« L'efficience énergétique devrait nous guider »

« L’efficience énergétique devrait nous guider »

Au sein de ProNewTech, société d’ingénierie-conseil en informatique, des règles et best practices permettant de respecter l’environnement sont adoptées. De plus, cette société met en œuvre des systèmes et solutions répondant aux besoins de leurs clients en matière de fonctionnalités tout en consommant le moins d’énergie possible. Interview de Roland Streber.

Comment concilier efficacité énergétique et réponse aux besoins des clients ?

En mutualisant des services au sein d’un seul serveur. Ainsi, on consomme naturellement beaucoup moins d’énergie. Il en est de même pour les systèmes de switching : si on mutualise plusieurs sociétés dans un seul backbone switch ou un seul core switch, la facture électrique diminue et il n’y a plus besoin de produire cette énergie.

Combien on peut économiser de cette manière ?

En mutualisant les infrastructures comme nous l’avons fait, par exemple, dans le bâtiment Solarwood à Windhof, on peut gagner jusqu’à 30 % d’efficience énergétique sur l’ensemble des installations IT et ICT. C’est ce que nous avions calculé et ce qui a été vérifié effectivement. En plus d’une très nette réduction de la puissance consommée, si on a moins de serveurs et de switches qui chauffent le datacenter, il est évident qu’il y a aussi un effet positif au niveau HVAC.

Travaillez-vous aussi sur la récupération de la chaleur produite par les data centres ?

On peut effectivement réutiliser la chaleur produite par un centre de calcul pour réchauffer un immeuble via des convecteurs, à condition que celui-ci se trouve dans l’immeuble même. Cela dit, il y a une ruée vers le cloud, donc une tendance à placer de plus en plus d’applications dans des centres de données publiques ou parapubliques, dont il est difficile de récupérer la chaleur. C’est une des raisons pour lesquelles nous conseillons à nos clients de garder leurs centres de calcul au sein de leur propre bâtiment. Il existe d’autres raisons liées à la sécurité.

Concrètement, comment procédez-vous lorsque vous intervenez auprès d’un client ?

Nous étudions l’existant du client et sa demande, et prenons en considérant ses futurs besoins relatifs à la digitalisation. Puis, nous discutons des solutions potentielles afin de définir le canevas à mettre en place. Ensuite, nous rédigeons un cahier des charges qui respecte sa situation et son environnement propre. Nous lançons, enfin, les appels d’offre publics ou privés pour trouver parmi les constructeurs, les intégrateurs, voire les opérateurs, les meilleures solutions possibles. On y intègre un maximum de transmissions optiques vu que c’est, économiquement et énergétiquement, la solution la plus efficace et un moyen de transmission rapide avec de très larges bandes passantes.

En tant que spécialiste de l’IT, quel message souhaiteriez-vous faire passer sur la Tech for good ?

Il faut, dans tous les concepts d’architecture de réseau, toujours garder en mémoire l’efficience énergétique. La technologie est un moyen d’améliorer notre environnement, mais il faut considérer tous les paramètres. Cela ne vaut pas la peine, par exemple, de mettre en place une nouvelle technique si on doit, pour cela, construire des sites de génération d’électricités qui produisent de la radioactivité.

L’efficience énergétique devrait nous guider dans tout ce que nous faisons, y compris dans la gestion des déchets technologiques : est-ce qu’il y aura des batteries ou des composants électroniques à recycler après la mise hors service ? Comment pourra-t-on les recycler ? Pourra-t-on récupérer le matériel ou réaliser la mise en décharge ?

Mélanie Trélat
Article tiré du dossier du mois La technologie au cœur

Article
Publié le vendredi 6 mars 2020
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