Isolation des murs existants par l'intérieur : réalisation des détails

Isolation des murs existants par l’intérieur : réalisation des détails

Afin d’éviter des dégradations lors des travaux d’isolation par l’intérieur, il importe d’examiner attentivement l’état des éléments à isoler. Le système d’isolation doit ensuite être choisi judicieusement. Enfin, les détails techniques et les nœuds constructifs doivent être conçus et réalisés avec soin. Cet article résume les points importants de la réalisation des détails techniques et les solutions standards actuelles.

Situation de départ

Les façades dont il est question dans cet article sont constituées d’un mur massif maçonné. La menuiserie extérieure et le revêtement du sol et du plafond sont conservés.

Points à considérer avant les travaux

A. Les éventuels problèmes d’humidité doivent être résolus, en particulier au droit des extrémités des solives en bois.

B. La finition intérieure existante peut-elle être conservée ? Consultez à ce sujet Les Dossiers du CSTC 2012/4.16. Solution standard : éliminez l’enduit ou le cimentage, y compris au niveau de l’embrasure de fenêtre (voir I) et du mur de refend (voir H).

C. Y a-t-il des installations techniques dans la zone à isoler ? Retirez toutes les installations et les conduites présentes dans le mur, y compris dans les zones des murs de refend qui seront ultérieurement isolées. Cette précaution est surtout importante dans le cas d’installations sensibles à l’humidité et au gel.

D. Y a-t-il des matériaux sensibles à l’humidité (revêtement de sol à base de bois, par exemple) dans la zone à isoler ? Solution standard : retirez ces matériaux (localement).

Légende photo : Situation potentielle avant l’application de l’isolation intérieure : examen de l’état des éléments et exécution des travaux préliminaires.

E. Y a-t-il suffisamment de place pour isoler l’embrasure de fenêtre ? Attention : la baie de fenêtre ne peut pas être élargie sans vérification de l’appui minimal du linteau, lequel dépend du type de linteau et du type de maçonnerie. Idéalement, la largeur d’appui devrait être supérieure à 15 cm (règle empirique).

F. Y a-t-il un plancher porteur en bois ? Retirez le revêtement de sol et le plafond sur environ 30 cm à partir du mur. Vérifiez l’état du bois au droit des extrémités des solives. Certains éléments sont-ils dégradés ? Traitez-les ou remplacez-les en fonction du niveau de dégradation. Existe-t-il un risque d’infiltration d’eau de pluie ? Consultez à ce sujet Les Dossiers du CSTC 2012/4.16. Prenez en considération l’orientation et l’épaisseur de la façade, la surface d’appui sur laquelle repose l’extrémité des solives et la présence éventuelle de fissures ou de cavités (au droit des attaches murales, par exemple).

Le risque d’infiltration d’eau de pluie peut être réduit en colmatant les ouvertures et en appliquant une couche hydrofuge sur la façade (enduit, bardage ou hydrofugation perméable à la vapeur).
Les fuites d’air au droit des extrémités des solives doivent être colmatées (voir NIT 255).

Points à considérer pendant les travaux

Réduisez les ponts thermiques

G. Appliquez la couche d’isolation thermique de façon continue.
H. Solution standard pour les murs liaisonnés et les planchers massifs : isolez le retour (si possible de part et d’autre du mur ou du sol). Largeur standard : environ 60 cm.
I. Placez l’isolation sur toute l’embrasure de la fenêtre ou de la porte.
Attention : n’utilisez pas de matériaux sensibles à l’humidité. Épaisseur de l’isolation : au moins 20 mm. En cas d’espace insuffisant, il est possible de recourir à des matériaux super-isolants.
J. Dans les zones périphériques, où l’isolation intérieure est en contact avec les éléments constructifs adjacents (extrémités des solives en bois…), il est recommandé d’appliquer un isolant adapté, et ce pour des raisons d’ordre acoustique, hygrothermique ou pour faciliter la mise en œuvre.

Évitez les fuites d’air

K. Placez une étanchéité à l’air aussi continue que possible du côté chaud de l’isolation intérieure.
L. Évitez de percer la barrière d’étanchéité à l’air. Conseil : prévoyez un espace technique. Étanchéifiez les perforations inévitables (voir NIT 255).
M.  Raccordez soigneusement la couche d’étanchéité à l’air (voir K) à celle des éléments constructifs adjacents (murs, planchers, fenêtres, par exemple).
N. Évitez les mouvements d’air entre l’isolation et le mur (pas d’espace intercalaire) et assurez la continuité entre l’étanchéité à l’air et le plancher en béton éventuel.
O. Raccordez la barrière d’étanchéité à l’air aux solives en bois.
CONTROLEZ LE CLIMAT INTERIEUR
P. Veillez à ce que le climat intérieur ne soit ni trop humide ni trop froid. Il est recommandé d’installer un système de ventilation.

Points à considérer après les travaux

Informez le maître d’ouvrage de l’importance du climat intérieur.
Q. Ventilez suffisamment (système de ventilation).
R. Chauffez suffisamment les locaux.
F. Dobbels, ir.-arch., chef de projet, laboratoire Caractéristiques énergétiques, CSTC

Cet article a été rédigé dans le cadre des projets RenoFase et IDEA subsidiés par VLAIO.

Légende photo : situation potentielle après l’application de l’isolation intérieure tenant compte des détails de raccord

Paroles d’expert

Au Luxembourg, les règles de bonnes pratiques veulent que l’on considère de base une isolation thermique par l’extérieur, afin de :

  • Réduire les risques
  • de ponts thermiques,
  • Gagner en surface habitable,
  • Valoriser l’inertie thermique intérieure.

Néanmoins, diverses contraintes ne permettent pas toujours de considérer une isolation par l’extérieur, telles que la limite de propriété ou encore la protection de certaines façades soumises aux règles d’urbanisme d’une commune par exemple. Dans ces cas, une isolation thermique par l’intérieur est possible, mais elle nécessite davantage de précautions comme l’indique cet article technique. Pour optimiser les travaux, il convient de réaliser un audit énergétique du bâti existant en vue de déterminer un plan d’action des mesures à entreprendre lors de l’assainissement énergétique. Un professionnel en efficacité énergétique vérifiera les faisabilités techno-économiques, telles que l’agence COCERT est en mesure de vous proposer. Conseils en énergie, contrôles des performances énergétiques, COCERT saura vous accompagner dans toutes vos démarches d’amélioration de l’efficacité énergétique : de la réalisation de votre passeport énergétique, en passant par le choix des matériaux, jusqu’à la demande de subventions étatiques.

Benoit Martin
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(+352) 26 59 56 42

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Photo d’illustration : Infogreen

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Publié le mardi 24 juillet 2018
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