Radon sur le lieu de travail : des mesures à prendre

Radon sur le lieu de travail : des mesures à prendre

Gaz radioactif naturel qui peut s’accumuler dans les bâtiments, le radon est la 2e cause de cancer du poumon après le tabagisme. Imperceptible danger potentiel pour la santé des travailleurs, il fait l’objet de dispositions légales récentes. Avis à la responsabilité des entreprises.

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, vient de présenter le 2e plan d’action national pour lutter contre le radon. Il s’adresse plus particulièrement aux entreprises.

Le gouvernement avait mis en place un premier plan, couvrant la période 2017-2020, afin de réduire l’exposition de la population au radon, un gaz radioactif naturel provenant du sous-sol, qui est présent partout et qui, imperceptiblement, peut s’accumuler dans les bâtiments. « Il est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme », précise le ministère de la Santé. Et donc, sur le lieu de travail, le radon est un danger potentiel pour la santé des travailleurs. D’où le 2e volet du plan national, basé sur les conclusions du premier, et ciblé sur les employeurs et leurs responsabilités.

« Au Luxembourg, le seuil de la concentration radon à ne pas dépasser se trouve à 300 Becquerels par mètre cube (300 Bq/m3). Pour une personne exposée à des concentrations moyennes de radon autour de 500 Bq/m3 sur de longues années, le risque de développer un cancer des poumons est doublé », explique la ministre. « Ce doublement du risque vaut aussi bien pour un non-fumeur, ayant un risque initial très faible, que pour un fumeur ayant déjà un risque significativement élevé ».

Un cadre juridique en place

L’employeur a la responsabilité de maintenir un environnement de travail sûr à ses travailleurs. Il est donc tenu, notamment, de prendre des mesures pour minimiser le risque sanitaire lié à l’exposition au radon. Les obligations de mesure des concentrations en radon sur les lieux de travail sont cadrées dans une loi de mai 2019 assortie d’un règlement grand-ducal d’août 2019 sur la radioprotection.

On y définit la nature des lieux de travail à surveiller, selon notamment leur zone géographique – le radon est plus concentré dans le nord du pays par exemple – et ce seuil de 300 Bq/m3 à mesurer et à combattre par les mesures correctives ad hoc lorsque ce seuil de concentration est dépassé.

On notera qu’une campagne de mesure de la concentration du radon dans les maisons récentes passives et basse énergie a montré, entre autres, que ces nouvelles constructions bénéficiant d’une étanchéité plus performante pour les pertes en énergie sont aussi moins perméables au radon, surtout si la ventilation est bien faite : les concentrations moyennes du radon y sont inférieures à celles mesurées dans les bâtiments plus anciens.

Un guide

Un guide relatif aux mesures du radon sur les lieux de travail a été élaboré par la Division de la radioprotection (DRP) de la Direction de la santé, qui a pour mission de coordonner les actions.

« Le radon - Guide de mesure » permet de définir les lieux de travail soumis à l’obligation d’effectuer des mesures, d’expliquer le processus de mesure sur les lieux de travail et de proposer des solutions en cas de niveaux élevés de radon. Il peut être téléchargé en deux langues à partir du portail www.sante.lu. Ile st aussi consultable ici.

La mesure du radon est simple et peu coûteuse, à l’aide de détecteurs passifs qui sont exposés pendant au moins deux mois, entre octobre et avril de l’année suivante. « Il est également nécessaire de cibler les mesures dans les espaces de travail occupés dans le niveau du bâtiment le plus bas », précise notamment la direction de la Santé.

Le guide propose une liste des laboratoires agréés par le ministère de la Santé pour faire des mesures du radon au Luxembourg.

Alain Ducat
Illustrations : Direction de la Santé / AdobeStock / Cedi2m

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Publié le mercredi 17 novembre 2021
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