Une vague de solutions…

Une vague de solutions…

Peut-on sauver au moins 30 % des océans d’ici 2030 ? Le Luxembourg participe, l’Europe s’engage.

En 2020, a-t-on parlé d’autres problèmes touchant toute la planète que de la pandémie covidienne ? Quand même, oui. Le 8 juin, déclarée « Journée mondiale de l’océan », le Luxembourg choisissait d’adhérer à la « Global Ocean Alliance ». Cette coalition de plus de 70 pays et régions du monde, lancée par le Royaume-Uni à l’assemblée générale des Nations unies en 2019, a pour objectif la protection d’au moins 30 % de nos océans d’ici 2030 (le programme #30by30), afin d’inverser les dommages causés aux océans par l’activité humaine et de permettre aux habitats, populations et autres espèces marines de survivre, de se régénérer et de restaurer la santé des océans à long terme.

La planète n’est pas « bleue » pour rien. Les mers et océans en couvrent les 2/3. Et comme 95 % de cette surface océanique se trouvent hors des zones de juridiction nationale, la protection dépend directement des engagements de la communauté internationale.

Created in partnership with the International Union for Conservation of Nature. Narrated by Sting.

Sans littoral mais pas sans solidarité

Le Luxembourg est le seul État membre de l’Union européenne dépourvu de côte à être partie contractante de la Commission OSPAR, une convention sur la mer régionale dont la mission est la protection et la préservation de l’Atlantique du Nord-Est. Le Luxembourg soutient également les efforts visant à mettre en place un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine au-delà des zones de juridiction nationale en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

Avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Luxembourg a créé une installation de financement pour la gestion de fonds dédiés à la résilience climatique côtière : l’outil aide à structurer des opportunités d’investissement spécifiques pour des projets visant la conservation et la restauration des systèmes côtiers naturels, l’innovation dans les technologies de données maritimes ou des solutions d’eau potable et d’énergie renouvelable dans les zones côtières.

Dans son engagement, le Grand-Duché de Luxembourg a aussi décidé de contribuer à l’ONG « Global Fishing Watch » pour faire avancer un projet pilote qui vise une meilleure surveillance de la pêche au-delà des zones de juridiction nationale, et à minimiser la capture accessoire d’espèces menacées (requins, tortues, oiseaux, etc.).

L’économie bleue

Applaudissements luxembourgeois aussi pour la série d’initiatives ambitieuses lancée en février dernier par l’Europe, en faveur d’un océan plus propre, plus sûr et plus sain. Ainsi, une nouvelle coalition internationale s’attache à la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (biodiversité en haute mer). Ces vastes zones sont de plus en plus vulnérables aux menaces comme la pollution, la surexploitation, les effets du changement climatique. Par exemple, l’UE applique la tolérance zéro envers la pêche illicite, qui menace sérieusement les stocks mondiaux de poissons, et elle apporte un soutien financier par l’intermédiaire de programmes régionaux promouvant la pêche durable.

La directive sur les plastiques à usage unique, en vigueur depuis 2021, établit des règles relatives à l’élimination graduelle de nombreux articles ainsi qu’à la collecte d’engins de pêche perdus en mer. En outre, l’UE plaide ardemment en faveur d’un accord international sur les matières plastiques qui, à l’échelle des Nations unies, serait la seule réponse efficace à long terme au problème mondial que représentent les déchets marins. Notons encore l’encouragement à la transition vers un transport maritime à émissions nulles.

L’objectif de la mission « Restaurer notre océan et notre milieu aquatique d’ici à 2030 » est de garantir que l’océan joue un rôle central dans la réalisation des objectifs du pacte vert pour l’Europe à l’horizon 2030. Elle soutient de grands projets d’innovation visant à développer et à tester des solutions afin de protéger 30 % de la zone maritime de l’UE, à restaurer les écosystèmes des eaux marines et intérieures, à réduire de 50 % les déchets plastiques en mer, les pertes de nutriments et l’utilisation de pesticides chimiques, et à rendre « l’économie bleue » circulaire et neutre pour le climat.

Alain Ducat
Photos : Global Ocean Alliance / European Union
Article paru dans le dossier du mois « Bouteille à la mer ! »

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Publié le jeudi 19 mai 2022
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