La société civile avec les réfugiés

La société civile avec les réfugiés

Coup d’envoi officiel des projets financés dans le cadre de l’appel à projets mateneen

Lancé fin décembre 2015 par l’Œuvre nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte dans le contexte de la crise migratoire et en réponse au remarquable élan de solidarité de la société civile, « mateneen » est un appel à projets unique en Europe. Le processus de sélection ayant touché fin en juillet, l’appel à projets doté de 12 millions d’euros va permettre à quatre-vingts porteurs de projets issus de la société civile de mettre en place des projets inclusifs permettant de rapprocher la population luxembourgeoise et les nouveaux arrivants et de faciliter l’intégration de ces derniers.

80 projets à vocation inclusive couvrant neuf secteurs

Plus de 80 projets ont ainsi été sélectionnés au cours d’un processus s’étalant de mars à juillet 2016 et piloté par un jury indépendant composé d’Emile Eicher, Jean Feith, Mariette Goniva, Claudia Hartmann, Bertrand Meunier, Yves Piron, José Piscitelli, Karin Pundel et Carlo Thelen.

Pierre Bley, Président de l’Œuvre, précise que « la sélection fut rigoureuse et soumise à des critères de pertinence, de faisabilité et de durabilité sans oublier le degré de lien social engendré. Nous avons délibérément choisi de confier l’étude et l’appréciation des projets à un jury indépendant. Composé de membres du conseil d’administration de l’Œuvre, de représentants d’institutions faîtières et d’experts, ce jury a ensuite soumis ses évaluations et propositions à l’Œuvre. Le nombre de projets soumis, leur ambition, innovation et pertinence sont impressionnants. La société civile luxembourgeoise (ong’s, asbl’s, individus) est bien en place. Sans se substituer aux mesures publiques d’accueil et d’intégration, la société civile a un rôle primordial à jouer dans les questions d’inclusion sociale. Outre les porteurs de projets déjà actifs dans l’accueil et l’intégration des déplacés, toute une série de nouveaux acteurs se sont constitués à la suite d’appel à projets, ce que nous saluons particulièrement. »

Au final, plus de quatre-vingts projets peuvent ainsi se déployer dans les neuf secteurs suivants : culture, développement durable, éducation/formation, emploi, information/coordination, logement, rencontrer l’autre, santé/soutien psychologique et soutien matériel.

Favoriser les rencontres interpersonnelles

Pierre Bley, Président de l’Œuvre : « Un des objectifs majeurs de mateneen (« mateneen » en luxembourgeois signifie « ensemble ») est de permettre la genèse de projets favorisant la rencontre entre les résidents, les demandeurs de protection internationale et les bénéficiaires de protection internationale. L’engagement des résidents, leur ouverture et leur bienveillance sont des conditions majeures pour une réelle inclusion des nouveaux arrivants dans notre société. L’intégration ne se résume pas à des cours de langue. Elle passe aussi par un accompagnement en matière de scolarité, de logement et d’emploi, pour lequel le tissu associatif et l’engagement civique sont primordiaux. L’intégration est impossible à sens unique, elle passe aussi et même surtout par des rencontres. »

Penser et construire ensemble la société de demain

Le programme mateneen n’a pas été pensé exclusivement pour les réfugiés. En mettant l’accent sur l’autonomisation des déplacés et la cohésion sociale au sens large, il entend forger leur rôle d’acteur dans la société de demain. Martine Neyen, chef de projet de l’appel à projets, précise : « Il ne s’agit pas de lancer des projets pour telle ou telle population-cible, mais avec elle. Les résidents comme les nouveaux arrivants ont été invités à participer et à s’engager, pour construire ensemble la société dans laquelle ils veulent vivre. Une partie des projets sélectionnés seront ainsi initiés et menés par les réfugiés eux-mêmes. Cela confirme dès aujourd’hui ce que montrent les grandes études sur les migrations : les pays qui consentent à investir dans l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants, plutôt que de les confiner dans des ghettos et les forcer à l’inactivité, sont les pays qui vont bénéficier en retour non seulement de la gratitude, mais aussi des talents et de la créativité des nouveaux citoyens. D’où in fine, et contrairement à des peurs bien répandues, un bien-être socio-économique accru pour l’ensemble de la société. »

Des projets par tous pour tous

« Il nous a paru important de soutenir des projets s’emparant d’une problématique qui ne soit pas forcément exclusivement réservée aux nouveaux arrivants. Les défis que rencontrent les nouveaux arrivants concernent un éventail de secteurs : scolarité, emploi et logement,… or ces secteurs sont justement au cœur des problématiques que rencontrent bon nombre de résidents luxembourgeois. Aussi, une grande partie des projets s’adressent-ils à l’ensemble de la population. C’est le cas notamment pour les projets relatifs au logement. Aujourd’hui, se loger au Luxembourg est un défi de taille pour une grande partie de notre population, réfugiés y compris », remarque Jean Feith, président du jury de sélection et membre du conseil d’administration de l’Œuvre.

Soutenir une émulation nationale collective

La kyrielle d’initiatives proposées par un nombre impressionnant de porteurs de projets, place désormais le programme mateneen au centre de tout ce qui touche à la question de l’intégration des réfugiés et, plus globalement, à la cohésion sociale au Luxembourg. « L’ambition de « mateneen » est également de fédérer tous les acteurs de l’appel à projets afin de renforcer la visibilité de chacun des projets et générer des fécondations entre différentes initiatives, forger et soutenir une émulation nationale collective, en connectant, fédérant et rassemblant associations et citoyens autour de la question de l’intégration des réfugiés. Enfin, last but not least, il convient de sensibiliser le grand public aux questions de l’inclusion et de la construction collective d’une société accueillante et solidaire. Il nous tient à cœur de contribuer à enrayer la vague « anti-réfugiés » qui se répand un peu partout en Europe. Plus que jamais, il importe aujourd’hui de se mobiliser, de dépasser la catégorisation « eux » / « nous ». Nous considérons que l’intégration harmonieuse des nouveaux arrivants dans notre société est largement tributaire des moyens tant humains que financiers qui y seront consacrés, ce dès leur accueil », souligne Pierre Bley.

Le coup d’envoi du programme mateneen a été donné le 30 septembre 2016 à la Philharmonie devant les représentants de la société civile, en présence de la son Altesse Royale la Grande-Duchesse et avec la participation du Président de la Chambre des Députés, Monsieur Mars Di Bartolomeo et du Premier ministre, Monsieur Xavier Bettel. Lors de cette conférence, neuf des quatre-vingts projets couvrant chacun un domaine d’activité spécifique ont été présentés au grand public.

Pour découvrir les projets du programme : www.oeuvre.lu/mateneen

Communiqué par l’Œuvre nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte

Communiqué
Publié le jeudi 6 octobre 2016
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