« Passons rapidement aux énergies renouvelables ! »

« Passons rapidement aux énergies renouvelables ! »

Rien n’a changé quant à la motivation des membres de l’asbl Eurosolar Lëtzebuerg œuvrant depuis presque 20 ans en faveur des énergies renouvelables, en particulier le photovoltaïque et son potentiel incommensurable : agir pour garder cette planète habitable pour les êtres vivants dont le genre humain. Ce qui a changé, c’est la nécessité d’augmenter la cadence de la transition énergétique : le temps presse et les techniques, dont les avancées sont formidables, permettant de remplacer les énergies fossiles et nucléaires par des énergies renouvelables.

La bonne nouvelle : la consommation électrique a, contre toute attente, stagné ces dernières années. Nous avons à peine dix ans pour troquer les énergies fossiles, certes puissantes et utiles jadis, mais polluantes depuis toujours et de plus en plus, contre des énergies renouvelables, ce qui impose d’agir à un rythme soutenu et de manière conséquente. Cela paraît ambitieux, mais c’est tout à fait faisable. On n’a qu’à s’y mettre. Il faut diminuer d’abord la consommation énergétique annuelle, elle doit passer de 50.000 GWh à 10.000 GWh. Cela veut dire qu’il faut agir principalement au niveau des bâtiments, de la mobilité et de la production électrique et d’énergie.

Les mots-clefs sont la rénovation et mise à niveau des bâtisses existantes dont e.a. installations de pompes à chaleur et systèmes de ventilation incluant la récupération de chaleur, permettant l’échange de l’air intérieur. Par ailleurs, les constructions nouvelles ne peuvent être que des constructions à énergie positive et obligation d’inclure des panneaux solaires. Il faut préciser que le marché de l’électricité au Luxembourg est atypique à cause de sa taille et d’une forte consommation industrielle, et donc avec un certain potentiel contributif à la transition énergétique.

Dans le domaine de la mobilité, il faut arriver à une répartition modale - la distribution du volume de transport entre les différents modes de transport - telle que la moitié des déplacements se fasse dans les transports en commun ou mieux, par la mobilité douce, non polluante, à vélo ou à pied. En 2030, la moitié des trajets sera effectuée en voiture, et ces voitures devront être électriques. Les problématiques des batteries seront résolues à court terme grâce aux investissements conséquents dans la recherche. En aucun cas on ne peut oublier le droit de travail. Les besoins en énergie électrique augmenteront.

Les 10.000 GWh nécessaires proviennent de la biomasse et de l’hydroélectricité en raison d’un dixième seulement des besoins à cause des limites naturelles. Donc il reste l’énergie éolienne, 4.000 GWh et le photovoltaïque, 5.000 GWh. Au niveau des éoliennes, cela équivaut à l’implantation de 500 éoliennes jusqu’en 2030, donc 50 par année. Les ériger ne peut passer que par des processus participatifs.

Les besoins en surface pour la production photovoltaïque s’élèvent à 30 km2, donc 3 km2 par année. Les surfaces construites qu’il faut utiliser prioritairement et au maximum, s’élèvent à 253 km2. Ainsi l’utilisation de seulement 12% de la surface déjà bétonnée suffirait pour l’apport de l’énergie solaire. Certaines contraintes dont il faut tenir compte dans les constructions existantes, ainsi le droit des propriétaires, l’architecture, les dispositions géographiques et topologiques, risquent de freiner l’installation des surfaces solaires requises. Pour cette raison, il ne faut pas exclure avoir recours à d’autres surfaces, notamment agricoles, ce qui peut conduire à un changement de leur exploitation, plus extensive, permettant la réhabilitation des sols, souvent vidés biologiquement par les méthodes intensives et chimiques.

Évidemment, le scénario proposé ci-dessus n’est pas définitif, mais il sert à illustrer la férocité avec laquelle nous devons changer nos habitudes de consommation d’énergie ainsi que sa production, voire de réfléchir sur notre mode de vie. C’est la mise en place d’actions nécessaires pour réduire l’impact de la crise climatique, qui demeure notre raison d’agir, pour notre plus grand bien de tous.

Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg asbl
Article tiré du dossier du mois « Tellement de raisons d’agir ! »

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Publié le mardi 17 août 2021
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