Décrochage scolaire : mieux vaut prévenir que guérir

Décrochage scolaire : mieux vaut prévenir que guérir

Ce jeudi 21 mai, les membres du réseau européen de prévention du décrochage scolaire ont organisé, en partenariat avec l’Anefore, une cérémonie de restitution du projet « Recognize, Remedy, Reengage » dans les locaux de PwC Luxembourg. 

Ce projet fait partie du programme européen Comenius pour l’enseignement scolaire et fédère six écoles, en Belgique, France, Grèce, Roumanie, Finlande et Luxembourg. Au cours de cet événement, Béatrix Charlier (coordinatrice du programme Comenius au Luxembourg), Evarist Bartolo (Ministre de l’Education et de l’Emploi à Malte), Thomas Debrux (directeur de l’Institut Sainte-Marie à Charleroi), Romain Martin (Professeur de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université du Luxembourg) et Claude Turmes (Député luxembourgeois au Parlement Européen) ont débattu de la problématique du décrochage scolaire devant une audience de 110 professionnels du secteur de l’éducation.

Le décrochage scolaire à l’agenda de l’Union Européenne

Le décrochage scolaire est une problématique complexe qui ne se limite pas aux frontières d’un seul pays.

Sujet tabou il y a encore quelques années, l’Union Européenne fait aujourd’hui du décrochage scolaire une priorité. Dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 », l’UE s’est fixée comme objectif d’atteindre un taux de décrochage scolaire de moins de 10% d’ici 2020. Selon Eurostat, les résultats à mi-parcours semblent encourageants puisque la moyenne européenne est passée de 17% en 2002 à 12% en 2013.

Mais qu’en est-il du Luxembourg ? Le Grand-Duché fait-il figure de bon ou mauvais élève ? « La situation du Luxembourg est en progression. En effet, le pays a rempli son objectif d’atteindre un taux de décrochage scolaire inférieur à 10% avec une moyenne de 6,1% en 2013 » [1] , explique Claude Turmes.

Réinventer les pratiques pédagogiques

La prévention du décrochage scolaire reste une priorité. Béatrix Charlier, coordinatrice du programme Comenius au Luxembourg, a développé en ce sens un nouvel outil de prévention du décrochage scolaire, à savoir un questionnaire ouvert aux élèves et professeurs. Traduit en huit langues, « cet outil permet aux élèves de mieux comprendre leur relation à l’école : se trouvent-ils dans une situation de décrochage scolaire, et si oui, à quel niveau ? L’avantage pour les professeurs est de découvrir des nouvelles méthodes d’enseignement adaptées à leurs classes. », explique-t-elle.

D’autres solutions ont été évoquées pour prévenir et lutter contre le décrochage scolaire, à savoir la question de l’hétérogénéité au sein des classes.

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Selon Thomas Debrux, l’hétérogénéité qui est présente au sein de chaque classe ne doit plus être considérée comme un frein. Au contraire, « il faut mettre en avant la singularité des élèves en développant leur intelligence favorite, note-t-il. Ainsi, les professeurs pourront orienter leurs cours en fonction des profils de leurs élèves qui reprendront peu à peu confiance en leur potentiel ».

Pour Romain Martin également, la gestion de l’hétérogénéité au sein d’une classe est un élément central qui mérite que l’on s’y attache davantage. Il a d’ailleurs développé un outil de testing permettant d’une part aux élèves d’évaluer leurs compétences, et d’autre part aux professeurs de recevoir des évaluations individualisés de chaque élève. « Le testing est un moyen de profiler chaque élève en se concentrant non plus uniquement sur leurs difficultés, mais sur leurs forces. Cet outil informatique revoit les pratiques pédagogiques des enseignants en plaçant l’hétérogénéité au centre du processus ».

Enfin, selon Evarist Bartolo, l’école ne doit pas être perçue comme la seule responsable du décrochage scolaire des jeunes. La société a également sa part de responsabilité. « Nous ne pouvons pas continuer à croire que seule l’école peut lutter et régler le problème du décrochage scolaire », affirme-t-il.

Un second chapitre pour « Recognize-Remedy-Re-engage » 

La suite, soumise à l’Anefore en mars dernier, est déjà écrite. L’enjeu de ce deuxième chapitre est de permettre aux professeurs de réengager les élèves en intégrant de nouvelles pratiques pédagogiques. Dans ce contexte, l’élève devient le protagoniste, le professeur, le guide.

L’Ecole Privée Marie-Consolatrice s’est engagée à poursuivre sa démarche dans ce domaine, entourée de partenaires européens tels que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Lettonie et Malte. Le tout sera supervisé par L.I.S.T. - Luxembourg Institute of Science and Technology-.

Alors qu’il n’existe pas de cause unique au décrochage scolaire, il n’existe pas de remède miracle. Malgré les derniers chiffres encourageants publiés par Eurostat, le chantier reste ouvert.

« Un étudiant qui a quitté l’école sans un diplôme de base n’est pas seulement un chiffre alimentant le pourcentage du décrochage scolaire, c’est surtout un être humain dont l’accomplissement est limité et dont l’avenir est lésé. » Evarist Bartolo, Ministre de l’Education et de l’Emploi, à Malte.

[1]Source : Eurostat, Jeunes en décrochage scolaire dans le cadre de l’éducation et de la formation (lien : http://ec.europa.eu/eurostat/c/portal/layout?p_l_id=6556363&p_v_l_s_g_id=0 )

Photos

 Slider : Béatrix Charlier (coordinatrice du programme Comenius au Luxembourg), Evarist Bartolo (Ministre de l’Education et de l’Emploi à Malte), Thomas Debrux (directeur de l’Institut Sainte-Marie à Charleroi)

 Article:Thomas Debrux (directeur de l’Institut Sainte-Marie à Charleroi), Romain Martin (Professeur de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université du Luxembourg) et Claude Turmes (Député luxembourgeois au Parlement Européen)

Communiqué par Comenius Luxembourg

 

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Publié le jeudi 28 mai 2015
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