L'Artisanat imbriqué dans l'économie de la Grande Région

L’Artisanat imbriqué dans l’économie de la Grande Région

Les données structurelles de l’Artisanat, qui ont été présentées lors d’une conférence de presse en date du 18 avril 2018, font ressortir que le secteur vit le marché intérieur au quotidien. À cette occasion ont également été dévoilés les résultats d’une récente enquête sur l’activité d’exportation des entreprises artisanales soulignant l’imbrication de l’Artisanat dans les marchés de la Grande Région

L’Artisanat en 2017 : un développement positif, mais plus modéré

La conférence de presse traditionnelle de la Chambre des Métiers permet de tirer le bilan de l’année passée, qui pour l’année 2017 s’avère être plus modéré.

D’un côté, la progression du nombre d’entreprises est avec 269 unités très vigoureuse, ce qui souligne le dynamisme du secteur et la régénération continue de son tissu économique. À relever également une nouvelle tendance, à savoir l’augmentation de la part des entreprises sans salariés.

De l’autre côté, la hausse de l’emploi de 1.084 unités est plus modeste que celle de 2016 (+ 4 506). D’après la Chambre des Métiers, le principal facteur explicatif de cette évolution réside dans la faible progression de l’activité, telle qu’elle ressort des résultats de l’enquête de conjoncture de la chambre professionnelle.

En 2017, l’Artisanat compte plus de 7 300 entreprises occupant quelque 91 600 personnes, ce qui fait de lui la première entreprise du pays.

L’Artisanat, acteur d’une croissance plus qualitative

La Chambre des Métiers est d’avis qu’il ne faut pas commettre l’erreur de limiter la discussion autour de la croissance qualitative à un débat réducteur, se focalisant autour de la hausse du PIB.

En tant qu’acteur économique local et régional, l’artisanat se démarque par une moindre empreinte écologique et assure une meilleure traçabilité de ses produits et services.

L’Artisanat joue également un rôle social non négligeable, en ce qu’il forme plus de 1 700 apprentis et 650 candidats au Brevet de maîtrise.

Actif dans la construction d’immeubles à haute performance énergétique, la rénovation énergétique, ainsi que l’installation de sources d’énergies renouvelables, il agit par ailleurs contre le réchauffement climatique.

L’Artisanat se caractérise sur les dernières décennies par une progression modeste de sa productivité. Ceci s’explique par l’exécution essentiellement manuelle des tâches productives ce qui fait que l’emploi croît proportionnellement avec l’activité.

Toutefois, l’Artisanat est en train de se transformer pour mettre en œuvre une démarche de croissance plus qualitative. La transformation digitale constitue également pour ce secteur un important vecteur de développement.

Par la création du service « e-Handwierk », la Chambre des Métiers entend sensibiliser et préparer les entreprises artisanales à la digitalisation des processus de production et de commercialisation.

Un autre levier à activer pour atteindre une croissance plus qualitative est le renforcement de la qualification professionnelle se traduisant par la réforme d’envergure du Brevet de maîtrise et une offre de formation continue adaptée aux défis du futur.

L’Artisanat fortement imbriqué dans la Grande Région, et ce à plusieurs niveaux

Il est clair que l’évolution de l’Artisanat ne peut s’analyser sans prendre en compte un environnement géographique plus large que le Luxembourg. On constate en effet un développement très dynamique à partir du début des années 90 avec l’avènement du marché intérieur européen.

Si actuellement des tendances inquiétantes se font jour comme le Brexit, la hausse du nationalisme et le danger du protectionnisme, l’Artisanat plaide pour une Europe aux frontières ouvertes avec cependant des glissières de sécurité sur le plan économique et social.

Le secteur est fortement imbriqué dans la Grande Région et les relations économiques qui se sont nouées en son sein ne sont plus une « voie à sens unique ».

Le dynamisme de l’Artisanat est également porté par les compétences et le savoirfaire des collaborateurs non-résidents, leurs régions d’origine bénéficiant à leur tour du pouvoir d’achat « exporté ».

Enfin, si beaucoup d’entreprises étrangères prestent des services au Luxembourg, l’Artisanat luxembourgeois s’internationalise également de plus en plus.

Une enquête confirme l’intérêt grandissant pour les marchés étrangers

L’enquête menée par la Chambre des Métiers révèle qu’un nombre croissant d’entreprises luxembourgeoises prestent leurs services au-delà des frontières, essentiellement au niveau de la Grande Région.

Sur l’échantillon d’entreprises ayant participé à l’enquête, 41 % sont actives sur les marchés étrangers. À souligner que pour les entreprises exportatrices, l’activité transfrontalière représente en moyenne 21 % du chiffre d’affaires global.

Si l’exportation est plutôt pratiquée par les structures de taille plus élevée, l’enquête montre que les petites entreprises commencent aussi à trouver leur chemin dans les marchés limitrophes.

Communiqué Chambre des Métiers Luxembourg

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Publié le mercredi 25 avril 2018
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