Une « Maison de l'Enfant » pour le Luxembourg

Une « Maison de l’Enfant » pour le Luxembourg

Les abus sexuels constituent la forme de violence à l’égard des enfants la plus cachée et la moins souvent dénoncée. Rares sont les enfants concernés à signaler eux-mêmes les violences sexuelles qu’ils subissent, souvent par peur des conséquences. Ainsi, un abus est plus souvent signalé par une personne adulte qui détecte des signes indicateurs.

Le processus de signalement s’avère souvent douloureux aussi bien pour la victime que pour sa famille qui doivent s’adresser à divers intervenants dont des professionnels de la santé, de la justice et la police. Ces démarches les placent sous un stress supplémentaire et peuvent re-traumatiser la victime notamment si elle est obligée de raconter son expérience plusieurs fois.

Le Luxembourg dispose de plusieurs dispositifs pour la protection et la prise en charge d’enfants victimes de violence. Cependant, un manque de ressources et de coordination entraînent parfois des retards importants dans le traitement de dossiers et la proposition de réponses adaptées.(1)

Comment pourrait-on faciliter ce processus pénible pour la victime et sa famille ? Certains pays nordiques pensent avoir retrouvé une solution dans la « Barnahus » (Maison de l’Enfant). D’après le modèle islandais, étudié par une délégation luxembourgeoise lors d’une visite en 2015, la Maison de l’Enfant a pour objectif de réunir dans une seule structure les services médical, psychothérapeutique, juridique et éducatif nécessaires pour la prise en charge d’un enfant victime de violences ainsi que pour apporter un soutien à la famille et aux professionnels. Le rapprochement de ces différents services ne peut que réduire le trauma vécu par la victime et sa famille, et améliorer la coordination entre les différentes disciplines.

Ainsi, à la suite des recommandations de l’Ombuds-Comité pour les droits de l’enfant(2) et UNICEF Luxembourg, nous sommes heureux que les ministres de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, et de la Justice ont affirmé lors de leur réponse à la question parlementaire 2.548, leur engagement pour créer une telle structure au Luxembourg.

ECPAT Luxembourg est convaincu de l’importance de cette structure pour le Luxembourg et nous attendons avec impatience des informations complémentaires relatives aux modalités et calendrier de sa mise en place, sachant que celle-ci ne pourra se faire qu’avec l’implication de tous les acteurs concernés.

Notes :
(1) Rapport d’ONG sur la mise en œuvre au Luxembourg du Protocole facultatif à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. ECPAT Luxembourg, 2015.
(2) http://ork.lu/index.php/fr/recommandations-de-l-ork/743-les-recommandations-publies-dans-le-rapport-2015

Communiqué par ECPAT Luxembourg

Communiqué
Publié le jeudi 29 juin 2017
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