Fessenheim fermée en 2016

Fessenheim fermée en 2016

Alors que la justice administrative française avait refusé sa fermeture immédiate en mai dernier, “Fessenheim“, la doyenne des centrales françaises, éteindra ses réacteurs le 31 décembre 2016. Parole de Philippe Martin, le nouveau ministre de l’Ecologie en France.

Philippe Martin, nouveau ministre français de l’Ecologie a accordé, dimanche 21 juillet, une interview à l’hebdomadaire français Le Journal Du Dimanche dans laquelle il prévoit la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin, Alsace) le 31 décembre 2016.

Plus qu’une prévision, c’est affirmation qu’il a annoncé, estimant qu’« il est temps que les responsables politiques reprennent la main sur les décisions énergétiques de la France » qui doit, selon les promesses de François Hollande lors de sa campagne électorale, réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025. L’application d’une promesse qui tombe assez bien, après le fiasco du Débat national sur la transition énérgétique (DNTE), le 18 juillet dernier.

Plan de communication ou lot de consolation ?

Construite en 1977 sous l’impulsion de Charles de Gaulle et Georges Pompidou, la centrale de Fessenheim, en activité depuis 1978, est considérée comme la doyenne des centrales en exploitation commerciale du parc nucléaire français (qui en compte 19, soit une soixantaine de réacteurs). En 2012, ses deux réacteurs de 900 MW ont généré 12.417 GWh.

Très vite, l’opposition a condamné cette décision au nom de l’indépendance énergétique de la France. Avec 800 personnes employées sur le site de Fessenheim, les syndicats ont également élevé la voix pour dénoncer les pertes d’emplois que cette fermeture impliquera.

Jusqu’alors simple promesse d’un homme souhaitant se faire élire à la présidence, beaucoup, en France mais aussi en Europe, ont cru ce désir de fermeture vite oublié, surtout lorsque, en mai dernier, la justice administrative française avait rejeté, sans plus de ménagement, une requête soutenue par l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui pointait des carences de sécurité à la centrale et qui en demandait la fermeture immédiate.

Si toute l’importance et la différence de cette décision se cache dans la nuance du terme “d’immédiateté“ (la centrale ne devant éteindre ses réacteurs que dans trois ans et non tout de suite), on ne peut, cependant, s’empêcher de se demander les raisons d’un tel revirement et d’une annonce si soudaine. Plan de communication pour asseoir l’autorité toute neuve d’un ministre dont l’arrivée fut bruyante ou lot de consolation pour ceux, nombreux, qui ont été déçus par le DNTE ?

Photo ©Florival sur Wikipedia

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Publié le lundi 22 juillet 2013
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