En route vers de nouvelles ressources énergétiques durables
Le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, ont participé au sommet de la mer du Nord à Ostende. L’occasion de renforcer notamment la coopération en matière d’exploitation d’énergie renouvelable offshore dans les mers du Nord.
Après un premier sommet « North Sea » en 2022 à Esbjerg au Danemark, auquel ont également participé les chefs d’État et de gouvernement de l’Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas et la Commission européenne, la Belgique a souhaité organiser un nouveau sommet « North Sea » en présence du Danemark, de la France, de l’Allemagne, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, du Royaume-Uni, du Luxembourg et de la Commission européenne.
Outre l’implication de l’industrie nationale dans les projets situés dans la mer du Nord, ce sommet a présenté l’opportunité pour le Luxembourg de cimenter sa participation au développement d’énergies renouvelables offshore. Le renforcement de cette coopération avec les autres pays invités permet également de soutenir la sécurité d’approvisionnement d’énergie au Grand-Duché et de confirmer que la production d’énergie offshore est également une solution pour les pays sans littoral.
Ainsi, le Luxembourg coopère déjà étroitement avec le Danemark à travers un projet visant la construction d’îles énergétiques artificielles. Situées au large du Danemark, elles sont reliées à des parcs d’éoliennes et fournissent de l’énergie verte au continent.
Renforcer la compétitivité énergétique européenne
Ce sommet, qui s’inscrit dans le Green Deal européen et les objectifs de développement durable pour 2030, est également le résultat du contexte international dans lequel l’approvisionnement de l’énergie est devenu d’importance géopolitique centrale, suite à l’invasion de la Russie en Ukraine. L’énergie éolienne et l’hydrogène renouvelable présentent des voies importantes en vue d’une indépendance accrue de l’Union européenne en matière d’énergie.
Lors de ce sommet, des tables rondes ont réuni les leaders et représentants du secteur privé permettant des échanges approfondis à ce sujet. Ensemble avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Xavier Bettel a présidé une des tables rondes avec la thématique suivante : compétitivité et chaînes d’approvisionnement – contribuer à la compétitivité énergétique de l’Europe et favoriser la résilience des chaînes d’approvisionnement ainsi que des champions locaux. Lors de cette discussion, le Premier ministre a réitéré que le Luxembourg soutient fermement toutes les initiatives européennes communes encourageant une coopération étroite entre les partenaires afin de développer de nouvelles ressources énergétiques durables. Ces partenariats permettront d’atteindre les objectifs européens communs récemment révisés.
Claude Turmes a quant à lui présidé, ensemble avec le ministre du Climat et de l’Énergie des Pays-Bas, Rob Jetten, la table ronde intitulée « Investir dans l’infrastructure de réseau : un catalyseur clé ». Lors de cette table ronde, le ministre de l’Énergie luxembourgeois a souligné : « L’interconnexion des projets d’énergies renouvelables de grande envergure avec les consommateurs énergétiques est essentielle pour soutenir la décarbonation en Europe, y compris au Luxembourg. L’éolien en mer jouera un rôle majeur dans la sécurité d’approvisionnement énergétique. Grâce à une infrastructure de réseaux performante, tous les pays européens pourront en bénéficier, même les pays enclavés comme le Luxembourg. »
De son côté, « ensemble, l’ambition est d’environ 300 gigawatts d’ici 2050 », a affirmé Alexander De Croo, le Premier Ministre belge. « C’est dix fois plus que les capacités actuellement installées. L’objectif pour 2030 est au moins de quadrupler le parc actuel. »
L’industrie européenne devrait ainsi fabriquer d’ici cinq ans l’équivalent de 20 GW d’éoliennes offshore par an, contre une capacité d’environ 7 actuellement, au risque d’usines saturées et de goulots d’étranglement sur les composants. Le coût total s’annonce colossal : fin 2020, Bruxelles chiffrait à 800 milliards d’euros les besoins d’investissements si l’UE seule visait 300 GW d’éolien offshore d’ici 2050.
Sébastien Yernaux
Photos : ©northseasummit2023 / serch carriere