Brevet de Maîtrise : vers plus de qualité et d'ouverture

Brevet de Maîtrise : vers plus de qualité et d’ouverture

Interview de Marc Bissen, chef de service Brevet de Maîtrise et Formation continue à la Chambre des Métiers et Noémie Kayser, conseillère en formation.

La Chambre des Métiers propose de nombreuses formations réparties en quatre domaines : mode / santé / hygiène, alimentation, mécanique et construction. Les Brevets de Maîtrise sont en train d’être réformés, pour mieux répondre aux exigences nationales et européennes et pour renforcer l’attractivité de cette formation qualifiante.

À qui s’adresse votre offre de formation continue ?

Nous avons décidé, depuis janvier 2019, d’ouvrir nos formations continues à tous, et non seulement aux entreprises affiliées à la Chambre des Métiers, qui profitent toutefois d’un tarif préférentiel. Dans certains cas, des prérequis de qualification et d’expérience professionnelle restent nécessaires et nous contrôlons donc l’accès à la formation.

De plus, les cours du Brevet de Maîtrise sont progressivement ouverts à la formation continue et nous proposons donc des parcours à géométrie variable, intéressants pour les salariés de nos entreprises. Deux droits sont liés à ce diplôme : le droit d’établissement et le droit de former. Tout diplôme de niveau DAP (diplôme d’aptitude professionnelle) minimum ou tout autre diplôme de niveau supérieur, luxembourgeois ou étranger donne accès au Brevet de Maîtrise. La prochaine période d’inscription s’étendra du 15 juin au 15 août et la Chambre des Métiers organise deux séances d’informations, le 1er juillet à 18 heures en langue luxembourgeoise et le 3 juillet à 18 heures en langue française.

Comment mettez-vous en place la réforme des Brevets de Maîtrise ?

La Chambre des Métiers est chargée de l’organisation des cours et des examens et nous sommes donc les chefs de projet de cette réforme. Cela ne veut pas dire que nous travaillons seuls : des groupes de travail sont mis en place avec les fédérations des métiers concernés, des experts, des chargés de cours, des experts transversaux, etc. Nous travaillons d’abord sur le profil professionnel et les objectifs d’apprentissage, ensuite sur les méthodes et formes d’évaluation, et finalement sur les activités d’apprentissage (cours en présentiel ou en ligne, visites d’entreprises ou autres). Travailler dans cet ordre nous permet d’avoir une formation cohérente et de qualité.

Nous travaillons sur cette réforme depuis 2016 avec un projet pilote pour le secteur de l’alimentation. Le nouveau programme a été lancé en 2017 et le premier bilan est très positif : le taux d’inscription a augmenté de 80 %. +/- 70 % s’inscrivent avec un DAP mais, de plus en plus de personnes s’inscrivent avec d’autres formations préalables, comme le diplôme de technicien, le BAC ou même le bachelor ou le master. L’objectif d’attractivité pour le projet pilote a été atteint.

Nous avons donc démarré 2 autres projets en 2018. Le premier concerne le génie technique du bâtiment qui regroupe les activités des installateurs chauffage-sanitaire, des électriciens, des électroniciens en communication ainsi que l’isolation thermique. Ce projet est en phase de finalisation et nous espérons lancer ce Brevet en automne 2020. Le second projet, qui devrait être lancé au même moment, concerne les métiers de la toiture : ferronnerie, charpenterie, couvreur, et isolation/étanchéité.

Nous comptons 6 ans pour mettre en place chaque projet de réforme (2 ans de préparation, 3 ans pour l’organisation des cours et examen et 1 année pour le débriefing et le suivi). Nous proposons actuellement +/-35 Brevets de Maîtrise, qui seront regroupés en 12 à 15 Brevets, c‘est donc un travail qui va nous occuper encore quelques années !

Quels sont les avantages liés à ce nouveau système ?

Le principal avantage est que la certification passe du niveau 5 au niveau 6 du cadre luxembourgeois de qualification, soit l’équivalent du bachelor et donc un niveau supérieur au BTS (brevet de technicien supérieur, N.D.L.R.).

Le programme est plus complet, moderne et inclut des cours pratiques. Le Brevet est organisé en dehors des heures de travail, de telle sorte que l’Éducation nationale a toujours considéré l’expérience professionnelle comme partie « pratique ». Toutefois, aujourd’hui, les structures ont évolué et les apprentis ne voient pas tous les aspects du métier. Il y a également des personnes qui viennent d’autres horizons et qui ne disposent peut-être pas de toutes les notions pratiques. Il est donc important qu’il y ait des cours pratiques et un examen pratique final.

Sur quelle durée s’étend le Brevet de Maîtrise ?

Le Brevet est une formation modulaire. Il y a entre 3 et 4 modules au niveau de la théorie professionnelle et 5 pour la gestion d’entreprise. Le parcours standard que nous proposons est prévu sur 3 ans mais les étudiants peuvent étaler ces modules sur une durée maximale de 6 ans ou profiter des dispenses de fréquentation des cours pour accélérer le parcours.

D’autres nouvelles formations voient-elles le jour ?

Depuis 2012, nous proposons une formation qui mène au label « Energie fir d’Zukunft+ ». Depuis 2017, le standard passif est devenu obligatoire au Luxembourg et la Chambre des Métiers, en coopération avec l’Energieagence, y prépare les entreprises depuis quelques années déjà. 391 entreprises sont actuellement labellisées. Il y a un tronc commun pour tous les corps de métier (une journée) suivi par une partie spécifique dédiée, soit à l’enveloppe du bâtiment, soit à la technique du bâtiment (2 jours). Les participants peuvent s’inscrire à l’examen final international organisé en collaboration avec le Passive House Institute. La réussite donne droit au certificat du Passive House Institute. Les entreprises affiliées à la Chambre des Métiers reçoivent en plus le label « Energie fir d’Zukunft+ » (https://www.cdm.lu/formation-contin...).

Nous proposons également des cycles de formations pour les créateurs / repreneurs d’entreprise « Mieux réussir son projet d’entreprise ». Il s’agissait de proposer des cycles flexibles et modulaires répondant aux besoins spécifiques des personnes et entreprises (https://www.cdm.lu/formation-contin...).

Enfin, avec l’aide de notre service de Contrôle et de Réception du Bâtiment (SCRB), nous proposons toutes les formations obligatoires pour les contrôleurs de gaz / mazout, avec un système de validité sur 5 ans suivi par une remise à niveau définie par règlement grand-ducal. Cela concerne surtout les installateurs chauffage / sanitaire.

L’offre complète de formations peut être consultée sur le site internet de la Chambre des Métiers sous www.cdm.lu/formation-continue.

Marie-Astrid Heyde
NEOMAG#23
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le vendredi 19 juillet 2019
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