2020 s'annonce difficile pour les entreprises

2020 s’annonce difficile pour les entreprises

La Chambre de Commerce a tenu, ce mercredi 11 décembre, sa traditionnelle conférence annuelle de conjoncture, enrichie du nouveau Baromètre de l’Économie qui prend le pouls des entreprises luxembourgeoises.

Le climat des affaires se caractérise par l’incertitude, aussi bien au niveau international que national, au sein d’un monde où les transitions environnementale et digitale deviennent prééminentes. Le ralentissement actuel devrait se généraliser tout au long de 2020, sans mener toutefois à une récession.

Au Grand-Duché, les problèmes structurels du pays risquent d’aggraver la situation de nombreuses entreprises, surtout si la conjoncture devait se détériorer davantage et plus durablement. La compétitivité et l’attractivité du Luxembourg peinent à s’améliorer, alors que les coûts des entreprises augmentent sous l’effet de la congestion des facteurs de production, d’une productivité stagnante, d’une surréglementation et de procédures administratives qui peinent à s’alléger. Pour y remédier, il faut définitivement se tourner vers un modèle qui privilégie et soutient la croissance qualitative à travers l’efficacité de la gouvernance publique, l’efficience du cadre légal et fiscal et une agilité accrue au niveau des processus décisionnels, afin de rétablir la confiance, la capacité d’innovation et la rentabilité des entreprises, vecteurs indispensables pour maintenir la cohésion sociale et le bien-être de la société au Luxembourg.

Répondre aux défis concrets des entreprises au niveau du recrutement de talents, de l’aménagement du territoire, de la législation sur les faillites, de l’évolution des coûts de production et de la fiscalité, devient vital dans la phase actuelle de creux conjoncturel.

Objet de toutes les attentions depuis les prémisses des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, le climat des affaires n’est pas au beau fixe en cette fin d’année 2019. Certains risques anticipés l’an dernier se sont déjà concrétisés, tandis que des incertitudes subsistent. La croissance chinoise suit déjà depuis plusieurs années une lente pente descendante, alors que la longue phase d’expansion économique américaine se voit arriver à son terme.

Le ralentissement est une réalité tangible également dans l’Union européenne, accentué par une situation politique flottante, le Brexit ne finissant pas de ne pas finir. Encore moteur il y a peu de l’économie européenne, l’Allemagne est un des principaux pays affectés. L’industrie allemande tousse et c’est le pays entier qui souffre. La décélération de l’économie est moins marquée en Belgique et en France, mais tout de même bien présente.

Des entreprises, entre confiance affichée et ralentissement avéré

Une économie aussi ouverte sur l’extérieur que le Luxembourg est logiquement affectée par un tel climat. Le Baromètre de l’Économie de la Chambre de Commerce met en évidence un ralentissement des perspectives d’activités entre le 1er et le 2nd semestre de 2019. L’activité du 2nd semestre s’est en effet révélée en-deçà des anticipations réalisées par ces mêmes entreprises, tandis que le secteur du transport prévoit une diminution de son activité pour les 6 prochains mois. L’influence attendue de l’environnement économique sur les entreprises en 2020, un indicateur phare de la traditionnelle enquête Eurochambres intégré dans le Baromètre, dresse un constat nuancé : 18% des dirigeants anticipent une influence positive et 12% une influence négative. Le secteur le plus optimiste est celui des services hors finance, avec un différentiel positif de 18 points entre les entreprises du secteur s’attendant à une influence favorable et celles s’attendant à un impact défavorable. À l’opposé, les entreprises qui prévoient un environnement économique défavorable en 2020 sont majoritaires pour les secteurs du commerce et de l’industrie.

Le manque de main-d’œuvre qualifiée et le coût du travail sont les deux principaux défis structurels du développement économique des entreprises. Les 365 premiers jours de la nouvelle coalition ont vu l’émergence de nombreuses mesures sociales, qui ont aussi un coût certain en termes financier et organisationnel pour les entreprises, sans que ne soit mises en œuvre en contrepartie des avancées en leur faveur. L’organisation du travail dans une économie digitalisée du 21e siècle doit être davantage flexibilisée au niveau sectoriel et des entreprises pour répondre pleinement aux besoins des entrepreneurs et de leurs salariés. « L’over-regulation » n’est pas sur le chemin de la reddition. Les chantiers principaux du gouvernement : réforme fiscale, pacte logement, projet de loi Climat et plans directeurs sectoriels, apportent autant de promesses que l’inquiétude que celles-ci soient déçues.

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Légende photo de gauche à droite : Carlo Thelen, CEO / Directeur général de la Chambre de Commerce, Christel Chatelain, Head of Economic Affairs et Marc Wagener, COO / Chief Economist de la Chambre de Commerce

Communiqué
Publié le lundi 16 décembre 2019
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