Protéger la nature, c'est un bon plan

Protéger la nature, c’est un bon plan

Le PNPN3 est arrivé. Le nouveau Plan national de protection de la nature est une clé indispensable pour la préservation des ressources du pays

C’est « un plan-clé pour la préservation de nos ressources naturelles. Nous devons absolument protéger notre capital naturel », résume la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Joëlle Welfring, qui vient de présenter la 3e mouture du Plan national concernant la protection de la nature (PNPN3).

C’est un document de référence, qui a été approuvé par le gouvernement après un parcours incluant une consultation du public (254 retours citoyens ont été reçus) et qui tient compte aussi, notamment, de l’avis de l’Observatoire de l’environnement naturel et des propositions du Klima-Biergerrot.

Le document s’appuie aussi sur les objectifs définis dans le cadre mondial de la biodiversité adopté par la 15e réunion de la Conférence des parties à la convention sur la diversité biologique, à Montréal en décembre dernier, ou encore la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.

Il semble clair qu’un tel plan est indispensable, au vu des multiples bienfaits de la biodiversité pour l’environnement et des multiples bienfaits de la nature pour l’humain… « La dégradation des écosystèmes ainsi que la perte de services écosystémiques seraient des menaces directes et existentielles pour la vie et le bien-être de notre population, mettant en péril les fondements de notre société et de notre économie », appuie Joëlle Welfring.

Des axes et des objectifs tracés

Or l’état de la nature est alarmant ; les défis pour la conserver au Luxembourg sont importants et ils nécessitent donc des mesures immédiates sur le terrain.

Quelques exemples à rappeler ?

  • L’occupation des sols au Luxembourg est nettement supérieure à la moyenne européenne ;
  • Le Luxembourg est le pays le plus fragmenté d’Europe ;
  • 2/3 des habitats protégés d’importance européenne sont dans un état de conservation défavorable ;
  • 4/5 des espèces protégées sont dans un état de conservation défavorable.

Le PNPN3 détermine une série d’actions à mettre en œuvre et donne des balises d’objectifs, des mesures quantifiables à atteindre à mi-parcours (pour 2027) et en fin de programme (2030). Quatre axes sont tracés.

Le premier volet cible le réseau de zones de protection. Les objectifs internationaux espèrent atteindre une couverture de 30% de la Terre par des zones de protection. Actuellement, le réseau luxembourgeois couvre 27,8%. Alors le plan définit un autre objectif à l’intérieur du premier : avoir sous protection stricte un tiers de ces zones, soit 10% de la surface du pays. « C’est là le véritable défi car le Luxembourg ne compte pour l’heure que 4,2% de zones à protection stricte ».

Exemple local mis en avant par l’équipe ministérielle, la commune de Mertzig a proposé de placer le « massif forestier du Säitert et mardelles » en zone Natura2000, contribuant ainsi de manière volontariste à l’agrandissement du réseau de zones de protection.

Réactiver les écosystèmes

Un autre axe s’attache à la restauration des habitats et des écosystèmes les plus dégradés et à la réactivation des systèmes écosystémiques fournis. La majorité des activités de restauration se dérouleront dans des zones protégées. « Une attention particulière sera accordée à la recherche d’habitats qui contribuent à la lutte contre le changement climatique et à notre adaptation à celui-ci, des habitats qui stockent le CO2 et le carbone, qui constituent une rétention naturelle de l’eau ou qui réduisent les îlots de chaleur dans les villes ».

Au passage, la ministre rappelle que, selon divers rapports et études, chaque euro investi dans la restauration de ces habitats génère de multiples bénéfices en termes de services écosystémiques qui dépassent les investissements ; selon les estimations, le multiplicateur va de 40 à 100.

Un 3e volet mise sur un changement porteur de transformation, basé sur la coopération entre acteurs. Le plan vise à favoriser l’action collective et collaborative, tout en permettant que chaque acteur s’implique individuellement. « Les acteurs du secteur agricole constituent un partenaire important, tout comme les syndicats de communes avec leurs stations biologiques par exemple, ou encore, chacun à leur échelle, les acteurs de l’éducation, de la finance et l’économie ».

Des projets comme le « Pacte Nature » ou les efforts en matière de sensibilisation et de formation font également partie de ce volet.

Enfin, le plan s’inscrit dans une participation à l’effort mondial envers la conservation de la biodiversité, via une série d’engagements que le Luxembourg a décidé de prendre, activement et financièrement, avec des partenaires internationaux, notamment dans des programmes de coopération ou/et de renaturation, notamment en Afrique.

L’horizon est tracé. 2030, c’est demain. Il faut se mettre en route, ensemble, aujourd’hui.

Alain Ducat

Photos : MECDD / visitluxembourg -Thomas Jutzler

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Publié le lundi 6 février 2023
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