS est reconnue et poussée au niveau européen.
L’ESS n’est pas, comme le pensent des interviewés par les sondeurs, cantonnée à un rôle de « mise à l’emploi » ou d’« économie d’essai ». Dès lors, il est important, comme le recommande l’étude, de mieux (re)connaître l’ESS, d’outiller les entreprises et de changer d’échelle.

« On peut favoriser un écosystème plus ouvert à l’économie sociale, solidaire et circulaire, faire notamment reconnaître l’ESS comme pourvoyeuse d’emplois qualifiants, innovante et capable d’apporter des solutions circulaires répondant aux enjeux et aux besoins. Il faut déverrouiller des logiques et des pratiques de travail en silo et développer une économie en réseau, ouverte sur les coopérations et sur des services de proximité, circulaires, répondant aux attentes des acteurs locaux, des entreprises, du public ».

Alain Ducat, avec le département de l’Économie sociale et solidaire du Ministère et la MESIS
Article tiré du dossier du mois « R é S ili E nce ? »

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Publié le jeudi 6 janvier 2022
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