« La mobilité douce et les transports publics doivent toujours être les 1ers choix ! »

« La mobilité douce et les transports publics doivent toujours être les 1ers choix ! »

Pour permettre aux consommateurs désorientés d’y voir plus clair, le portail Internet Oekotopten.lu publie chaque année une liste des modèles de voitures les plus écologiques. Interview de Thierry Lagoda, chef de projet Oekotopten.lu.

Oekotopten.lu recommande 57 modèles de voitures, dont 20 sont électriques, soit 35 % de votre sélection. Pourquoi autant de voitures électriques figurent-elles dans ce panel ?
À la suite des révélations sur les tricheries de plusieurs constructeurs au sujet des émissions polluantes des véhicules qu’ils mettaient sur le marché, nous avons modifié nos critères de sélection. Bien sûr, nous savions que les émissions d’oxyde d’azote (NOx) posaient des problèmes au niveau de la santé humaine et de l’environnement, mais nous nous fiions aux notices techniques qui indiquaient des taux acceptables. Le premier paramètre sur lequel nous basions notre choix était alors les émissions de CO2, sachant que les valeurs de rejet de CO2 tolérées vont de 90 g/km pour les petites voitures citadines à 110 g/km pour les monospaces. Aujourd’hui, nous sommes aussi en mesure de renseigner sur les teneurs en oxyde d’azote des modèles repris dans notre liste, qui nous sont fournies par la SNCA (Société nationale de circulation automobile) et correspondent aux indications figurant sur le certificat d’immatriculation du modèle de voiture. Nous avons décidé de n’inscrire sur notre liste que les voitures diesel équipées d’un dispositif de post-traitement catalytique NOx, comme le catalyseur SCR (Selective Catalyc Reaction/convertisseur catalytique) ou le catalyseur accumulateur de Nox qui permettent, dans des conditions optimales, de diminuer de près de 95 % les émissions de NOx. Ceci explique qu’un bon nombre de voitures non électriques ne s’y trouvent plus et que les voitures diesel ne représentent plus que 20 % des modèles.

On sait que les véhicules électriques ne font que déplacer la pollution des villes vers les banlieues périphériques où les batteries sont produites et retraitées et en soulèvent d’autres, d’ordre géopolitique notamment. Sont-elles vraiment recommandables ?
Les voitures électriques sont le mode de transport du futur, surtout si elles sont autonomes. Mais, évidemment, elles ne font que décaler le problème. C’est pourquoi notre message est qu’il faut changer nos habitudes de mobilité, en privilégiant aussi souvent que possible les moyens de transport publics et, sur les distances courtes, la mobilité douce : marche, vélo, pédélec (vélo à assistance électrique). La mobilité douce et les transports publics doivent toujours être les 1ers choix !

La voiture électrique reste encore un phénomène marginal au Luxembourg…
En effet, les voitures électriques représentent moins de 5 % du parc total. Les hybrides ont un peu plus de succès, ce qui est surtout dû au plus grand choix de modèles disponibles. La campagne « Clever fueren, Steiere spueren » (ndlr : il s’agit du volet mobilité de la réforme fiscale lancée par le gouvernement qui se traduit par des abattements ou des avantages en nature lors de l’achat de véhicules électriques et/ou écoresponsables), ainsi que le déploiement d’un réseau de 800 bornes de recharge à travers le pays d’ici 2020 devraient faire évoluer la situation.

Quels sont les freins qui subsistent à une adoption plus large de la voiture électrique ?
Les arguments sont connus : c’est d’abord leur prix, plus élevé que celui des voitures standards, mais c’est aussi leur autonomie qui est tout au plus de 300 km, moins encore lorsque la température baisse.

L’hybride permet de pallier ce problème…
La technologie hybride est considérée comme une « Brückentechnik », comme on dit en allemand. Elle propose une solution alternative transitoire et à court terme aux voitures thermiques et électriques.

Mélanie Trélat

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Publié le mardi 31 octobre 2017
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