Bientôt des batteries non toxiques

Bientôt des batteries non toxiques

Plusieurs équipes de chercheurs planchent sur le développement de batteries organiques et non acides, une des clés des problèmes de stockage et de gestion de l’intermittence de la production qui freinent actuellement le développement de l’énergie propre.

En septembre dernier, la start-up française Kemwatt annonçait avoir testé avec succès le 1er prototype d’une batterie de 10 kW appelée Redox Flow Organique, après 2 années de développement. Celle-ci a pour particularité de stocker l’énergie, non pas en utilisant des électrolytes corrosifs baignant en milieu acide comme c’est le cas dans les systèmes traditionnels, mais de façon chimique, dans des électrolytes liquides, un système basé sur un solvant aqueux à pH très légèrement alcalin et des électrolytes organiques tels que les quinones, biodégradables. Cette batterie est capable de stocker l’électricité issue des énergies renouvelables à l’échelle industrielle ou de soutenir des micro-réseaux dans des zones rurales isolées. « Basée sur sa chimie et son stack innovants (...), elle ouvre la voie à des solutions de stockage simples, fiables et moins coûteuses, et représente une étape majeure pour l’expansion des énergies renouvelables, des réseaux intelligents et des micro-réseaux à travers le monde », déclare la start-up dans un communiqué.

À l’autre bout du monde, des chercheurs de Harvard ont déposé plusieurs brevets pour le développement d’une batterie similaire, présentée dans une publication dans l’ACS Energy Letters datant de début février. C’est cette même équipe qui avait révélé en 2014 l’utilisation de molécules organiques comme les quinones. Elle est aujourd’hui parvenue à modifier les structures de deux électrolytes courants, le violagène et le ferrocène, pour les rendre efficaces et solubles dans l’eau. Résultat : une batterie non toxique qui ne perdrait qu’1 % de sa capacité de stockage tous les 1.000 cycles de charge/décharge.

Comme en témoignent les travaux de Kewwatt et de l’université de Harvard, l’enjeu est aujourd’hui de trouver des solutions alternatives aux systèmes actuels qui stockent l’énergie au moyen d’électrolytes métalliques ou organométalliques dans des solvants acides, ce qui a pour conséquence un prix élevé (les matériaux et composants étant complexes sur le plan technique, donc chers) et une durabilité compromise par leur extrême acidité même, qui présente des dangers pour l’homme et l’environnement lors de la manipulation ou en cas de fuite.

Source photo : www.kemwatt.com

Mélanie Trélat

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Publié le vendredi 14 avril 2017
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