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La lutte contre le changement climatique ne peut être remportée qu'avec une forte participation des citoyens

La lutte contre le changement climatique ne peut être remportée qu’avec une forte participation des citoyens

Le CESE plaide en faveur d’une coalition entre la société civile et les autorités à tous les niveaux

L’accord de Paris est à juste titre considéré comme une étape importante dans la lutte contre le changement climatique car c’est la première fois qu’une convention de cet ordre est juridiquement contraignante du point de vue du droit international. L’Europe, en exerçant la pression nécessaire pour conclure cet accord, est loin d’avoir joué un rôle mineur. Mais les 177 signatures des chefs d’État et de gouvernement ne seront pas suffisantes à elles seules. Il est temps à présent pour l’Europe de reprendre la tête des opérations et de mettre en œuvre les politiques nécessaires. Toutefois, cette lutte ne portera ses fruits que moyennant la participation pleine et entière des citoyens européens.

La société civile — un potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique

Le Comité économique et social européen (CESE) a adopté un avis intitulé « Construire une coalition pour concrétiser les engagements de l’accord de Paris », dans lequel il se penche en particulier sur la manière de mieux associer la société civile à la mise en œuvre de cet accord. « Le monde n’a une chance de limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans le cadre convenu que si le potentiel que la société civile recèle pour mettre en œuvre les mesures de protection du climat est totalement libéré », déclare Lutz Ribbe, rapporteur de l’avis.

« Le secteur de l’énergie en particulier offre d’immenses possibilités aux citoyens de produire leur propre énergie verte à un coût inférieur à celui qu’ils doivent payer maintenant », ajoute-t-il.

 

Dans ce contexte, le CESE dénonce le fait que les coûts externes des sources d’énergie fossile ne sont toujours pas pleinement internalisés et que le prix du carbone n’est dès lors pas fixé de manière adéquate, ce qui s’avère un obstacle insurmontable.

La coopération entre les autorités et la société civile est une condition préalable

« C’est la bureaucratie qui décourage de nombreux citoyens de réaliser leurs propres projets. Un autre obstacle réside dans l’accès au financement. Il faut que cela change », a déclaré M. Ribbe, plaidant en faveur d’une nouvelle forme de coopération entre la société civile, les collectivités locales et régionales, les gouvernements nationaux et l’Union européenne, une sorte d’alliance pour une gouvernance à plusieurs niveaux, qui devrait insuffler un nouveau dynamisme au principe « penser à l’échelle mondiale, agir au niveau local ».
Cette coalition devrait :

  • montrer quelles sont les initiatives que les acteurs de la société civile envisagent et peuvent mener à bien ;
  • recenser les obstacles qu’ils rencontrent et les éliminer ;
  • communiquer les exemples d’initiatives couronnées de succès afin d’en encourager d’autres ;
  • expliquer comment faire en sorte que cela fonctionne en précisant quelles sont les conditions sine qua non et, dernier point mais non le moindre ;
  • élaborer un cadre politique qui mette en place les conditions nécessaires à l’action.

Une approche ascendante doit être appliquée.

« Nous avons besoin d’une approche ascendante dans la lutte contre le changement climatique, et nous devons veiller à ce que ceux qui sont engagés dans ce cadre fassent toujours partie du système social », a déclaré Mme Isabel Caño Aguilar, corapporteure de l’avis. « Le dialogue social et les négociations collectives entre les organisations d’employeurs et les syndicats doivent par conséquent créer ce cadre propice au développement de nouvelles professions et façons de travailler, sans oublier les nouvelles compétences pour les nouveaux emplois », a-t-elle ajouté. Le CESE a la conviction que dans la mesure où l’on dispose d’un cadre solide, qui respecte les droits des travailleurs, une autre croissance est possible, dans un environnement économique modifié. Elle permettra de compenser partiellement, dans certains secteurs, la perte d’emplois grâce au développement du concept de « prosommation » (produire et consommer), et il deviendra possible d’organiser plus vigoureusement le partage des tâches dans des structures communautaires. Elle recélera un potentiel considérable pour l’innovation sociale, laquelle est indispensable à la réalisation d’une politique climatique ambitieuse. Cette nouvelle forme d’économie ne relève pas de l’utopie : au contraire, elle peut d’ores et déjà être vue à l’œuvre dans bon nombre d’initiatives en faveur du climat, organisées essentiellement à l’échelle locale, et elle se prête dès lors aussi à être transposée ailleurs.

Le CESE a déjà commencé à mettre sur pied cette coalition en coopération avec le Comité européen des régions, le Comité 21 en France et d’autres partenaires. Plusieurs manifestations sont prévues dans les prochains mois, dont une conférence de haut niveau sur le thème « Concevoir le cadre d’action pour une approche ascendante en matière d’action climatique », qui aura lieu à Bruxelles, le 5 octobre 2016.

Communiqué par le Comité économique et social européen - http://www.eesc.europa.eu/

Communiqué
Publié le jeudi 11 août 2016
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