Rendez-vous annuel : les dames à l'honneur

Rendez-vous annuel : les dames à l’honneur

La date du 8 mars est à présent bien ancrée comme étant la Journée internationale des femmes. L’Europe l’a placée cette année sous l’angle de la pauvreté énergétique tandis que l’ONU a souhaité sensibiliser aux inégalités liées à l’inclusion digitale.

Chacun a son opinion sur l’intérêt d’une journée dédiée aux femmes. Le mois de mars en propose d’ailleurs deux, puisque les femmes juges sont également mises sous les projecteurs deux jours plus tard, soit le 10 mars. Lancée par Clara Zetkin en 1910, suite aux manifestations new-yorkaises sur le droit de vote et les conditions de travail, cette journée a été célébrée pour la première fois dans certains pays européens en 1911, bien avant de devenir officiellement reconnue par l’Organisation des Nations unies, en 1975.

En nombre, l’égalité homme-femme est presque atteinte : l’ONU renseigne qu’en 2020 il y avait 102 hommes pour 100 femmes sur terre. Les plus pointilleux soulèveront la légère supériorité – numérique – masculine. En matière de droits, de libertés, de revenus, la donne change. La défense des droits des femmes à l’international garde tout son sens.

Le Luxembourg affirme toutefois qu’en 2021, l’écart de rémunération entre hommes et femmes n’est plus à l’avantage des hommes. Et s’affiche dès lors comme étant le seul pays de l’Union européenne où cette tendance se retourne, puisque la moyenne européenne indique un écart salarial de 12,7%, toujours pour 2021.

Le Statec a saisi l’opportunité de cette date thématique pour publier un 5e numéro de « Regards » entièrement consacré au sexe féminin au Luxembourg :

Inégales face au digital et aux factures énergétiques

Salaire donc, mais aussi éducation, avortement, droit de vote, liberté d’expression… La liste de combats qui doivent se poursuivre serait bien trop longue à intégrer. Pour 2023, les Nations unies ont choisi de sensibiliser au thème de l’inclusion numérique, car « par rapport à la population masculine, elles sont 259 millions de moins à ne pas avoir accès à internet ». Soit 37% de femmes qui n’utilisent pas Internet , alors que les processus numériques sont à ce jour omniprésents. Une conférence dédiée à la thématique a été diffusée pour l’occasion. Elle s’intègre parmi toute une série d’événements de la 76e session de la Commission de la condition de la femme qui a commencé le 6 mars pour se terminer le 17 mars, à laquelle participe la ministre luxembourgeoise de l’Égalité entre les hommes et les femmes, Taina Bofferding.

« Garantir une place aux femmes dans l’innovation et les changements technologiques n’est pas seulement une question d’équité et d’égalité mais également une nécessité pour l’emploi et la croissance économique. » Taina Bofferding, ministre de l’Égalité entre les hommes et les femmes

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Le Parlement européen s’est quant à lui concentré sur une problématique qui touche l’ensemble de la population de l’Union, mais plus encore les femmes célibataires et les mères célibataires : les factures d’énergie. Basé sur l’écart salarial entre hommes et femmes, le débat a peut-être moins son importance au Luxembourg, mais reste un défi pour l’UE. Selon les chiffres Eurofound 2022, 44% des mères célibataires et 31% des femmes célibataires ont du mal à payer leurs factures d’énergie. Pour les y aider, ainsi que les autres tranches de population vulnérable, le Parlement va mettre en place un Fonds social pour le climat.

La commission des droits de la femme et de l’égalité des genres a marqué le coup avec un peu d’avance en organisant un événement le 1er mars, qui peut encore être visionné sur le site du Parlement européen.

Pour la petite anecdote, la Journée internationale des hommes existe également, le 19 novembre. Elle n’est toutefois pas reconnue par l’ONU et n’est célébrée que dans certains pays...

Article mis à jour le 9 mars 2023

Marie-Astrid Heyde
Photo : Licence CC

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Publié le mercredi 8 mars 2023
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