Habitat partagé : et si on vivait VRAIMENT ensemble ?

Habitat partagé : et si on vivait VRAIMENT ensemble ?

Finie la maison unifamiliale entourée d’un grand jardin, l’heure est aujourd’hui à de nouveaux modèles de logement, coopératifs et évolutifs, parmi lesquels, l’habitat partagé.

Habitat partagé, groupé, participatif, coopérative d’habitat… qu’est-ce que c’est et comment ça fonctionne ? Il s’agit d’un mode d’habitat où les habitants ne sont ni tout à fait propriétaires, ni tout à fait locataires, mais coopérateurs. Chaque projet fonctionne selon un modèle qui lui est propre, car il est à l’image de ses fondateurs. Ces derniers sont impliqués dans chaque décision de la conception du lieu de vie à sa gestion quotidienne. Ils mutualisent les tâches et les services (garder les enfants, s’occuper des espaces verts ou de la gestion administrative, etc.) et s’engagent à participer à la vie de l’immeuble, en échange d’un prix du logement plus abordable. Un tel projet demande donc un investissement financier moindre qu’un investissement classique, mais aussi un investissement en temps. Dans la pratique, chacun y dispose d’une surface privée, qui est en général plus petite que la moyenne, mais profite en contrepartie d’installations communes diverses et variées : laverie, salle de jeu, de sport, disco pour les ados, bibliothèque, jardin d’hiver, atelier de bricolage, garderie et même chambre d’amis.

Parallèlement à la mise en commun d’espaces et de services, un des aspects phare de l’habitat partagé est la modularité des espaces qui permet de pourvoir à l’arrivée de nouveaux enfants qui nécessite d’agrandir l’espace, au départ des plus grands, à des séparations ou des décès qui font que certaines pièces deviennent superflues.

Au-delà de l’avantage social évident de ce type de projets, ils ont aussi une portée environnementale à travers l’utilisation de matériaux de construction de qualité, de préférence locaux et la production d’énergie décentralisée et à base de sources renouvelables.

Le modèle vient du Nord de l’Europe où il est apparu dès la fin du XIXe siècle. Déjà bien adopté en Allemagne, en Autriche et en Scandinavie où le taux de logements en coopératives avoisinerait les 20 %, c’est surtout la Suisse qui en est la tête de proue. À Zurich, la capitale économique du pays réputée pour les prix élevés de ses loyers, 1 logement sur 5 est en coopérative, un héritage d’une loi datant de 1907 qui obligeait la ville, alors industrielle et pauvre, à mettre des terrains à la disposition des patrons pour qu’ils y construisent des résidences privées et autogérées pour loger leurs ouvriers. Un des derniers projets en date est le quartier « Mehr als wohnen » qui s’étend sur 4 hectares et regroupe près de 1.200 habitants répartis dans 13 immeubles et 370 logements. Chez nos voisins français, on dénombre quelque 300 projets.

Et au Luxembourg ? L’habitat coopératif, en plus d’employer un mode de construction écologique et de favoriser le lien social, présente l’avantage d’être une réponse possible à la problématique de la raréfaction des terrains (l’habitat groupé est, par définition, dense) donc à celle de la flambée des prix des logements, particulièrement présente au Luxembourg avec un prix moyen de vente de 4.559 euros/ m2 pour un appartement. Comment ? à travers un financement de la construction de l’immeuble qui est opéré par une société coopérative dont les membres paient chaque mois un loyer couvrant les frais de fonctionnement du bâtiment. En cas de départ, ils récupèrent leur capital initial. Pas de spéculation possible, donc.

Le collectif Ad-hoc, qui existe depuis 2 ans et regroupe une centaine de personnes a été constitué pour monter un projet pilote de ce type… à découvrir dans l’article suivant.

Mélanie Trélat

Article
Article
Publié le lundi 7 novembre 2016
Partager sur
Nos partenaires