Une administration dédiée au cadre de vie de l'homme

Une administration dédiée au cadre de vie de l’homme

Le 1er avril, Joëlle Welfring prendra la direction de l’Administration de l’environnement suite au départ à la retraite de Robert Schmit. Infogreen.lu a saisi l’occasion pour poser quelques questions à la nouvelle directrice. Une interview en deux parties à découvrir cette semaine sur notre site.

En guise de rappel pour les lecteurs d’Infogreen.lu, pouvez-vous expliquer les principales missions de l’Administration de l’environnement ?

« Notre mission principale, définie dans une loi, c’est d’être au service de l’homme et de l’environnement. C’est en quelque sorte le slogan avec lequel on signe la plupart de nos présentations. Mais c’est aussi vraiment notre façon de voir notre travail : être au service de la société et assurer un niveau élevé de protection de l’environnement et de qualité de vie de l’homme dans son environnement. C’est une tournure qui peut paraître un peu particulière, mais qui n’est pas un hasard, puisqu’il y a deux autres administrations qui exécutent aussi la politique environnementale avec nous : l’Administration de la nature et des forêts (ANF) - et l’Administration de la gestion de l’eau (AGE). Leurs noms délimitent plus précisément leurs champs d’action, et indirectement le cadre dans lequel nous travaillons… C’est l’environnement humain, pas l’environnement naturel.

Nous travaillons sur huit thématiques complétement différentes : gestion des ressources et des déchets, qualité de l’air, bruit, substances chimiques, protection des sols, changement climatique et encadrement d’installations industrielles. C’est donc un panel très vaste.

Nous avons également des métiers très différents :

  • Le support à la décision politique, qui résume beaucoup de nos activités : préparer les données utiles pour faciliter des décisions politiques dans le domaine de la protection de l’environnement.
  • La contribution à l’élaboration de textes réglementaires et de programmes d’action. C’est même un métier très important dans tous les domaines que je viens d’énumérer. La future loi sur les déchets, par exemple, compte de nombreux textes qui ont occupé au moins trois personnes de l’administration de manière assez intense ces dernières années, en collaboration étroite avec le Ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable.
  • Les études : menées en interne ou sous-traitées, pour approfondir certains sujets, améliorer nos façons de travailler et également aider à orienter des décisions politiques.
  • L’application stricte de la législation, qui s’étend bien entendu à toutes les thématiques, par exemple par le biais de la surveillance de marché et de contrôles ou d’inspections.
  • La rédaction d’autorisations : par exemple dans le domaine des établissements classés (Commodo Incommodo), dans lequel travaille l’une de nos plus grandes équipes. Notre rôle est aussi de mettre un cadre à certaines activités humaines qui peuvent présenter un certain risque pour l’environnement et la santé publique. Nous traitons entre 1.000 et 2.000 demandes par an dans le domaine des autorisations, tous azimuts. C’est vraiment un métier qui nous caractérise.
  • La surveillance et l’évaluation de l’environnement : la qualité de l’air est monitorée p.ex. via un réseau télémétrique dans tout le pays, qui est suivi en permanence. Nous essayons également d’établir des prévisions pour certains polluants, compte tenu des données météorologiques que nous enregistrons. Nous relevons aussi des statistiques environnementales sur les déchets, par exemple, qui permettent de suivre l’évolution des impacts au niveau national et d’ajuster, si nécessaire, la façon dont nous travaillons et également la façon de réglementer la gestion des déchets.
  • Le traitement de demandes d’aides financières introduites par des tiers sur base de réglementations dans le domaine de la protection du climat et l’attribution de labels écologiques.
  • La communication et la sensibilisation du grand public à tous nos sujets est aussi notre rôle. Notre équipe essaie de faciliter l’accès à tous nos sujets, qui sont parfois très complexes. Il nous tient à cœur que les citoyens comprennent ce que nous faisons et qu’ils puissent facilement trouver les informations. C’est pourquoi l’Administration est très active sur les réseaux sociaux en ce moment et a mis au point deux applications mobiles ces dernières années. ‘Meng Loft’ par exemple, permet à tout un chacun de consulter l’état de la qualité de l’air en temps réel sur son smartphone et la toute récente app ‘Mäin Offall’ donne un coup de main aux citoyens dans la gestion quotidienne de leurs déchets. Nous soutenons également des porteurs de projet externes pour véhiculer nos messages, comme cette année avec le projet ‘1001 Tonnen’ dans le cadre de Esch2022, qui fait un grand travail de sensibilisation au sujet du littering par exemple. »

De combien de personnes disposez-vous pour couvrir tous ces métiers ?

« Cela évolue. Nous sommes environ 140 actuellement et nous sommes en train d’embaucher différents profils.

Les thèmes évoluent aussi. Au niveau européen, il y a régulièrement de nouveaux textes qui sont adoptés et d’où émergent de nouvelles obligations pour nous en tant qu’administration. Pour être efficaces face à ces nouvelles demandes, l’administration a entamé, avant mon arrivée déjà, une réorganisation interne. Elle est effective depuis 2017 et nous avons donc aujourd’hui une structure adaptable et aisément ajustable en cas de nouvelles missions à assurer. Historiquement, l’Administration - créée en 1980 - comptait trois divisions thématiques qui ne collaboraient pas énormément. Par la réorganisation, nous essayons de prendre soin d’avoir une approche presque matricielle, en collaborant entre les différents métiers et en faisant en sorte que les thématiques soient transversales. »

Propos recueillis par Marie-Astrid Heyde

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Publié le mercredi 30 mars 2022
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