Quand le déchet devient ressource

Quand le déchet devient ressource

La SuperDrecksKëscht met à disposition des entreprises qui souhaitent valoriser la mise en œuvre de processus de production circulaires, un outil d’évaluation et de promotion appelé « potentiel des ressources ». Exemples dans le secteur de la construction.

Rencontre avec Éric Corrignan et Frank Fellens, Conseillers en environnement à la Superdreckskëscht

Le feu tricolore des process circulaires

La SuperDrecksKëscht a développé, il y a 7 ans, un outil certifié ISO 14024 et nommé « potentiel de ressources ». Il sert à évaluer la qualité d’un processus de production qui met en œuvre des matières premières secondaires, autrement dit des matériaux recyclés, et à le mettre en avant auprès du grand public.

Il se base, pour cela, sur un code couleur : le vert représente la quantité de matériaux récupérés et réutilisés, le jaune les matériaux injectés dans un processus de valorisation énergétique, et le rouge, les pertes.

Des partenaires de la première heure

Parmi les entreprises qui ont mis en place un système circulaire de réutilisation ou de recyclage des déchets, Contern est une des premières à avoir bénéficié de ce service de la SuperDrecksKëscht. Le fabricant d’éléments en béton bien connu au Luxembourg propose à ses clients de récupérer les pièces en béton provenant de la déconstruction pour les réintégrer dans la fabrication de nouveaux produits, comme des bordures ou des pavés, et ce, à l’issue d’un processus qui comprend un premier broyage au moyen d’un broyeur mobile, puis la séparation des différents matériaux (les métaux sont transférés dans la sidérurgie et les composants inexploitables sont acheminés vers une filière de valorisation énergétique), suivie d’un deuxième broyage, plus fin. Contern a recours au même procédé pour ses propres rebuts de production, par exemple lorsqu’un élément ne remplit pas les critères de qualité.

Résultat : Contern affiche aujourd’hui un potentiel de ressources vert à 98 %, jaune à 1 % et rouge à 0,15 %. « Bien sûr, il y a toujours des pertes, des composants qu’on ne peut pas recycler, comme certaines pièces en plastique ou en caoutchouc, mais le béton et les métaux peuvent l’être et, ici, on réutilise presque 100 % des matières premières secondaires », commente Frank Fellens, conseiller en environnement à la SuperDrecksKëscht.

Un autre partenaire de la première heure est l’entreprise Peintures Robin, basée à Useldange, qui a développé sa peinture 100 % végétale Verdello de telle sorte qu’elle peut être récupérée pour entrer dans la fabrication d’autres produits, si elle n’est pas vendue.

En Allemagne, chez son partenaire PDR, la SuperDrecksKëscht a évalué une entreprise qui récupère les mousses PU, sépare les composants, récupère une partie du gaz propulseur et des composants pour les réintégrer dans un circuit de fabrication.

Déchet ou ressource potentielle ?

« Ces éléments ne sont plus mis à la décharge, mais utilisés comme une nouvelle ressource. Il est important d’avoir cette réflexion de favoriser le réemploi des éléments in situ ou leur réutilisation si les exigences techniques la rendent possible.

Cela sécurise les ressources de l’entreprise pour le futur, notamment, chez Contern, le sable de bonne qualité qui entre dans la fabrication des éléments en béton et qui risque d’être bientôt en pénurie. Avec la nouvelle législation et l’outil développé par le LIST pour inventorier les matériaux, on va de plus en plus vers la déconstruction sélective et le réemploi des matériaux », ajoute son collègue, Éric Corrignan. Outre épargner les ressources, les avantages d’adopter une démarche de réutilisation ou de recyclage des matériaux en matières premières sont multiples : cela permet de réduire les distances de transport pour acheminer les matériaux, donc les charges de l’entreprise et ses émissions de CO2.

Encourager les démarches circulaires

« Nous sommes là pour inciter les entreprises à aller dans la direction de l’économie circulaire. Nous ne pouvons pas entrer de manière détaillée dans leurs process de production, mais nous pouvons leur donner des idées, les mettre en relation avec d’autres acteurs qui font face à des problématiques similaires ou qui pourraient peut- être utiliser certains de leurs déchets. Nous sommes prêts à offir le service « potentiel de ressources » à toutes les entreprises au Luxembourg qui souhaitent mettre en évidence leur système de production circulaire auprès du grand public. Chaque entreprise intéressée peut nous contacter, nous lui rendrons visite et trouverons un moyen de collaborer », conclut Frank Fellens.

Mélanie Trélat
Article tiré du NEOMAG#38
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le vendredi 25 juin 2021
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