Les jardins communautaires, refuges pour la biodiversité

Les jardins communautaires, refuges pour la biodiversité

Avant - goût d’un livre inspirant que le CELL compte éditer ce printemps sur les jardins communautaires au Luxembourg.

L’un des grands problèmes de nos jours est le déclin rapide de la biodiversité, soit la disparition des espèces et l’appauvrissement des écosystèmes. On parle même de la 6e extinction de masse. Mais à l’opposé des périodes de grandes extinctions de la préhistoire, celle-ci est anthropogène, donc causée par les activités humaines. Force est de constater que l’agriculture « moderne » contribue, sauf changement de paradigme, à la disparition d’espèces dans la nature.

Par définition, l’agriculture a pour but de nourrir la population, donc aussi de préserver les ressources et les écosystèmes naturels. Toutefois, par la pratique des grandes monocultures aidées de pesticides, elle est aujourd’hui co-responsable de la disparition des fleurs sauvages, des insectes, des oiseaux et bien d’autres acteurs des symbioses et chaînes alimentaires écosystémiques. Le livre de Rachel Carson « Le printemps silencieux », paru en 1962, indiquait déjà dans son titre la disparition d’oiseaux (qui ne chanteraient donc plus au printemps) à cause des pesticides.

Agroécologie et permaculture

En découvrant les jardins urbains, on constate que la biodiversité trouve refuge dans des endroits qui paraissent improbables au premier égard : des cours des maisons, des toits, des petits jardins, des bacs sur les balcons… Plantes sauvages, insectes (abeilles incluses, bien sûr !) ou autres oiseaux y trouvent asile après avoir été forcés de quitter les campagnes aux grandes étendues en monocultures, de plus en plus dépourvues d’espaces vitaux pour la flore et la faune sauvages.

Les jardins communautaires s’inscrivent pratiquement tous dans la logique de la culture naturelle sans produits chimiques. C’est justement le caractère collectif de ces jardins qui l’impose, ainsi que l’application des principes de l’agroécologie et de la permaculture.

Ces principes s’appliquent beaucoup localement par la promotion de la diversité biologique naturelle et la préservation de la vitalité et la fertilité du sol.

Créer des îlots

Les mares, les murs en pierres sèches, les nichoirs, les tas de bois mort, les « hôtels » à insectes, le compost, les cultures fleuries d’engrais verts et les « coins sauvages » dans les jardins témoignent de la volonté de ceux qui s’en occupent de créer des îlots de biodiversité.

Quand on observe ces jardiniers amateurs, on peut presque penser que la culture de légumes, de fruits, d’herbes aromatiques ou de fleurs est un objectif subordonné, comme un effet secondaire agréable, mais pas essentiel.

Ainsi, les jardins communautaires deviennent des lieux de rencontre, où on n’invite pas seulement des humains (de tous âges et cultures), mais aussi la nature sauvage. Les jardins communautaires sont aussi des lieux pédagogiques où l’on peut observer la nature à l’œuvre et apprendre en direct le fonctionnement des écosystèmes.

Il est donc grand temps que les jardins communautaires ne soient plus seulement considérés comme des endroits ou des gens stressés poursuivent un hobby relaxant, mais que leur importance sociétale soit reconnue aussi. Plus d’infos sur www.eisegaart.lu

Contribution de Frank Adams pour le CELL Partenaire Infogreen
Photos : eisegaart.lu/CELL
Article tiré du dossier du mois « Nature humaine »

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Publié le jeudi 26 mars 2020
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