Les ménages du pays « carbonent » de moins en moins

Les ménages du pays « carbonent » de moins en moins

Le STATEC s’intéresse à l’empreinte carbone, celle des secteurs économiques autant que celle des habitants. Et, selon les données statistiques, ça va de mieux en mieux.

« En 2019, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) du secteur des ménages étaient du même ordre de grandeur que celles du secteur des industries luxembourgeoises ». C’est un des constats émis par l’institut statistique national. Un constat-choc… mais le STATEC souligne aussitôt que les habitants du pays polluent de moins en moins. « Les émissions de CO2 par habitant ont diminué sensiblement depuis 2010 », conclut notamment la dernière mise à jour du tableau de bord relatif aux indicateurs du changement climatique publié par le STATEC.

Observer et analyser l’impact des ménages dans la question climatique, c’était une des recommandations de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe, que le STATEC s’était empressé de suivre, en créant un véritable « tableau de bord » de données utiles pour guider les politiques de lutte contre le changement climatique. Les indicateurs sont régulièrement mis à jour et l’institut luxembourgeois est en train de développer un outil sur l’empreinte carbone issue de la consommation des ménages.

Grands écarts et impacts bien visibles

Ainsi, dans le bulletin Statnews publié dans les derniers jours de 2021, il est relevé que les impacts du réchauffement sont bien visibles au Luxembourg.

L’an 2020 a été la 8e année consécutive comptant des séries grandissantes de jours « chauds », par rapport à la normale des années 1981-2020.

Le STATEC lie aussi les « événements extrêmes » à la réalité climatique, soulignant que les inondations de juillet 2021 ont coûté quelque 125 millions d’euros aux seuls assureurs privés (selon les données de l’association des compagnies d’assurances – ACA).

Pourtant, en 2020, les précipitations étaient 12% moins élevées que la normale moyenne calculée sur les 20 ans précédents… Ce sont donc bien les grands écarts – honnis des moyennes ! – qui sont sources de tracas...

Les leviers de l’intensité carbone

Le STATEC suggère notamment que la tendance peut s’inverser si la consommation active les bonnes clés afin de limiter les émissions de CO2. Par exemple, les énergies renouvelables ont fait un bond de 90%, avec une consommation de 1284 GWh en 2010, boostée à 2445 GWh en 2019… et que les données plus récentes boosteront encore. D’autant que, en 2021, est apparue une « taxe carbone » mise en place sur toutes les énergies fossiles (20 euros par tonne de CO2), faisant notamment grimper le prix du carburant.

En parallèle, l’intensité carbone des ménages (émissions de CO2 par habitant) a diminué depuis 2010, logement et transport inclus. En moyenne, chaque habitant a réduit ses émissions d’environ une tonne de CO2, en 10 ans. Les ménages sont donc « responsables » de 16% des émissions du pays, 17% étant imputables aux résidents industriels.

Pour les ménages, les émissions viennent à 60% du mode de chauffage, à 38% des transports utilisés… Là aussi, on imagine aisément que les évolutions dans la consommation vont se marquer dans le bon sens, par la combinaison d’une meilleure conscience écologique, de l’augmentation « politique » des taxes et accises sur les énergies fossiles, et des incitants mis en place, tant pour le secteur économique que pour les ménages.

Le « tableau de bord » du STATEC permettra non seulement d’observer cette évolution mais aussi de confirmer (ou pas) la direction prise par les pilotages socio-économico-politiques.

Alain Ducat

Infographie : STATEC – Regards 12/2021
Photo : Licence Creative Commons

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Publié le mercredi 5 janvier 2022
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