Tous ensemble pour les pollinisateurs

Tous ensemble pour les pollinisateurs

Une première ! Un plan national pour soutenir les insectes pollinisateurs et leurs habitats au Luxembourg. Une véritable offensive, qui se veut fédératrice !

Le gouvernement vient d’adopter le premier Plan national d’actions pour la préservation des insectes pollinisateurs. Il court sur 5 ans et il se pose dans une logique de conscientisation et d’actions collectives, une véritable offensive qui se veut stratégique.

Derrière la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, c’est toute une série de leviers étatiques (et un appel à toutes les bonnes volontés publiques et privées du pays) qui se met en place autour d’un objectif : améliorer les conditions de vie des pollinisateurs. « Nous sommes résolus à enrayer la disparition massive des pollinisateurs, un phénomène dévastateur autant pour notre sécurité alimentaire que pour le maintien de nos écosystèmes naturels », souligne la ministre, à laquelle le gouvernement emboîte le pas.

21 mesures, 3 piliers

21 mesures sont au programme, qui visent à préserver les espèces pollinisatrices, à restaurer des espèces menacées ou disparues et aussi à préserver ou restaurer les communautés et la biodiversité dans lesquelles elles s’intègrent, ainsi que les précieux services écosystémiques fournis par les pollinisateurs.

3 piliers majeurs soutiennent les actions :

  • Protection, conservation et gestion (11 actions)
  • Amélioration des connaissances (4 actions)
  • Formation, partage des connaissances et sensibilisation (6 actions)

Le Plan national veut donc sensibiliser, promouvoir les bonnes pratiques, augmenter les ressources florales et les gîtes dans tous les espaces verts, qu’ils soient publics ou privés, dans tous les secteurs concernés (agriculture, sylviculture…), dans les zones protégées et même en milieu urbain. « La problématique des pesticides et de la pollution lumineuse est également adressée de manière conséquente », précise le communiqué du ministère.

Il s’agit aussi de réaliser un monitoring national des pollinisateurs et d’aller notamment vers l’élaboration d’un atlas des abeilles sauvages et des papillons.

Cette offensive officielle pour les pollinisateurs veut fédérer. « Le plan repose sur la participation et la conscience collective ». Un site internet spécialement dédié au plan d’action, www.planpollinisateur.lu, reprend l’ensemble des actions et constitue également un recueil pour toutes les informations et projets pertinents en la matière. Ce site sera enrichi au fur et à mesure de la mise en œuvre du plan d’action.

Fondement de la chaîne alimentaire et des écosystèmes en équilibre

Pour bien ancrer la problématique dans le collectif, on rappelle que le déclin des insectes pollinisateurs (abeilles sauvages, syrphes, mouches, papillons, scarabées… ) est malheureusement incontestable sur la planète.

Or, ces « petite bêtes » jouent un rôle-clé pour l’équilibre des écosystèmes et pour la reproduction d’une grande partie des plantes à fleurs sauvages ou cultivées. « 80% des cultures dans le monde dépendent fortement de la pollinisation par ces insectes, qui contribuent ainsi à plus du tiers de notre alimentation à l’échelle mondiale ».

Il y a donc des enjeux écologiques, alimentaires, économiques aussi. On estime à 14,2 milliards d’euros la valeur économique de la pollinisation dans l’Union européenne. C’est un des mécanismes naturels les plus importants pour le maintien de la biodiversité et la capacité de résilience de nombreux écosystèmes terrestres. Les insectes pollinisateurs constituent eux-mêmes une source de nourriture pour de nombreuses espèces (oiseaux, chauve-souris, etc), ce qui lie le sort d’un très grand nombre d’espèces vivantes.

Or, aujourd’hui, la menace est réelle. 1 espèce d’abeille et de papillon sur 10 est au bord de l’extinction, à cause d’un maillage complexe de facteurs d’influence liés aux activités humaines : pratiques agricoles extensives, usage de pesticides, fragmentation et dégradation des espaces naturels, espèces exotiques envahissantes ou encore, bien sûr, le changement climatique qui modifie l’équilibre des écosystèmes.

Mobilisation générale

Le plan national est donc aussi là pour à soutenir l’ensemble des secteurs d’activités et des initiatives qui concourent à la préservation des pollinisateurs. Il découle d’une démarche participative qui a recueilli plus de 560 contributions et recommandations d’experts. Il s’inscrit également dans les engagements européens (initiative sur les pollinisateurs, stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030…), et ce plan fait le lien avec les différentes initiatives nationales, comme la mise en œuvre à l’échelle locale de la Politique agricole commune, le plan de protection de la nature, la veille sur les produits phytopharmaceutiques ou encore le plan national PANBIO2025.

« Sur la période 2021-2026, le plan implique de mobiliser le plus grand nombre d’acteurs, pilotes ou partenaires du plan mais aussi chacun à son niveau, à agir concrètement en faveur des pollinisateurs et à la préservation de notre environnement », conclut le ministère.

Alain Ducat

Photos : © Irwin Seidman, ©kosolovskyy, ©borislav15 /stock.adobe.com

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Publié le jeudi 16 décembre 2021
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