Des solutions à haut rendement pour la rénovation

Des solutions à haut rendement pour la rénovation

« Pour atteindre l’objectif adressé au Gouvernement par la Commission européenne, diminuer de 40 % les émissions de CO2 d’ici 2030, nous devons travailler sur le marché de la rénovation car c’est celui qui offre le plus gros potentiel d’économies d’énergie ». C’est pourquoi Buderus s’apprête à lancer trois innovations qui conjuguent rendement optimal et compatibilité avec les systèmes à haute température souvent présents dans les logements avant l’ère du chauffage par le sol.

Rencontre avec Benoît Lespagnol, directeur général de Ferroknepper Buderus

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La pile à combustible

La pile à combustible est installée depuis 2 ans dans le Neobuild Innovation Center à Bettembourg et chez un particulier à Bridel dans le cadre d’un projet pilote en coopération avec Enovos, dont l’objectif est de déceler d’éventuelles difficultés techniques lors de l’installation et de vérifier le bon fonctionnement de cette technologie en conditions réelles. Quant à la maintenance, elle n’est pas nécessaire sur la pile à combustible proprement dite, mais uniquement sur le ballon tampon.

Ce produit innovant a été largement implémenté au Japon à la suite de la catastrophe de Fukushima et bénéficie déjà d’un double soutien en Allemagne : via le subventionnement des appareils et via la possibilité de revendre le surplus d’électricité généré. Au Luxembourg, il faudra attendre encore une bonne année : « la pile à combustible est produite en série et a été mise sur le marché allemand en mai 2016 mais ici, comme le cadre réglementaire n’existe pas encore, nous avons décidé d’attendre la 2e génération qui arrivera en 2018 », explique Benoît Lespagnol.

La pile à combustible est un produit particulièrement adapté au particulier, dans le cadre d’une rénovation. Elle lui permet de se doter d’une véritable centrale de cogénération à domicile qui peut couvrir 60 % de ses besoins électriques et, grâce à son module chauffage à condensation, l’ensemble de ses besoins thermiques. Discrète avec son faible niveau acoustique, elle se dissimule sous un caisson au design moderne et épuré qui se fond facilement dans le décor.

Son fonctionnement est simple : la pile à combustible décompose le gaz naturel pour en extraire l’hydrogène et l’utilise pour produire de l’électricité. Ce processus génère de la chaleur qui est réutilisée pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Le rendement global primaire de ce type d’installation est, de fait, très élevé : il avoisine les 90 % lorsqu’une centrale thermique classique affiche un rendement d’environ 30 % seulement, déperdition de lignes haute-tension comprises.

« La pile à combustible est une solution d’avenir parce qu’elle permet de décentraliser la production énergétique (chaleur et électricité), de l’amener des centrales thermiques au cœur des maisons, et d’éviter toute déperdition puisque la production se fait sur place, en fonction de ses besoins et en récupérant la chaleur intrinsèque à toute production d’électricité », souligne le directeur.

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La régulation connectée TC 100

Dernière innovation sur le marché depuis peu : le système de régulation automatique TC 100. « C’est la régulation du futur, celle dont vous n’avez pas besoin de vous occuper », précise Benoît Lespagnol. Le TC 100 se présente comme une tablette tactile design qui se connecte en toute simplicité au WiFi de la maison. Elle permet à la chaudière de s’autoréguler, sans programmation préalable, en fonction des habitudes de ses occupants et des données météorologiques qui lui sont transmises, non pas par une sonde extérieure, mais via les données Internet de 40 points de relevé au Luxembourg. « Dès que vous vous éloignez du réseau WiFi de la maison, la température de la chaudière baisse et elle remonte de la même manière dès que vous êtes de nouveau à portée du réseau. Le fait que la régulation se fasse automatiquement entraîne un gain d’énergie non négligeable : descendre la température de 1 degré équivaut à 6 % d’énergie épargnée », selon Benoît Lespagnol. Le TC 100 permet également de commander le système de chauffage à distance, via un smartphone connecté à Internet, quelle que soit la distance, depuis son canapé ou depuis son appartement de vacances. Le système est particulièrement intéressant pour les chaudières Buderus déjà en service (murales depuis 2003 environ) qu’il permet de moderniser à moindre coût pour quelques centaines d’euros seulement.

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La pompe à chaleur à gaz

« L’essentiel du potentiel d’économie d’énergie au Grand-Duché se trouve dans les bâtiments existants où l’efficacité énergétique est souvent très faible », indique Benoît Lespagnol. Depuis septembre 2015, la chaudière à condensation, avec son rendement de 100 %, est la configuration minimum exigée pour la rénovation. L’idée de Buderus était de trouver une solution alternative qui pouvait aller au-delà de ce rendement. La pompe à chaleur électrique n’est pas le produit de substitution idéal car son rendement est très faible avec les radiateurs des bâtiments anciens qui nécessitent un circuit de chauffage à haute température. Pour ces bâtiments qui constituent l’essentiel du parc bâti existant au Grand-Duché, la pompe à chaleur au gaz naturel offre une solution alternative bien plus efficace.

« Cette technologie utilise les mêmes principes physiques que le « frigo-camping » qui brûle du gaz pour générer du froid par un phénomène d’absorption », explique Benoît Lespagnol. L’installation requiert une connexion gaz naturel, une connexion eau de chauffage et une arrivée d’air. « Il s’agit d’un produit hybride, entre la chaudière à condensation et la pompe à chaleur, qui fonctionne comme une condensation, mais qui incorpore en plus dans son processus l’absorption d’une petite partie de la chaleur de l’air intérieur ou extérieur. Ainsi un rendement très élevé peut être obtenu, même à haute température », complète-t-il.

La pompe à chaleur gaz permet d’atteindre un rendement de 140 %, soit 40 % de plus qu’une chaudière à condensation. « Si chaque chaudière plus ancienne était remplacée par une pompe à chaleur gaz, les objectifs européens de réduction de 40 % des émissions de CO2 à l’horizon 2030 seraient très rapidement atteints. Ce qui fait de cette solution aussi une solution d’avenir », commente le directeur. Elle sera disponible au Luxembourg fin 2017.

Photo : Benoît Lespagnol

Source : NEOMAG

Consultez en ligne NEOMAG #01 octobre 2016

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Publié le mardi 18 octobre 2016
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