Assises de la Coopération luxembourgeoise 2017

Assises de la Coopération luxembourgeoise 2017

Les 13 et 14 septembre 2017 se sont tenues au European Convention Center (Kirchberg) les Assises de la Coopération luxembourgeoise, le traditionnel rendez-vous des acteurs luxembourgeois de la coopération et de leurs partenaires les plus proches.

L’édition 2017 était consacrée à l’Objectif de développement durable n°17 et au concept de partenariats multi-acteurs inclusifs pour une coopération efficace au service du développement. Les Assises ont réuni des représentants des pays partenaires, des membres du Parlement, de différents ministères luxembourgeois, de l’agence LuxDev, des nombreuses ONG engagées du Luxembourg et du Sud, des institutions internationales, du secteur privé et du monde de la recherche. Pas moins de 190 personnes ont participé aux Assises 2017.

Dans son discours d’ouverture le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, a réaffirmé le rôle crucial que joue l’aide publique au développement (APD) dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités ainsi que le rôle important du Luxembourg - qui dédie pas moins d’1 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement - dans le maintien des objectifs en matière d’APD de l’Union européenne. Il a également souligné que face aux besoins et défis actuels, dans un monde qui change en permanence, il est capital d’unir ses forces à travers de nouveaux partenariats. La concertation et le partenariat sont indissociables du développement et les partenariats entre les différents acteurs sont d’une importance capitale pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Dans ce contexte, le Luxembourg a fortement intensifié sa coopération à travers des partenariats publics-privés (PPP), de la coopération trilatérale, de l’appui direct à la société civile du Sud ou encore au secteur privé (Business Partnership Facility), mais aussi à travers la recherche et les universités. L’effet de levier ainsi généré est considérable, non seulement au niveau financier, mais aussi au niveau du transfert de connaissances et de technologies. S’agissant de l’aide humanitaire, le ministre Romain Schneider a rappelé que le Luxembourg se place, en proportion par tête d’habitant, comme deuxième bailleur le plus important en la matière. Face aux défis actuels, il reste cependant indispensable de renforcer la résilience des populations face aux chocs endogènes et exogènes. Pour y parvenir, les acteurs du développement et ceux de l’action humanitaire doivent se rapprocher et travailler main dans la main.

Le ministre Romain Schneider a ensuite donné la parole à la ministre de l’Économie, des Finances et du Développement du Burkina Faso, Hadizatou Rosine Sori Coulibaly, qui – moyennant l’illustration concrète du Plan national de développement économique et social (PNDES) du Burkina Faso - a introduit la première table ronde dédiée aux partenariats multi-acteurs efficaces. Le panel était composé des ministres Romain Schneider et Hadizatou Rosine Sori Coulibaly, de Marc Vernooij (ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas) de Runa Khan (Friendship International), de Jean-Philippe de Schrevel (Bamboo Capital Partners), de Thierry Draus (SES) et de Karim Karaki (Centre européen de gestion des politiques de développement). Les débats de même qu’un sondage réalisé au moyen d’une application mobile qui permettait aux participants de donner leur avis, de réagir aux interventions des panélistes et/ou de poser des questions tout au long des Assises, ont permis de mettre en exergue l’importance des partenariats dans l’atteinte des Objectifs de développement durable.

La deuxième table ronde animée par le Cercle de Coopération des ONG et consacrée aux cibles de l’Objectif de développement durable 17, à savoir les finances, la technologie, le renforcement des capacités, le commerce et les questions structurelles, y inclus la cohérence des politiques, s’est ouverte sur une intervention vidéo de Pierre Gramegna, ministre des Finances, suivie d’une allocution de Charlotte Petri Gornitzka, présidente du Comité d’aide au développement de l’OCDE. Cette dernière a rappelé que les moyens financiers actuellement disponibles sont insuffisants pour répondre aux besoins du secteur du développement, et renvoyé à une expression utilisée par le président du groupe de la Banque mondiale lors de la conférence d’Addis Abeba en juillet 2015 pour décrire le montant des ressources financières nécessaires : « From billions to trillions ». En effet, même si l’APD en provenance des pays développés a augmenté de 66 % entre 2000 et 2014, elle ne suffira pas à couvrir l’ensemble des besoins de financement ; d’autant plus que les crises humanitaires causées par les conflits ou les catastrophes naturelles continuent à requérir des ressources financières toujours croissantes. Les intervenants de ce deuxième panel étaient le ministre Romain Schneider, Charlotte Petri Gornitza, Arsène Jacoby (ministère des Finances), Gerd Schwartz (Fonds monétaire international), Gaston Schwartz (Lux-Development), Olivier Massart (ADA) et Daouda Diouf (Enda Santé).

La troisième et dernière table ronde était centrée sur le nexus entre l’aide humanitaire et la coopération au développement, avec un accent particulier sur la région du Sahel, dans laquelle se situent la plupart des partenaires de la Coopération luxembourgeoise. Le panel composé du ministre Romain Schneider, de Dan Dano Mahamdou Laoualy, gouverneur de la région de Diffa/Niger, de Daisy Dell (UNHCR), de Marc Giacomini (Service européen pour l’action extérieure), de Cyprien Fabre (OCDE) et de Lazare Zoungrana (Croix-Rouge Burkina Faso), s’est penché sur la nécessité de changement des mentalités et d’une meilleure coordination entre les acteurs du développement et de l’aide humanitaire et mis en avant, d’une part, l’importance du leadership des gouvernements en matière de gestion de leur développement et des partenariats, et d’autre part, l’importance capitale de la prévention et de la capacité d’adaptation.

À la fin de deux journées de débats intenses, le ministre Romain Schneider a achevé l’édition 2017 des Assises en réaffirmant sa conviction que la lutte contre la pauvreté et les inégalités constitue la clé de succès principale pour répondre aux défis auxquels le monde est confronté et qui sont la pauvreté, la combinaison de crises migratoires, de terrorisme, de changement climatique, de conflits et de montée d’extrémistes en tout genre. Les Objectifs de développement durable peuvent être atteints d’ici 2030, si les secteurs publics et privés, la société civile, les Nations unies et les institutions de recherche travaillent ensemble main dans la main.

Sur la photo : (de g. à dr.) Romain Schneider, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire ; Hadizatou Rosine Sori Coulibaly, ministre de l’Économie, des Finances et du Développement du Burkina Faso © MAEE

Source : www.gouvernement.lu

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Publié le mercredi 27 septembre 2017
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