Ensemble, nous sommes forts

Ensemble, nous sommes forts

Lorsque l’on fréquente Jason Chenet-Junkel et qu’on apprend à le connaître, on découvre un jeune homme très intéressant, toujours le mot bien placé, rieur, qui se révèle être une personne très attachante et sincère.

Né en 1998, Jason a un beau parcours. Il débute son stage au sein du centre de propédeutique professionnel de Tricentenaire asbl en 2016. En 2017, il emménage à la résidence Walferschlass pour, dès 2018, être engagé comme salarié aux Ateliers du Tricentenaire. Il adore cuisiner et se passionne pour le Basketball. Depuis l’annonce du confinement, Jason est retourné vivre chez sa mère Mme Junckel. Témoignage.

Comment avez-vous réagi à l’annonce de la pandémie de Covid19 et du confinement mi-mars ?

M. C. : Je travaille à l’imprimerie des Ateliers du Tricentenaire à Bissen et je vis au Walferschlass à Walferdange. Vendredi le 13 mars était le dernier jour de mon stage au sein de la cuisine TRIDOC à Heisdorf. J’ai été informé ce jour-là des décisions prises en ce qui concerne le confinement. J’ai pris mes affaires et je suis parti chez ma mère qui était assez surprise de me voir. Depuis ce moment, je me demande combien de temps Bissen restera fermé.

Mme J. : Chez nous à la maison, nous parlons du virus déjà depuis mi-février. L’un de frères de Jason vit avec moi, nous avons déjà été informés depuis la veille du confinement étant donné que les écoles allaient être fermées. Quand Jason est venu vendredi et m’a dit qu’il allait rester quelques jours de plus, il faut savoir qu’il ne vient chez nous que le week-end et pendant ses congés, je me suis dit que ça irait… Pour quelques jours. Le frère cadet de Jason vit à Trèves, nous devions nous revoir, mais cela n’a pas pu se faire, nous avons donc échangé par téléphone.

Pour moi, en tant que mère, c’était une nouvelle expérience, car je n’avais pas eu mes fils avec moi pendant une si longue période depuis longtemps. Pour des raisons de santé, j’avais une dispense de travail de l’État, qui par ailleurs a maintenant été prolongée jusqu’au 31 juillet.

Comment avez-vous vécu ce confinement ?

M. C. : Mon frère a fait du « home-schooling » du 13 mars au 11 mai. Il est en 10e et a recommencé les cours dernièrement dans le groupe A. Pour des raisons de santé, ma mère ne travaillera pas avant le mois d’août. Mon beau-père également à la maison à partir du 13 mars a recommencé à travailler depuis le 11 mai.
Nous avons cuisiné, pâtissé, joué à des jeux de société. Nous avons regardé des films et fait beaucoup de promenades dans les bois. Sinon, toujours à la maison, sauf pour les courses. C’est vraiment un peu bizarre tout ça, le fait de devoir attendre avant de pouvoir entrer dans le supermarché.

Mme J. : Pendant toutes ces semaines de confinement, nous étions tout le temps ensemble en famille. Nous avons beaucoup parlé, nous nous sommes informés quotidiennement sur l’évolution du virus. Bien sûr, on ne peut pas toujours être de bonne humeur, tout le monde a parfois une mauvaise journée, mais nous nous sommes soutenus les uns les autres et nous devons dire qu’en tant que famille, nous sommes encore plus unis et soudés qu’auparavant. Ensemble nous sommes forts, telle est ma devise !

Il faut savoir que Jason est épileptique, même au bout de 12 ans sans crise, il faut faire attention à ce que tous ces changements ne soient pas trop durs pour lui. Cela représente beaucoup de choses à assimiler, que d’expériences en 6 mois ! Lorsqu’on sait que fin 2019 j’ai été hospitalisée durant 2 mois alors qu’il était au Canada avec le Tricentenaire asbl, on comprend mieux pourquoi c’était encore plus important de parler et se déconnecter. Au final, il gère et je dirais qu’il fait ça très bien.

Nous ne sommes sortis que pour les courses et pour des promenades, on a trouvé le comportement des gens assez étranges, comme s’ils avaient peur les uns des autres, voire d’eux-mêmes. Je pense que les nombreuses fausses informations délivrées ont apporté leur lot de panique et de confusion.

Voir ces nombreuses personnes seules, sans famille m’a aussi beaucoup inquiété. Certaines d’entre-elles, malades, sont mortes seules. C’est inimaginable pour moi.

Comment voyez-vous l’avenir ?

M. C. : J’espère simplement pouvoir bientôt retravailler. J’espère aussi que le virus ne se propagera plus... Que nous resterons tous en bonne santé en nous protégeant encore plus qu’avant.

Mme J. : Ma vision de l’avenir est la même qu’avant le virus… Zusammen halten, zusammen stark sein, autrement dit, être solidaire car ensemble nous sommes forts.

Le virus est là et nous devons apprendre à vivre avec. C’est certainement plus facile pour certains que pour d’autres. La vie n’est plus ce qu’elle était il y a quelques mois, mais tous ensemble, nous pouvons faire en sorte que le quotidien soit agréable. J’espère et je crois toujours qu’il est possible de vivre dans la paix. Sur le plan professionnel, j’espère que j’obtiendrai maintenant les rendez-vous dont j’ai besoin pour prouver que je peux reprendre le travail.

Tous deux, nous tenons à dire un grand merci à toute l’équipe du Tricentenaire, qui s’est rendu disponible pour nous lors de cette période en cas de questions ou de problèmes. Nous souhaitons au-delà de tout cela que tout le monde reste en bonne santé.

Légende photo : Serpent projet Foyer Emile Künsch Confinement

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Publié le mercredi 27 mai 2020
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