Landmine Monitor 2014 : les progrès ne doivent pas masquer les besoins des victimes

Landmine Monitor 2014 : les progrès ne doivent pas masquer les besoins des victimes

Celeste Munguambe, victime de mine (debout derrière la chaise roulante) présente un spectacle avec la troupe de danceurs IncluArt lors de la 3ème conférence internationale sur l’interdiction des mines antipersonnel à Maputo au Mozambique © Jared Bloch / ICBL-CMC, juin 2014

La Campagne internationale contre les mines (ICBL) publie, le 3 décembre 2014, son rapport Landmine Monitor 2014, sur les progrès en matière de dépollution des mines antipersonnel et d’assistance aux victimes en 2013, dans le cadre du Traité d’Ottawa en vigueur depuis 1999. Ce rapport confirme la baisse significative des victimes causées par les mines antipersonnel et les restes explosifs de guerre. Handicap International, en tant que membre d’ICBL, souligne toutefois le travail encore à effectuer pour répondre aux besoins des victimes de mines et de restes explosifs de guerre.

« Les pays déclarés libres de mines sont de plus en plus nombreux, précise Martin Lagneau, Directeur de Handicap International Luxembourg. Nous ne pouvons que nous réjouir que le Traité d’Ottawa traduise ses effets sur le terrain, contribuant à réduire les risques pour les communautés posées par les mines et explosifs de guerre (REG). Mais il ne faut pas oublier les victimes, quand le rang des pays remplissant leurs objectifs en matière de dépollution grossit. Les personnes vivant avec un handicap causé par une mine ou des restes explosifs de guerre ont besoin de notre soutien, notamment pour la défense de leurs droits. »

« Au regard du rapport Landmine Monitor 2014, nous constatons que malgré les progrès évidents, de nombreux efforts restent à faire, ajoute Martin Lagneau. Nous demandons aux gouvernements concernés par le problème des mines/REG de répondre aux besoins des victimes à travers des politiques nationales efficaces et des programmes assurant une participation équitable des personnes atteintes d’un handicap à la société. »

Handicap international reconnait que, alors que les pays déclarés libres de mines sont de plus en plus nombreux, aider les victimes dans le simple cadre des traités de désarmement n’est pas suffisant. L’assistance aux victimes doit être intégrée aux politiques de développement et à la défense des droits de l’Homme pour assurer que leurs droits soient pleinement respectés.

Handicap International rappelle que les mines antipersonnel ne font pas seulement des victimes physiques. La présence des mines et de restes explosifs de guerre pose encore de sérieux dangers aux communautés par la pollution des points d’eau ou des infrastructures publiques, empêchant le développement des pays concernés. Des communautés entières restent menacées dans l’accomplissement de gestes quotidiens comme puiser de l’eau ou travailler son champ. Continuer à les soutenir dans leur effort pour décontaminer les sols et pour aider les survivants de mines, ainsi que les victimes indirectes, est essentiel afin d’améliorer de manière pérenne la qualité de vie des familles.

Landmine Monitor 2014

Selon le rapport 2014, 3.308 personnes ont été victimes de mines antipersonnel en 2013. Il s’agit du bilan le plus bas depuis 1999, année de la première publication du Monitor. Les victimes restent majoritairement des civils (79%).

L’utilisation des mines antipersonnel a été presque totalement éradiquée. Cette évolution indique que le Traité d’Ottawa est un succès. 

Le Traité compte 162 Etats parties. Seulement 35 Etats n’en sont toujours pas signataires. La dernière violation du Traité par l’un de ses membres, en l’occurrence le Yémen, date de 2011.

Les observateurs ont récemment fait état de l’existence de stocks dans le conflit qui oppose les forces gouvernementales d’Ukraine aux rebelles pro-russes. L’Ukraine est Etat partie au traité.

Près de 50 millions mines antipersonnel ont été détruites depuis 1999. Les Etats-Unis ont annoncé en juin 2014 qu’ils mettaient fin à la production et l’acquisition de mines antipersonnel, affirmant qu’ils s’efforceraient de se conformer à la Convention d’Ottawa dans le but - à terme - de la ratifier. En septembre dernier, Washington a également annoncé qu’ils mettaient fin à leur utilisation - excepté dans la péninsule coréenne - et œuvreraient à la destruction des stocks.

Pendant les dix dernières années, les transferts mondiaux de mines sont restés faibles. Des mines apparues au Soudan et au Yémen indiquent cependant une forme résiduelle de marché.

Encore 56 Etats, dont 32 Etats parties au Traité, sont contaminés par des mines antipersonnel. 40 pays sont dans la capacité de dépolluer leur territoire dans les 4 ans à venir.

Landmine and Cluster Munition

Le Landmine and Cluster Munition Monitor constitue le groupe de recherche de la Campagne internationale contre les mines et de la Coalition contre les bombes à sous-munitions (ICBL-CMC). Le Monitor est coordonné par le comité de recherche d’ICBL-CMC qui comprend une équipe d’experts et des représentants de quatre organisations non gouvernementales dont Handicap International. Membre fondateur d’ICBL, Handicap International a obtenu le prix Nobel de la paix en 1997.

Communiqué Handicap International

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Publié le jeudi 4 décembre 2014
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