Les anges gardiens de la forêt

Les anges gardiens de la forêt

Depuis 1840, les agents de l’Administration de la nature et des forêts (ANF) sont sur le terrain pour s’occuper des 91 400 hectares de bois sur le territoire luxembourgeois.

On ne l’écrira jamais assez mais le Luxembourg est un pays vert. Plus d’un tiers de son territoire est recouvert de forêts et surfaces naturelles en tout genre. Cela demande donc un travail colossal pour que cette étendue fonctionne à la perfection. La sensibilisation au quotidien de l’ANF est évidemment un élément important dans cette gestion rigoureuse, d’autant que 62% des terres forestières appartiennent à des propriétaires privés.

Évidemment, les arbres se comptent en dizaines de milliers. Trois essences se distinguent en particulier : les hêtres, les chênes et les épicéas qui occupent 75% de l’espace forestier. Si elles sont bien implantées et adaptées à notre type de climat, les spécialistes sont cependant confrontés, depuis 3 ans, aux températures particulièrement chaudes qui dérèglent profondément leur développement. Les hêtre, majoritaires au Luxembourg, en sont les principales victimes. Les chiffres ne mentent pas : le taux de mortalité et de dépérissement est passé de 1 à 12% en à peine 4 ans !

Améliorer la résilience

Redresser la barre est l’un des chevaux de bataille de l’ANF. Les agents disposent de nombreux outils afin d’analyser l’évolution de la situation et adapter les mesures à mettre en place sur le terrain. Le but est d’améliorer la résilience, la capacité d’adaptation aux caprices climatiques. Si l’évolution des arbres est au centre des débats, leurs récoltes sont également étroitement surveillées.

Et pour que cette surveillance soit efficace, chaque agent doit adopter une certaine rigueur. D’où l’importance de réaliser des inventaires réguliers, une mission également dévolue à l’ANF. Outre l’analyse de l’évolution des essences, cela permet de s’inscrire dans une politique de gestion durable des 91 400 hectares forestiers.

Les feuillus occupent le haut du panier avec 60% d’occupation (hêtres 30,1% et chênes indigènes (26,9%). Les agents constatent cependant que leur combat pour sauver les épicéas n’est pas prêt de se terminer. Ces derniers étant les plus touchés par les conditions climatiques difficiles. Afin de mener à bien cette mission, l’ANF se base autant sur l’expérience de ses préposés de la nature et des forêts que sur des moyens moderne comme l’utilisation de drones. Un savant mélange de compétences important pour le bon développement et l’exploitation durable de la forêt.

La technologie en renfort

Si la présence sur le terrain est le meilleur atout pour un contrôle optimal, l’ANF dispose de moyens technologiques de pointe, partagé d’ailleurs avec les particuliers.

Le géoportail est l’un d’entre eux. Grâce à de nombreuses cartes satellites et informations chiffrées, les utilisateurs disposent des éléments nécessaires pour gérer, de manière précise, n’importe quelle parcelle luxembourgeoise dont ils sont en charge. Que cela soit dans les domaines du tourisme, de l’agriculture ou encore de l’eau, rien n’est laissé de côté pour s’assurer une excellente gestion.

Cet outil aussi simple qu’efficace est accessible sur Internet (www.geoportail.lu) mais également sous la forme d’une application. Les mises à jour régulières évitent la moindre erreur. À l’exception de certains services réservés exclusivement à l’ANF, cette application fait le bonheur des amoureux de la nature et des propriétaires privés qui peuvent se référencer aux différents renseignements pour améliorer la gestion de leurs parcelles et trouver certaines alternatives aux nuisibles.

Sébastien Yernaux avec ANF, partenaire Infogreen

Photo : Sophie Margue/ANF

Article paru dans le dossier du mois « Arborescence »

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Publié le lundi 7 février 2022
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