Construction durable : la dépollution des eaux pluviales

Construction durable : la dépollution des eaux pluviales

L’eau douce est une denrée rare à l’échelle de la planète. De sa bonne gestion découle un bien précieux et primordial : l’eau potable. La gestion des eaux pluviales, parfois source de difficultés et sujette à critique ou incompréhension dans les projets d’urbanisation et de construction au Luxembourg, est une thématique pourtant récurrente et fortement liée au développement durable.

La loi relative à l’eau du 19 décembre 2008 a profondément modifié l’approche de la gestion des eaux pluviales au Luxembourg.
Les maîtres d’ouvrage sont contraints de prendre en compte cette question et de mettre en œuvre des infrastructures permettant de maintenir ou d’améliorer la situation existante. Se cantonnant majoritairement à une gestion quantitative, l’aspect qualitatif n’est cependant pas à omettre car les eaux pluviales ne sont pas « propres ». En effet, lors de leur ruissellement sur les surfaces urbanisées, elles se chargent de matières pouvant être polluantes (matières organiques ou minérales, hydrocarbures, métaux lourds, certaines substances toxiques).

Des nombreuses études scientifiques ont démontré qu’une très grande part de cette pollution n’est pas dissoute, mais fixée à des particules minérales ou organiques (sables, limons, fines…).
C’est grâce à la synergie entre un maître d’ouvrage soucieux de l’environnement, un bureau d’étude averti dans le domaine de la gestion des eaux et une administration attentive aux efforts réalisés pour la protection du milieu naturel qu’il peut être possible de réaliser une gestion intégrée de ces eaux pluviales en prenant en compte à la fois les aspects quantitatif, qualitatif et paysager.

Vu les quantités à gérer, les solutions pour l’abattement des matières en suspension doivent rester simples, gravitaires et passives. L’ingénieur fait alors appel à des techniques de « décantation » et/ou de « filtration ».

Comment les eaux pluviales peuvent-être dépolluées ?

La conception d’un projet intégré de gestion et de dépollution des eaux pluviales doit prendre en compte :

  • le recours à des infrastructures adaptées (à ciel ouvert par exemple)
  • la gestion quantitative et qualitative des eaux pluviales
  • l’aménagement paysager
  • l’utilisation rationnelle des terrassements

La réalisation à ciel ouvert des infrastructures de rétention et de traitement est à privilégier. En plus de réduire les coûts (par rapport à des infrastructures enterrées), elles offrent un rendu paysager intéressant.

La gestion des eaux pluviales à ciel ouvert débute par la collecte via des fossés enherbés.
Il faut néanmoins noter qu’il n’est pas toujours possible de remplacer totalement les canalisations par des fossés. Les deux solutions peuvent être envisagées en parallèle. Les eaux transitent ensuite dans des « débourbeurs » puis dans un « filtre à sable » (constitué d’une succession de couches de sables et graviers dont les caractéristiques sont définies par l’Ingénieur).
Ce dernier est planté de roseaux qui jouent des rôles multiples : amélioration de l’aspect paysager, refuge pour la faune, décolmatage. En sortie de filtre, l’eau peut alimenter un étang. Celui-ci bénéficie d’une source d’eau assainie et offre ainsi au projet une plus-value paysagère, faunistique et floristique.

Thomas Biendel Directeur du département Hydrologie chez L.S.C. Engineering Group S.A.

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Publié le vendredi 10 août 2018
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