Avec le PNGDR, la gestion des déchets évolue pour s'inscrire dans son temps

Avec le PNGDR, la gestion des déchets évolue pour s’inscrire dans son temps

Fin juin, le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité et l’Administration de l’environnement ont publié le projet du nouveau Plan national de gestion des déchets et des ressources. Celui-ci a été élaboré avec une approche impliquant les acteurs du secteur, tout en tenant compte du contexte européen et national.

Le Plan national de gestion des déchets et des ressources (PNGDR) se présente lui-même comme « un document de portée générale qui définit les grands axes de la politique de gestion des déchets et des ressources. Il précise les objectifs de la gestion des déchets et des ressources ainsi que les mesures pour atteindre ces objectifs. » L’Administration de l’environnement en a réalisé la troisième révision et a lancé une consultation publique suite à laquelle elle finalisera le PNGDR 2025.

Celui-ci succèdera ainsi au Plan 2018. Stephanie Goergen chargée d’études au sein de l’unité « Stratégies et Concepts » de l’Administration de l’environnement, en tire un bilan positif.

Stephanie Goergen
Stephanie Goergen


« Au cours des six dernières années, des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine de la réduction des déchets et de la gestion des déchets en général. Parmi les 52 objectifs que ne nous avions fixés dans le PNGDR de 2018, presque tous ont été atteints. Les initiatives mises en place ont permis de réduire la quantité de déchets, d’augmenter la prévention, mais aussi de sensibiliser la population à l’importance de la gestion des déchets. »

Stephanie Goergen, chargée d’études au sein de l’unité « Stratégies et Concepts » de l’Administration de l’environnement

Certains objectifs plus ambitieux

Le projet de PNGDR 2025 a été élaboré avec une approche participative. « Nous avons organisé un grand workshop en 2023, auquel 65 acteurs de la gestion des déchets ont participé », raconte celle qui a participé à cette élaboration. « Ils étaient répartis dans plusieurs ateliers thématiques, chacun portant sur un flux de déchets spécifique. Le but était qu’ils définissent des objectifs précis qui ont été intégrés dans le nouveau Plan. » Par exemple : recycler au minimum 60% des déchets municipaux ménagers (en poids), recycler au moins 70% des emballages, ou encore atteindre et maintenir un taux de collecte d’au moins 65% des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).

« Certains sont similaires à ceux de 2018, tandis que d’autres sont plus ambitieux », précise Stephanie Goergen. « Ces derniers sont souvent influencés par les réglementations légales actuelles et futures. » La directive-cadre relative aux déchets, tout comme le règlement européen sur les emballages, les batteries et les véhicules hors d’usage, doivent ainsi être pris en compte.

« C’est ce qui a conduit à la fixation d’objectifs plus élevés pour le recyclage ou pour la réduction de déchets par exemple. Le PNGDR continue d’évoluer pour s’inscrire dans son temps. » De nouveaux flux de déchets ont également fait leur apparition dans le PNGDR 2025, « par exemple les déchets textiles », illustre l’experte. « Le précédent Plan prévoyait déjà la collecte séparée de ce type de déchets, mais une directive va être modifiée pour soumettre les textiles au principe de la responsabilité élargie des producteurs. C’est pourquoi nous avons dû créer un flux spécifique. »

La santé humaine et l’environnement au cœur des préoccupations

Autre nouveauté dans le PNGDR 2025, la « protection de la santé humaine et de l’environnement » fait son apparition au sein des « Principes et objectifs généraux ». La chargée d’études explique que « ce principe existait déjà dans la réglementation, il a simplement été souligné. Il était nécessaire de le mettre encore plus en avant pour renforcer l’importance de la protection de la santé humaine et de l’environnement dans toutes les actions des entreprises impliquées dans la gestion des déchets. »

Car la troisième révision du Plan doit également tenir compte du contexte propre au Luxembourg, en s’adaptant à la réglementation nationale relative aux déchets et à la mise en œuvre des stratégies telles que Null Offall Lëtzebuerg et Économie circulaire.

Ainsi, les principes fondamentaux sur lesquels repose le document sont :

  • « La hiérarchie des déchets : priorité à la prévention, au réemploi, à la réutilisation, au recyclage, et à la valorisation avant l’élimination ;
  • La protection de la santé humaine et de l’environnement : assurer que toutes les mesures prises respectent ces priorités ;
  • Le principe du pollueur-payeur : les coûts de gestion des déchets doivent être supportés par ceux qui les produisent ;
  • La responsabilité élargie du producteur : les producteurs doivent assumer la responsabilité de la gestion de leurs produits en fin de vie. »

Une consultation publique pour finaliser le PNGDR

Jusqu’au 1er octobre 2025, le PNGDR est soumis à une consultation publique durant laquelle « le public ainsi que les acteurs concernés ont la possibilité de donner leur avis sur le plan en général, mais aussi plus précisément sur son contenu. » Les observations peuvent être déposées via le portail national des enquêtes publiques ou sur la plateforme www.zesumme-vereinfachen.lu.

Une fois la consultation clôturée, « les remarques reçues sont analysées et, dans la mesure du possible, intégrées dans le plan. » Après cette dernière révision, le PNGDR 2025 finalisé sera soumis au Conseil du gouvernement pour approbation.

Léna Fernandes
Photos : Picto

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Publié le mercredi 2 juillet 2025
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