Le vent en poupe !

Le vent en poupe !

Un parc éolien géant construit en mer, une île danoise pour produire l’énergie verte pour 10 millions de foyers européens. Le Luxembourg participe…

L’Union européenne s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Et pour ce faire, un méga projet est en cours de développement au Danemark via la construction de la première île énergétique au monde, d’une capacité potentielle de 10 gigawatts. Le Danemark apporte une contribution significative à cet objectif. Et le Luxembourg s’est engagé à ses côtés en signant un accord de coopération. « Nous allons essayer de participer, en tant que gouvernement, dans les appels d’offres du gouvernement danois pour rapatrier de l’énergie verte et renouvelable », souligne le ministre Claude Turmes. « Et nous faisons tout pour que les industriels luxembourgeois puissent participer à ce projet. Mais aussi que les entreprises luxembourgeoises achètent directement leur électricité via cette île. Ils pourront ainsi bénéficier d’un prix fixe sur 15 à 20 ans. »

Dans quelques années, l’île pourra accueillir des batteries de taille industrielle pour stocker l’électricité et la distribuer en cas de besoin.

De plus, l’énergie renouvelable produite par les parcs éoliens pourra être utilisée pour produire des combustibles non fossiles, comme de l’hydrogène vert, pour la navigation, l’aviation, l’industrie ou les véhicules utilitaires lourds.

Ce parc éolien aura une capacité initiale de 3 GW d’énergie éolienne offshore. Grâce à une évolution constante, la capacité pourrait être portée à 10 GW, ce qui pourrait fournir de l’électricité à 10 millions de foyers européens. Pour arriver à ce résultat, l’échelle pourrait être comprise entre 200 et 600 turbines d’une capacité de 15 MW par turbine.

Vu du Luxembourg

Claude Turmes explique : « Le Luxembourg ne bénéficie pas d’un ensoleillement idéal comme au Portugal, en Espagne ou en Grèce. De plus, nous n’avons pas de côtes alors que les meilleurs vents soufflent près de la mer. Mais nos besoins sont conséquents. Nous sommes un pays assez dense et qui accueille une grande activité de services comme des immeubles de bureaux et des datacenters. Nous attirons également beaucoup de frontaliers qui ont besoin de moyens de transport. Sans oublier les industries qui sont très énergivores. Il faut savoir que l’ensemble des entreprises consomme plus de 50% de notre électricité contre 20% pour les ménages. Cet accord avec le Danemark est donc une bonne chose car, même si nous continuons à développer les énergies renouvelables sur notre territoire, nous ne pourrons jamais produire toute l’énergie renouvelable au Luxembourg. »

On peut noter que ce projet aura d’autres touches luxembourgeoises. Par le volet financier et les fonds d’investissement à impact par exemple. Mais aussi sur le plan opérationnel : déjà, en juin 2021, l’Agence danoise de l’énergie a attribué à la branche danoise de Sweco (groupe international d’ingénierie qui comprend Boydens et utilise les compétences propres réparties dans toutes ses filiales, dont Boydens Luxembourg, part of Sweco) un contrat de 4 ans pour fournir les conseils et l’assistance technique de cet ambitieux projet d’îles énergétiques offshore.
Ces projets verts sont donc importants aux yeux du ministre. « Vu que nous ne pourrons jamais être totalement autonomes, nous devons être dans le haut du classement en termes d’efficacité énergétique avec la construction de bâtiments performants ou encourager les voitures électriques qui consomment 3 fois moins que des voitures diesel. Nous avons un objectif de 40 à 44% qui est le plus ambitieux au niveau européen. Nous devons l’être et nous avons toutes les cartes en main pour le réaliser. »

Sébastien Yernaux
Illustration : Danish Ministry of Climate, Energy and Utilities / COWI
Article paru dans le dossier du mois « Transmission en mouvement »

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Publié le mardi 15 mars 2022
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