Un printemps trop sec

Un printemps trop sec

L’analyse météorologique révèle des anomalies, notamment dans la température et la pluviosité. Pour l’agriculture, c’est mi-figue, mi-raisin.

Le bilan météo du printemps qui se termine tient en une ligne : la sécheresse entrave le développement optimal des cultures agricoles et marque de nouvelles anomalies climatiques saisonnières.

AgriMeteo, le service météorologique national de l’ASTA (Administration des services techniques de l’agriculture) du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, vient de publier son analyse météorologique détaillée, sur la période courant du 1er mars au 31 mai.

Comme de coutume, l’analyse repose sur les données météorologiques mesurées par le réseau de 36 stations réparties sur toutes les régions du pays.

Les valeurs sur 3 mois de 4 stations représentatives - Asselborn (Nord), Clemency (Sud-Ouest), Remich (vallée de la Moselle) et Luxembourg-ville (Centre) - ont été comparées aux valeurs moyennes de la période de référence qui couvre 20 ans de mesures et données météorologiques, entre 1991 et 2020.

Gros écarts

Ainsi, il apparaît que le mois de mars a affiché des températures plus chaudes que celles de la période de référence, avec un écart maximum de +1,0 °C à Asselborn. Mars a aussi été trop sec, sur l’ensemble du pays, avec un déficit maximal de pluie de 36 mm observé à Clemency.

Par contre, note AgriMeteo, « avec des températures entre 7,5°C et 9,6°C, le mois d’avril était plus froid que la moyenne de référence dans l’ensemble du Grand-Duché ». Les stations météo ont continué à enregistrer un déficit de pluie presque partout, excepté à Remich.

Mai a aussi été trop chaud et trop sec. On y a relevé des températures comprises entre 13,3°C et 16,0°C. « Malgré des pluies orageuses bénéfiques pour l’agriculture, le mois de mai reste marqué par la sécheresse », commente le staff météo du ministère.

Cultures maraîchères : il a fallu irriguer

AgriMeteo fait évidemment un bilan mitigé pour l’ensemble du secteur agricole et viticole. De manière générale, les cultures sont marquées par le déficit de précipitations. « L’orge d’hiver et le colza n’ont guère subi de dégâts par la sécheresse, par contre le blé d’hiver en a souffert. Ces dégâts peuvent encore être compensés si la pluie ne fait pas défaut au cours des semaines prochaines ».

Si la culture du maïs a profité de la chaleur de mai, les céréales d’été sont fortement endommagées par la sécheresse.

Pour les vergers et l’ensemble de la fruiticulture, les gels tardifs de début avril ont encore provoqué des dégâts, a priori limités, notamment auprès des poiriers en floraison.

Quant aux semis et plantations des cultures maraîchères, ils ont démarré en mars et avril, « au prix d’une irrigation continue et onéreuse », souligne AgriMeteo dans son bilan.

Et sur les coteaux de Moselle ? Cette sécheresse printanière a le mérite de freiner le développement des maladies cryptogamiques dans les vignes, notamment le mildiou ou le rougeot parasitaire. « Seules les jeunes vignes commencent à souffrir du manque d’eau et nécessitent une irrigation », précise-t-on.

Alain Ducat
Photo/Illustrations : SIP © John Zeimet / ASTA

NDLR : Toutes les données enregistrées par les 36 stations météorologiques de l’ASTA sont accessibles sur www.agrimeteo.lu.

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Publié le lundi 6 juin 2022
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