VTKL au secours du milan royal

VTKL au secours du milan royal

Le milan royal est un rapace coloré, très élégant en vol. Il est couvert d’un plumage châtain roux, sa tête est blanche, rayée de sombre. C’est une espèce gravement menacée, son aire de répartition a considérablement diminué.

Le marquage des milans royaux est une des actions ciblées dans le cadre du PNA ou plan national d’actions sur cette espèce en France, en vue d’acquérir des connaissances fondamentales sur la biologie de l’espèce (âge de première reproduction, taux de survie, distance de dispersion, migration, causes de mortalité, succès de reproduction).

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Plusieurs régions dont le Grand Est participent au programme national de marquage des oiseaux qui est coordonné par le Museum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Centre de recherche pour la biologie des populations d’oiseaux ou CRBPO.

Voilà 5 ans que Fabien Champredonde de la société VTKL dédie ses compétences à la campagne de protection et de sensibilisation de ces oiseaux. Son entreprise est spécialisée dans les techniques de corde qui permettent l’accès à des endroits difficiles et les interventions en hauteur.

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Interview de Fabien Champredonde fondateur et gérant de VTKL Luxembourg, diplômé d’écoles forestières, passionné d’escalade et de spéléologie.

Parlez-nous de la campagne Milan royal et du rôle de VTKL ?
VTKL apporte ses compétences en installant les cordes nécessaires et en équipant les arbres. Les grimpeurs récupèrent les poussins dans le nid et les confient aux bons soins des ornithologues qui comptabilisent, baguent, mesurent, pèsent et évaluent l’envergure de l’oiseau. En général, les rapaces reviennent vivre à quelques kilomètres de l’endroit où ils sont nés, d’où l’intérêt de ces actions.

Cette année, l’équipe VTKL a participé à ce projet basé sur le volontariat, aucun fonds n’est alloué à cette campagne.

Quand se déroule cette campagne ?
De mars à juin, un suivi des couples nicheurs connus est mis en œuvre. Des prospections poussées sont réalisées pour en découvrir de nouveaux sur le secteur d’étude. Cela demande un gros travail d’observation quasi quotidien.

Cet événement a lieu une fois par an et s’étale sur 5 semaines environ. Il faut impérativement tenir compte de la maturité et de l’âge des oiseaux. Il faut savoir que trop jeunes, ils ne peuvent pas être marqués et trop vieux, il y a des risques d’envol prématuré du nid.

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Qui l’organise ? Qui y participe ?
Nous intervenons courant juin pour le comptage et le marquage des oiseaux. Depuis 2 ans nous participons également au recensement des cigognes noires sur fonds de protection européenne.

En Lorraine, ce programme de marquage alaire est entrepris par Lorraine association nature (LOANA) en charge de la conservation du milan royal. Il bénéficie d’un appui de la ligue de protection des oiseaux et rapaces, de l’Office national des forêts ou ONF.

Où se déroule le programme ?
Il se déroule sur un noyau de population évoluant dans le sud lorrain, vers Nancy-Toul (sud Meurthe-et- Moselle, sud Meuse et plaines vosgiennes).

Comment cela se passe-t-il ?
La technique de travail est basée sur des cordes qui permettent un positionnement du grimpeur sous le nid. Une taille légère préalable de quelques branches favorise le bon déroulement de l’opération. Une installation silencieuse est requise, une phase d’approche est nécessaire, elle permet de détecter la position de l’oiseau, s’il y a présence de mouvement ou pas. Après la récupération de l’animal sauvage, le baguage est lui aussi délicat, il en existe plusieurs types, le plus courant se fait à la patte. Le baguage alaire est un système de bagues de couleurs positionnées sur chaque aile, il permet de retracer le type d’oiseau, la parenté, la région, la situation du nid, son nom, son origine.

Quels sont les objectifs et résultats ?
Il faut préciser que toutes les années ne se ressemblent pas, aujourd’hui la population étudiée se porte mieux. L’année dernière, les variations climatiques, le froid ont occasionné un taux de mortalité important, ces oiseaux sont très impactés par le climat.

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Un énorme travail de prévention, de sensibilisation est fait par rapport à tous les acteurs susceptibles d’être au contact de l’oiseau. Ces interventions permettent de faire baisser l’utilisation des pesticides dans la zone, de limiter la présence humaine aux abords des arbres porteurs de nids. Grâce à ces efforts, un mouvement général est né, le milan royal devient ainsi l’emblème des espèces d’oiseaux à protéger.

Enfin, les objectifs de cette démarche sont d’acquérir des connaissances supplémentaires sur la biologie de l’espèce en vue d’améliorer son état de conservation.

Quelques résultats et tendances émergent, la 1re reproduction se fait à l’âge de 4 ans en moyenne, l’espérance de vie du milan royal reste faible en France en moyenne 7 ans au lieu de 15.

Ce programme doit se poursuivre et l’accent est mis désormais sur le marquage d’oiseaux adultes.

Propos de Fabien Champredonde recueillis par Sara Infogreen

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Publié le mercredi 28 juin 2017
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