Une immersion dangereuse

Une immersion dangereuse

Les nombreuses études tirent la sonnette d’alarme sur la présence croissante de microparticules de plastique de notre chaine alimentaire

Que ce soit dans notre lunchbox ou dans les produits proposés à la cantine, le plastique a considérablement simplifié nos vies. Dans une de leur étude, Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law soulignent que le secteur de l’emballage est le plus grand producteur de plastique sur terre, représentant plus de 30% de la production mondiale.

Parmi tous ces plastiques, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes finissent dans l’océan chaque année. Les courants marins transportent le plastique et le concentrent dans des vortex subtropicaux spécifiques, souvent décrits comme les agglomérats d’ordures océaniques. Ils sont au nombre de cinq. Le plus tristement célèbre, le grand vortex de déchets du Pacifique, a été découvert en 1997 par l’océanographe et skipper Charles J. Moore. Depuis lors, cette zone a triplé et représente aujourd’hui une surface équivalente à un tiers de l’Europe qui va jusqu’à 30 mètres de profondeur.

Une fois exposés aux éléments de la nature, les plastiques se décomposent en petits fragments. Ces microplastiques sont ensuite ingérés par le plancton, les moules, les poissons... et se retrouvent donc dans notre chaîne alimentaire et dans nos assiettes. Une étude de l’Université de Gand a ainsi découvert l’existence de 300 microparticules de plastique dans nos portions de 300 grammes de moules !

Dans l’ensemble, Roland Geyer et son équipe tirent la sonnette d‘alarme : « Sans une stratégie de gestion bien conçue et adaptée aux plastiques en fin de vie, l’humanité réalisera une expérience incontrôlée sans précédent à l’échelle mondiale, une expérience au cours de laquelle des milliards de tonnes de matériaux s’accumuleront dans tous les principaux écosystèmes terrestres et aquatiques de la planète. »

La Commission européenne veut flécher les investissements et l’innovation vers des solutions circulaires et entreprendre des actions pour lutter contre les sources de déchets marins. Les entreprises et industriels sont également encouragés à soumettre leurs engagements en matière de recyclage, réemploi et re-conception de leurs produits et emballages. Comme l’indique la Commission, l’objectif est de faire en sorte que d’ici à 2025, dix millions de tonnes de plastiques recyclés soient injectées dans de nouveaux produits sur le marché de l’UE.

À travers ces différents projets, IMS (Inspring More Sustainability), association sans but lucratif et réseau leader de la RSE au Luxembourg, accompagne ses entreprises membres vers des pratiques circulaire et respectueuse de l’environnement.

Quelques chiffres

  • 9 billion de tonnes de plastique ont été produites depuis les années 1950
  • Seulement 9% des déchets plastiques produits ont été recyclés
  • 1 camion à ordures est déversé dans l’océan à chaque minute
  •  500 billions de sacs en plastique sont utilisés dans le monde entier chaque année
  • 1 million de bouteilles en plastique sont achetées dans le monde chaque minute
  • Presque 20 000 bouteilles plastique sont produites par seconde

IMS Luxembourg / Sustainability Mag
Photos : © IMS Luxembourg

Note : Cet article est un extrait du dossier « L’âge plastique » du Sustainability Mag, magazine indépendant édité par IMS depuis 2015.
Retrouvez tous les articles sur : www.sustainabilitymag.lu
Article paru dans le dossier du mois « Bouteille à la mer ! »

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Publié le vendredi 27 mai 2022
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