Ces arbres qui nous étonnent encore…

Ces arbres qui nous étonnent encore…

Vraiment très vieux, très grands, très forts ou très surprenants, ils sont tous vénérables. Tour du monde en quelques minutes.

*Le plus grand – Il serait le plus haut du monde, avec ses 116 mètres… et ses plus de 800 ans selon les estimations : Hyperion est un séquoia à feuilles d’if de Californie du Nord, découvert en 2006 dans une zone reculée du parc national de Redwood en Californie. L’emplacement exact de l’arbre n’a pas été rendu public, pour éviter qu’un afflux touristique ne détruise l’écosystème environnant.

*L’aïeul – Baptisé Archaeopteris, c’est le premier arbre connu sur terre. Il date du Dévonien et aurait donc vécu il y a 370 millions d’années. Pendant la période du « Carbonifère », une période au climat chaud et humide, de grandes forêts s’étendaient sur la surface du globe.

*Vieux sages - Old Tjikko fait encore 4 m de haut et vit à 900m d’altitude sur une colline suédoise. En 2004, la datation au Carbone 14 a donné 9550 ans aux racines enfouies de cet épicéa (pas si) commun (que ça) ! Sa partie visible, relativement plus récente, serait un des clones de la plante mère ayant germé après la dernière période glaciaire. Cette longévité viendrait de son étonnante capacité à se cloner lui-même.

D’autres « vieux sages » étonnent la planète. Mathusalem, un pin Bristlecone des White Mountains en Californie, a été estimé scientifiquement à 4.773 ans… en 1957. Depuis, d’autres pins du secteur ont démontré qu’ils avaient plus de 5000 ans.

L’if de Llangernyw, un petit village du Pays de Galles, aurait germé il y a quelque 4000 ans, ce qui en ferait un contemporain du site mégalithique de Stonehenge.

L’olivier de Vouves, en Crète, avoisinerait les 3000 ans et fait toujours la joie des habitants du coin qui récoltent ses fruits à la main et lui vouent un véritable culte.

La France a aussi son olivier millénaire, à Roquebrune-Cap-Martin. Ce vieux trapu (23,5 m de circonférence pour 15 m de haut) aurait entre 1 800 et 2200 ans. Arbre remarquable depuis 2016, sauvé de l’abattage au début du XXe siècle, Il donne encore de petites olives noires.

On peut encore citer le Jomon Sugi, dans une forêt de cèdres séculaires au Japon : les experts lui donnent plus de 2000 ans, les habitants au moins 7000... Ou encore cet autre séquoia géant qui a crû sous le climat californien : General Sherman a environ 2 200 ans. Ou encore, comme un symbole, Te Tane Mahuta (le père de la forêt en Maori) : ce conifère austral de Nouvelle-Zélande aurait plus de 2000 ans et semble être un des derniers survivants de la forêt humide subtropicale de North Aukland, victime d’une déforestation intense au XIXe siècle...

*Sculptures vivantes - Axel Erlandson est mort en avril 1964, à près de 80 ans, en emportant le secret de sa technique… Ce Texan d’origine suédoise avait pour hobby de façonner les arbres pour en faire de véritables sculptures vivantes. En 1947, il a ouvert un parc touristique, le « Circus Tree » non loin de Santa Cruz. Sa collection a été rachetée et a connu une seconde vie dans les années 1980, transplantée en Californie dans un parc thématique, Gilroy’s Gardens.

*Art japonais – Le Niwaki est un art ancestral japonais dont les fondements remontent au culte Shinto. Il se transmet entre moines jardiniers bouddhistes depuis le 12e siècle. La taille artistique devait évoquer l’empreinte des éléments naturels sur la végétation ou les animaux. Les jardins japonais représentent encore des nuages accrochés à la forêt, un arbre isolé à l’aplomb d’une falaise, pour montrer tout un paysage naturel dans un petit espace, afin d’en sublimer la beauté.

*Le bruit qui calme - Écouter les arbres est un exercice de relaxation, de méditation ou de communion avec le végétal, selon la façon dont on veut l’entendre. Bruissement de feuilles, vent dans les branches, animaux dans les cimes ou le tronc, voire les vibrations transmises du plus profond de l’arbre pour les plus connectés… C’est en tout cas un moyen de prêter plus d’attention à ce qui nous entoure, de se concentrer plus clairement et d’accorder son oreille.

*Wood Wide Web - Les feuillus émettent des substances odorantes par lesquelles ils communiquent. Certains sont capables d’avertir leurs congénères de l’arrivée d’un prédateur en envoyant une odeur chimique dans leur feuillage. Ils communiquent aussi grâce à des filaments blancs, sous terre, qui fonctionnent comme un réseau, sorte d’ « Internet végétal » surnommé le Wood Wide Web…

Alain Ducat
Photos :

Giant Sequoias - Licence CC BY-SA 3.0 - Crd637
Axel Erlandson – Licence CC-Santa Cruz Library / Gilroys Gardens_ImagesofCalifornia
Niwaki : Licence CC
Hyperion _ ImagesofCalifornia
Old Tjykko – Licence CC_Karl Brodowsky

Article paru dans le dossier du mois « Arborescence »

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Publié le vendredi 11 mars 2022
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