Protéger des enfants de deux camps de déplacés au Kurdistan irakien

Protéger des enfants de deux camps de déplacés au Kurdistan irakien

Alors qu’en ce mois de juillet la crise du Covid-19 continue de s’étendre, la situation est d’autant plus dramatique pour les personnes vivant en situation d’urgence. C’est le cas au nord de l’Irak où d’innombrables familles, après avoir enduré des années de guerre, survivent dans des camps de déplacés internes.

Crise du Covid-19 : Appel à la solidarité de SOS Villages d’Enfants Monde

Depuis 2018, SOS Villages d’Enfants Irak y gère un programme axé sur la santé mentale pour 1.400 jeunes et leurs familles vivant dans deux camps. Les activités ont été interrompues en raison de la pandémie mais l’association locale, avec des partenaires, a démarré en juin une intervention pour protéger les enfants et subvenir à leurs besoins les plus urgents. 800 enfants et 400 tuteurs sont concernés par ce projet portant sur la protection contre le virus, l’aide alimentaire et non alimentaire, les services de soutien psychosocial et la protection des enfants contre toutes les formes de violence. SOS Villages d’Enfants Monde, qui bénéficie de l’appui du Ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, soutient ce programme et en appelle à la solidarité.

Depuis juin, l’Irak, comme l’ensemble du Moyen-Orient, est frappé de plein fouet par le coronavirus et la situation ne fait qu’empirer. Au 10 juillet, le pays enregistrait plus de 75.000 cas positifs et 3.000 morts. Si Bagdad, la capitale, est particulièrement touchée, l’ensemble du pays n’est pas épargné même si dès mars, le gouvernement et celui du Kurdistan irakien avaient pris des mesures strictes pour contenir la propagation du virus (confinement, arrêt du trafic aérien, interdiction de déplacement entre gouvernorats, fermeture des écoles…). Le système de santé déjà défaillant (hôpitaux détruits par la guerre, manque de médecins, d’équipements et de médicaments) est désormais sur le point de s’effondrer et le personnel de santé est exténué. La crise économique prend des proportions considérables, accentuant la vulnérabilité des familles. Dans les camps de déplacés internes, la situation est dramatique.

SOS Villages d’Enfants Irak présente depuis 5 ans

Active depuis 2016 à travers une première intervention d’urgence pour les communautés yézidies dans la région de Dohuk au Kurdistan irakien, SOS Villages d’Enfants Irak gère depuis 2018 un programme axé sur la santé mentale et le soutien psychosocial - basé sur les « Teaching Recovery Techniques » créées pour des jeunes ayant fait l’expérience traumatique de la guerre - ainsi que des activités artistiques et récréatives. Il cible des communautés arabes déplacées de Mossoul, en particulier 1.400 enfants et adolescents et leurs familles qui survivent dans les camps de déplacés de Hasan Sham et Khazer situés près d’Erbil. Face à la propagation du coronavirus, les camps ont été fermés de mars à juin, les activités interrompues et les acteurs humanitaires n’y avaient plus accès. S’il est encore difficile de savoir si les activités de soutien psychosocial et de soutien éducatif pourront bientôt reprendre, l’équipe de SOS Villages d’Enfants Irak a décidé, avec de nombreux acteurs humanitaires locaux (comme la Barzani Charity Foundation et la Erbil Joint Crisis Coordination) et internationaux (OIM, UNHCR, UNICEF…), de subvenir aux besoins les plus urgents des enfants et de leurs familles.

800 enfants et 400 tuteurs ciblés

La réponse (démarrée en juin) de SOS Villages d’Enfants Irak à la crise du Covid-19 entend venir en aide à 800 enfants et 400 tuteurs (bénéficiaires du programme en cours) vivant dans les camps de déplacés de Hasan Sham et Khazer. Il s’agit avant tout de les protéger contre la propagation du virus, de répondre aux besoins alimentaires et non alimentaires des familles (en moyenne cinq membres), de proposer des services de santé mentale à distance et de suivre les cas de protection de l’enfant alors que la pandémie, créant un stress et une pression supplémentaires pour les familles et les enfants, a pesé sur leur santé mentale et a aggravé leur vulnérabilité socio-économique. Le confinement a également exacerbé les violences domestiques et les violences basées sur le genre. Dans les camps, les enfants sont d’autant plus confrontés à des abus et à des négligences. Un soutien psychosocial doit leur permettre d’améliorer leur bien-être émotionnel.

Prévues pour trois mois, les mesures du programme s’articulent autour de la :

  • Sensibilisation et prévention contre la propagation du virus à travers SMS et appels téléphoniques.
  • Distribution de produits alimentaires (farine, lentilles, pois chiches, riz, pâtes, huile, sel, sucre, thé…) pour 500 familles et d’eau potable pour 250 familles.
  • Distribution de kits bébés (e.a. lait et couches pour 140 nourrissons) et kits d’hygiène (masques, gants et autre matériel de protection contre le virus, produits d’hygiène, désinfectant, lessive…) pour 500 familles.
  • Mise en place d’un soutien psychosocial et d’un système de signalement des cas de violences à l’encontre des enfants et suivi des cas via une assistance téléphonique.

Plus d’informations : www.sosve.lu
Légende photo : Deux petites filles dans un camp de déplacés internes
au Kurdistan irakien © Ari Jalal

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Publié le lundi 20 juillet 2020
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