Le futur-nouveau “Josy Barthel“ en “zone verte“ ?

Le futur-nouveau “Josy Barthel“ en “zone verte“ ?

C’est au nom de sa fraction, le CSV, que le député Laurent Mosar, a adressé, le 13 mars dernier, une question parlementaire à Carole Dieschbourg et François Bausch au sujet du futur nouveau stade national. Prévu d’être totallement reconstruit, voilà que son nouvel emplacement tomberait pile sur une « zone verte » reservée aux projets agricoles.

Tout a commencé par une terrible sentance prononcée par l’un des grands papes du foot à l’issue de sa visite du stade national Josy-Barthel. « C’est un des stades les plus pourris que j’ai vu ». La phrase de Michel Platini n’est pas tombée dans les oreilles de sourds et, ni une ni deux, le gouvernement luxembourgeois a annoncé la rénovation ou même la reconstruction, ailleurs, d’un nouveau stade. Après tout, il en va de l’honneur national.

De là s’en sont suivis un certain nombre de rebondissements. Une fois l’option reconstruction choisie, encore fallait-il trouver où faire sortir de terre un stade flambant neuf ! C’est finalement un terrain situé entre Kockelscheuer et la Cloche d’Or qui sera élu. Sans donner de dates précises pour les travaux, mais en jurant que ceux-ci ne dépasseraient pas les 30 millions d’euros (70% par l’Etat et 30% par la Ville de Luxembourg), tout est, depuis, au beau fixe et tout le monde a désormais hâte de voir éclore le nouveau joyau sportif luxembourgeois dans lequel entre 8.000 et 9.000 supporters seront attendus.

Zones vertes

Tous ? Peut-être pas. En effet, mi-mars, voilà que le CSV, par la voix de l’un de ses députés, Laurent Mosar, fait entendre sa voix en interpellant les ministres de l’Environnement, Carole Dieschbourg, et des Infrastructures et du Développement durable, François Bausch, par le biais d’une question parlementaire.

Via celle-ci, le CSV demandent notamment aux ministres de « clarifier si le terrain prévu pour le nouveau stade se situe dans une “zone verte“ », mais aussi si le gouvernement envisage de procéder à une modification de ces dites « “zones vertes interurbaines“ de l’endroit en question ».

L’endroit en question est un terrain de 2,7ha qui, s’il n’est pas mentionné comme tel dans le Plan d’aménagement général de la capitale, a été cependant définie comme “zone verte“ par la loi du 19 janvier 2004 concernant la protection de la nature et des ressources naturelles. Une loi selon laquelle, si ce genre de zone doit être occupée, c’est uniquement pour y ériger des « constructions servant à l’exploitation agricole, jardinière, maraîchère, sylvicole, viticole, piscicole, apicole ou cynégétique ».

Utilité publique

En plus de faire défaut aux paroles de la bourgmestred de la capitale qui avait assuré, lors d’une séance de Conseil communal, « qu’aucune surface prévue pour la construction du nouveau stade de football ne serait classé “zone verte“ », cette révèlation, comme le souligne le CSV, prouverait également une mauvaise élaboration des plans sectoriels. Ce qui mène le député à sa dernière question : cette procèdure doit-elle, du coup, être refaite et, si oui, quel retard cela peut-il occasionner ?

Déposé le 13 mars dernier, il reste maintenant aux ministres questionnés d’apporter leurs réponses. Nuls doutes, bien entendu, que celle-ci ne remettra pas en cause l’éclosion du nouveau stade dont la reconstruction/rénovation avait été adoptée « dans un contexte d’urgence et d’absolue nécessité », selon les dires, à l’époque, de Cécile Hemmen, présidente parlementaire des sports. La loi du 19 janvier 2004 citée ci-dessus ainsi que dans la question parlementaire, ajoute aux exploitations possibles des “zones vertes“ « un but d’utilité publique ». De là à dire que le nouveau-futur stade national soit d’utilité publique, il n’y a qu’un tir, que certains n’hésiteront pas à mettre en pleine lucarne !

Photo ©Cornischong sur Wikipédia

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Publié le lundi 17 mars 2014
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