9 résidences tout en bois à Differdange !

9 résidences tout en bois à Differdange !

Le Fonds du Logement vient de lancer la commercialisation des 2 premières résidences du projet Les Terrasses à Differdange. Leur particularité est d’être le 1er projet du promoteur public de cette envergure à être entièrement construit en bois.

Rencontre avec Joëlle Tanson, architecte au Fonds du Logement

Depuis 2012, le Fonds du Logement a adopté la classe énergétique triple A comme standard de construction. Mais comme en témoignent le lancement du label luxembourgeois de certification des bâtiments durables LENOZ et le système de primes auquel il est associé, la volonté politique est aujourd’hui de favoriser la construction de bâtiments qui sont non seulement extrêmement peu énergivores dans le cadre de leur utilisation, mais qui le sont aussi dans le cadre de leur construction. L’utilisation de matériaux biosourcés, locaux et renouvelables est donc encouragée. C’est le cas du bois, « un matériau qui revient, que de plus en plus d’entreprises maîtrisent », et que le Fonds du Logement a déjà mis en œuvre dans plusieurs projets.

La 1re construction en panneaux de bois isolée avec de la cellulose réalisée par le promoteur public date de 2006 et l’a été en partenariat avec la commune de Differdange. Il s’agit d’une résidence mixte de classe B, basée à Niederkorn, qui regroupe une salle publique polyvalente, les locaux de l’éducation précoce et des logements pour personnes âgées et qui est alimentée en énergie par des panneaux solaires, un puits canadien et une chaudière à pellets. Plusieurs autres projets de ce type se sont depuis concrétisés et, tout récemment, le 9 mars dernier, c’est un ensemble résidentiel de 14 logements locatifs dont la structure est fabriquée en bois, qui a été inauguré à Steinfort (route d’Arlon). L’énergie est fournie par 2 pompes à chaleur en cascade, un réservoir à glace et des panneaux solaires.

Un autre projet en bois, de grande envergure, est en train de voir le jour dans la Grand-rue à Differdange. L’ensemble, baptisé Les Terrasses, regroupera, lorsqu’il sera finalisé en 2018, 9 résidences divisées en 75 appartements de 1 à 3 chambres et d’une superficie moyenne de 80 m2 (de 50 à 100 m2). Les 2 premières résidences sont en cours de finition et sont entrées en phase de commercialisation. Il s’agit de bâtiments dont la structure est réalisée selon le principe constructif poteaux-poutres et dont l’isolation est réalisée avec de la laine de roche. Les structures des 2 édifices reposent sur un socle en béton et les façades ont été couvertes par un bardage en bois de mélèze. À l’intérieur, les finitions seront celles des constructions traditionnelles : « On sent le bois mais on ne le voit pas », explique Joëlle Tanson, « les murs sont enduits ou habillés par des plaques de plâtre, mais le matériau bois est bien là et il donne une tout autre atmosphère que dans une construction traditionnelle et un confort qu’on peut difficilement quantifier mais qui fait la différence. Nous n’avons pas pu laisser les plafonds en bois visibles, comme nous l’avons déjà fait dans d’autres réalisations, car cela se prête mieux à l’individuel qu’au collectif où il faut observer certaines règles de sécurité en matière de détection incendie et autre ».

En plus de la planification et des études statiques et physiques qui diffèrent, un des défis auxquels a été confrontée l’équipe chargée de la conception et de la réalisation du projet Les Terrasses a été d’amener de grands éléments préfabriqués sur un chantier qui s’imbrique dans un tissu urbain très dense, à proximité directe du centre-ville et entre des bâtiments existants le long d’une rue assez étroite. Ceci a été d’autant plus problématique que la commune a fait des travaux de réaménagement dans la Grand-rue à la période où était programmée la livraison des éléments. « Nous avons également dû nous poser la question de savoir comment les camions allaient arriver de la sortie de l’autoroute jusqu’au chantier, sachant qu’ils avaient notamment un petit rond-point à passer. Il faut gérer la logistique liée à l’utilisation de grands éléments préfabriqués, certes, mais c’est aussi le fait de travailler avec des éléments préfabriqués qui fait l’attrait du bois : une fois le socle en béton fabriqué, le bâtiment peut être monté en quelques jours ! Quand on doit construire 9 résidences, pouvoir combiner la phase de fabrication en atelier avec, en parallèle, la phase de montage sur chantier est un gain de temps précieux », souligne Joëlle Tanson.

Mélanie Trélat

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Publié le mercredi 26 juillet 2017
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