De la chimie verte à la chimie bleue

De la chimie verte à la chimie bleue

Le pari de XTU Architects et du consortium SymBIO2 est de développer des technologies innovantes permettant de capter le potentiel des microalgues pour rendre nos villes plus durables. Leurs biofaçades combinent régulation thermique des bâtiments et algoculture en vue de produire des médicaments et cosmétiques biosourcés, des biopolymères et plastiques biodégradables et même du carburant !

Des capteurs solaires biologiques de façade

Sur la base des recherches menées par le laboratoire GEPEA sur les photobioréacteurs de microalgues plans et intensifiés, XTU Architects et le consortium SymBIO2 ont développé un photobioréacteur mur-rideau, plan, vertical, ultramince (quelques centimètres) et à haute productivité, formant la façade même du bâtiment (étanchéités AEV).

Ces photobioréacteurs maximisent l’exploitation du flux solaire, tant pour les cultures de microalgues que pour la régulation thermique du bâtiment. Ils réduisent de près de 90 % la quantité d’eau utilisée pour les cultures d’algues par rapport aux cultures classiques en bassin et ont une productivité volumique 30 fois supérieure à ceux-ci. Par ailleurs, leur poids a été allégé au maximum par l’optimisation géométrique et celle des matériaux utilisés, tout en restant conforme aux normes de sécurité du bâtiment.

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Des biofaçades productrices de biomasse, thermiquement actives et responsables

Inventées par XTU Architects (brevet déposé en 2009), les biofaçades SymBIO2 intègrent des systèmes de culture de microalgues au sein d’une façade à haute performance, active, productive et dépolluante, assurant à la fois l’étanchéité du bâtiment, sa régulation thermique, la production de biomasse algale et la valorisation du CO2. À la clé : 30 % de réduction du coût de revient pour l’algoculteur et 50 % de réduction de la consommation énergétique pour le chauffage et le refroidissement du bâtiment (base : RT 2012), qui se traduisent par une baisse de 30 % de son coût de revient, mais également par la captation du CO2, la production d’oxygène, la valorisation des eaux usées et la production d’une biomasse valorisable pour la santé, la cosmétique, l’alimentation, la chimie verte et bientôt l’énergie !

Prototypes et pilote

Un prototype de biofaçade, appelé SymBIO2-BOX, a été installé en mai 2013 sur les toits de l’école Polytech Nantes à Saint-Nazaire. Entièrement instrumenté de sondes reliées à la plateforme de R&D AlgoSolis opérée par le laboratoire GEPEA, il a permis de valider le bon fonctionnement de trois panneaux intégrant des photobioréacteurs et de mesurer les bénéfices thermiques de cette association symbiotique, tant pour les cultures d’algues que pour le bâtiment.

En 2013 également, un projet pilote de 200 m2 de biofaçade intégrée, la 1re au monde, a été mis en œuvre sur un site d’expérimentation du Centre scientifique et technique du Bâtiment, à Marne-la-Vallée en France. Ses objectifs : réaliser une version industrielle d’un panneau de mur-rideau photobioréacteur répondant aux exigences du clos-couvert et des performances thermiques des enveloppes de bâtiment, valider en conditions réelles et à l’échelle d’une façade complète les performances mesurées sur le banc d’essai et mettre au point les procédures automatisées de culture pour la production de souches de microalgues à très haute valeur ajoutée.

Le 1er bâtiment à biofaçade bientôt à Paris !

Le projet In-Vivo réinvente l’algoculture urbaine pour la recherche médicale. Lauréat du concours Réinventer.Paris, ce bâtiment-laboratoire situé dans le 13e arrondissement arbore près de 900 m2 de biofaçade. Il produira des lots hyper spécialisés de biomasse algale pour la recherche médicale, afin d’identifier de nouveaux actifs biosourcés pour les médicaments de demain.

Un bio-office régénérateur de ville ?

Le projet Ré-Génération-S s’inspire du vivant pour régénérer son ecosystème local. Sélectionné pour la phase 2 du concours Réinventer.Paris, le projet Ré-Génération-S (15 000 m2 de bureaux et d’espaces commerciaux) arborait plus de 2 000 m2 de biofaçade face au futur Palais de Justice de Paris dans le 17e arrondissement. La production de spiruline fraîche était valorisée sur place pour le restaurant d’entreprises en terrasse ainsi que les brasseries sur rue, avec la fabrication in situ de produits frais tels que smoothies, condiments, boissons énergisantes, ou autres ingrédients alimentaires.

Source : NEOMAG

Consultez en ligne NEOMAG #06

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Publié le jeudi 7 septembre 2017
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